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La peste

Giorgio Gaber
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OriginaleVersion française – La Peste – Marco Valdo M.I. – 2008
LA PESTE

Un bacillo che saltella,
che si muove un po’ curioso,
un batterio negativo,
un bacillo contagioso.

Serpeggia nell’aria
con un certo mistero,
le voci sono molte
non è proprio un segreto,
la gente ne parla a bassa voce,
la notizia si diffonde piano
per tutta Milano.
La gente ha paura
comincia a diffidare,
si chiude nelle case,
uno scoppio di terrore,
un urlo disumano,
la peste a Milano.

A Milano c’è gente che muore,
la notizia fa un certo scalpore,
anche in provincia si muore.
La peste si diffonde adagio,
poi cresce e si parla di contagio,
c’è il sospetto che sia un focolaio
che parte dal centro e si muove a raggiera,
dilaga dovunque
la peste nera.

E’ scoppiata un’epidemia di quelle più maligne
con bubboni che appestano uomini, donne e bambini,
l’infezione trasmessa da topi usciti dalle fogne,
ma hanno visto abilissime mani lanciarli dai tombini,
sono le solite mani nascoste e potenti
che lavorano sotto, che son sempre presenti.

La gente si difende disperata,
la peste incalza e viene avanti,
si dilaga, si scatena agguerrita,
è anche peggio di quella del venti,
la peste ci viene addosso,
la peste non si ferma più,
morti dappertutto
che vengono ammassati come animali,
non fa neanche più effetto,
sono cose normali,
si fotografano i cadaveri,
non fa neanche più schifo,
ci si lava, ci si pettina,
si esce, si va al bar,
si scansano i cadaveri,
non ci fai più caso
ci si abitua così presto,
in fondo ne muoiono tanti
anche al week-end di ferragosto.

Un bacillo a bastoncino
che ti entra nel cervello,
un batterio negativo,
un bacillo a manganello.
LA PESTE

Un bacille qui sautille,
qui se déplace un peu curieux,
une bactérie négative,
un bacille contagieux.
Il serpente dans l'air
avec un certain mystère,
les rumeurs vont nombreuses
ce n'est pas vraiment un secret,
les gens en parlent à voix basse,
la nouvelle se diffuse doucement
dans Milan.
Les gens ont peur,
ils commencent à se méfier,
ils s'enferment chez eux,
une explosion de terreur,
un hurlement inhumain,
la peste à Milan.
A Milan, il y a des gens qui meurent,
la nouvelle fait un certain tapage,
dans la province aussi on meurt.
La peste se diffuse lentement,
puis grandit et on parle de contagion,
on soupçonne qu'il y a un foyer
qui part du centre et rayonne,
qui étend partout
la peste noire.
C'est une épidémie des plus malignes
avec des bubons qui empestent hommes, femmes et enfants,
l'infection est transmise par les rats des égouts,
mais on a vu de très habiles mains les lancer des avaloirs,
ce sont les habituelles mains cachées et puissantes
qui travaillent en dessous, qui sont toujours présentes.
Les gens se défendent désespérés,
la peste harcèle et avance,
elle s'épand ; aguerrie, elle se déchaîne,
c'est encore pire que celle des vents,
la peste nous arrive dessus,
la peste ne s'arrête plus
des morts partout
qu'on entasse comme des animaux,
cela ne fait même plus d'effet,
ce sont des choses normales.
On photographie les cadavres,
on ne s'en offusque même plus
on se lave, on se peigne,
on sort, on va au bar,
on évite les cadavres.
On n'en fait plus de cas,
on s'habitue si vite,
au fond, il en meurt tant
même le weekend du quinze août.
Un bacille à bâtonnet
qui t'entre sans le cerveau,
une bactérie négative,
un bacille à matraque.



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