Georges Brassens: Les passantes
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGOriginal | Versione tedesca di Christoph Gerhard |
GEORGES BRASSENS: LES PASSANTES Je veux dédier ce poème A toutes les femmes qu'on aime Pendant quelques instants secrets A celles qu'on connaît à peine Qu'un destin différent entraîne Et qu'on ne retrouve jamais A celle qu'on voit apparaître Une seconde à sa fenêtre Et qui, preste, s'évanouit Mais dont la svelte silhouette Est si gracieuse et fluette Qu'on en demeure épanoui A la compagne de voyage Dont les yeux, charmant paysage Font paraître court le chemin Qu'on est seul, peut-être, à comprendre Et qu'on laisse pourtant descendre Sans avoir effleuré sa main A la fine et souple valseuse Qui vous sembla triste et nerveuse Par une nuit de carnaval Qui voulut rester inconnue Et qui n'est jamais revenue Tournoyer dans un autre bal [*] A celles qui sont déjà prises Et qui, vivant des heures grises Près d'un être trop différent Vous ont, inutile folie, Laissé voir la mélancolie D'un avenir désespérant A ces timides amoureuses Qui restèrent silencieuses Et portent encor votre deuil A celles qui s'en sont allées Loin de vous, tristes esseulées Victimes d'un stupide orgueil [**] Chères images aperçues Espérances d'un jour déçues Vous serez dans l'oubli demain Pour peu que le bonheur survienne Il est rare qu'on se souvienne Des épisodes du chemin Mais si l'on a manqué sa vie On songe avec un peu d'envie A tous ces bonheurs entrevus Aux baisers qu'on n'osa pas prendre Aux coeurs qui doivent vous attendre Aux yeux qu'on n'a jamais revus Alors, aux soirs de lassitude Tout en peuplant sa solitude Des fantômes du souvenir On pleure les lèvres absentes De toutes ces belles passantes Que l'on n'a pas su retenir | VORÜBERGEHEND (DIE PASSANTINNEN) Ich singe dies Lied allen Frauen, die mit Augen der Liebe zu schauen ein Moment der Freiheit mir gewährte, für jene, die man kaum kannte, weil keine Zeit war und es nicht lohnte, in eine Ewigkeit sich zu verlieren. Für jene, die kaum zu erkennen, du siehst sie gerade noch vorüber rennen, durch einen Spalt deines Fensters. Ihr nie gegebenes Lachen kann Freude in dir entfachen in Augenblicken ohne Trost. Für eine kurze Reisebekanntschaft, deren Augen, die allerschönste Landschaft, den Weg zum Ziel dir verkürzen; einzig du vielleicht kannst sie verstehen, statt ihr zu folgen, lässt du sie gehen, ohne auch nur zu streifen ihre Hand. Für all jene, die schon vergeben, die ein Leben ohne Aussicht leben mit einem Mann, der sich selbst nicht mehr gleicht, sie ließen dich – sinnlos – verstehen, den tiefsten Grund ihrer Wehmut zu sehen, einer Zukunft ohne Hoffnung. Schöne Bilder, die nur kurz erglimmen, die bald schon weit weg verschwimmen, von jüngerer Erinn’rung verdeckt, und sobald das Glück dann zurückkehrt, ist es selten nur, dass man sich erinnert, an Stationen auf dem Weg zum Glück. Doch hat des Lebens Gunst dich verlassen, fällt es sehr schwer sie zu vergessen, der Vorstellung glückliche Bilder von Küssen, die zu geben man nicht wagte, von Gelegenheiten, die man sich versagte, von Augen, die man nie wieder sah. Und dann, in einsamen Momenten, wenn das Leben in Tränen will versinken, wird Trauer uns zur Gewohnheit, die Trauer um die Lippen all jener, die vorübergingen und die wir nicht aufhalten konnten. |
[*] Georges Brassens n'a jamais chanté ces couplets dans les versions qu'il a enregistré pendant sa vie. Le premier de ces deux couplets a été interprétée pour la première fois par Maxime Le Forestier. Le texte dans son intégralité (sur la même musique) a été enregistré en interprété en 1998 par Richard Parreau.
Georges Brassens non ha mai cantato queste strofe nelle versioni che ha interpretato e inciso in vita. La prima delle due strofe è stata interpretata per la prima volta da Maxime Le Forestier. Il testo completo (sulla stessa musica) è stato inciso e interpretato nel 1998 da Richard Parreau.
[**] v. n. 1