Language   

L'uomo solo

Léo Ferré
Back to the song page with all the versions


OriginalVersion française de Riccardo Venturi
L'UOMO SOLOL'HOMME SEUL
L'uomo solo - che è stato in prigione - ritorna in prigione
Ogni volta che morde in un pezzo di pane.
In prigione sognava le lepri che fuggono
Sul terriccio invernale. Nella nebbia d'inverno
L'uomo vive tra muri di strade, bevendo
Acqua fredda e mordendo in un pezzo di pane.
L'homme seul, qui a été en prison, retourne en prison
Chaque fois qu'il mord dans un morceau de pain.
Il songeait en prison aux lièvres qui fuient
Sur la terre hivernale. Dans le brouillard de l'hiver
L'homme vit au milieu des murs de rues, buvant
De l'eau froide et mordant dans un morceau de pain.
Uno crede che dopo rinasca la vita,
Che il respiro si calmi, che ritorni l'inverno
Con l'odore del vino nella calda osteria,
E il buon fuoco, la stalla, e le cene. Uno crede,
Fin che è dentro uno crede. Si esce fuori una sera,
E le lepri le han prese e le mangiano al caldo
Gli altri, allegri. Bisogna guardali dai vetri.
On croit que sa vie peut renaître, après,
Que son souffle s'apaise, que revient l'hiver
Avec l'odeur du vin dans la taverne, au chaud,
Et le bon feu, l'étable, les repas. On croit,
Tant qu'on est dedans on croit. Et un soir on sort,
Et les lièvres, c'est les autres qui les ont pris
Et les mangent, au chaud. Les autres, joyeux.
Il ne reste alors qu'à les regarder à travers les vitres.
L'uomo solo osa entrare per bere un bicchiere
Quando proprio si gela, e contempla il suo vino :
Il colore fumoso, il sapore pesante.
Morde il pezzo di pane, che sapeva di lepre
In prigione, ma adesso non sa più di pane
Né di nulla. E anche il vino non sa che di nebbia.
L'homme seul ose entrer pour boire un verre
Quand il gèle vraiment, et il contemple son vin:
Sa couleur fumeuse, son goût si lourd.
Il mord son morceau de pain qui goûtait le lièvre
En prison, mais maintenant, il n'a plus le goût du pain
Ni de rien. Et même le vin n'a qu'un goût de brouillard.
L'uomo solo ripensa a quei campi, contento
Di saperli già arati. Nella sala deserta
Sottovoce si prova a cantare. Rivede
Lungo l'argine il ciuffo di rovi spogliati
Che in agosto fu verde. Dà un fischio alla cagna.
E compare la lepre e non hanno più freddo.
L'homme seul pense encore à ces champs, et se réjouit
De les savoir déjà labourés. Dans la salle déserte
Il essaie de chanter à voix basse. Il revoit
Sur la berge la touffe de ronces dépouillées
Qui était verte en août. Il siffle à sa chienne.
Voilà qu'un lièvre apparaît, et ils n'ont plus froid.


Back to the song page with all the versions

Main Page

Note for non-Italian users: Sorry, though the interface of this website is translated into English, most commentaries and biographies are in Italian and/or in other languages like French, German, Spanish, Russian etc.




hosted by inventati.org