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Il popolo è un bambino

Ascanio Celestini
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Tratta da Il bidet e la rivoluzione, brano inciso con la Bandabardò ...
LE PEUPLE EST UN ENFANT.

1.

Le peuple est un enfant.
Il ne comprend rien à la politique.
Si tu lui parles de révolution et le fais sérieusement, il arrive que le peuple fasse pour de vrai la révolution.
Alors, il faut faire comme a fait le parti communiste.
La révolution, il l'a fait voir de loin au peuple comme une ballerine de la télévision.
Le peuple est un enfant et il aime regarder les ballerines.
Les jeunes mâles regardent la télévision car ils aiment le cul des ballerines.
Et les jeunes femelles regardent la télévision car elles voudraient avoir un cul qui plaît autant aux jeunes mâles que celui des ballerines.
Tous regardent le cul à la Télé.
Mais autant les femelles que les mâles savent que la télévision est un électrodomestique.
Que ce cul n'existe que là dedans.
Ils regardent autour d'eux et la réalité est qui se trouvent sur le divan de leur appartement sans culs et sans ballets.
Mais ils sont contents quand même. Ils sont contents car toutes les fois qu'ils rallument le téléviseur, il y a un cul en direct prêt à être regardé.
Et peu importe qu'il soit de la fiction comme la fable de Cendrillon.
Ce qui importe seulement, c'est qu'après le cul en direct, on va au lit sereins.
La révolution plaît au peuple, il faut seulement la lui montrer comme le cul des ballerines.
Comme une chose belle et impossible.
Il faut la lui raconter comme un fable.

2.

Le peuple est un enfant.
Il veut toujours avoir raison.
Alors celui qui gouverne doit lui dire que “les autres ont toujours tort.
Les autres sont des athées mécréants, de pervers homosexuels, de dégoûtants méridionaux, des nègres puants...etc
... en somme, des relativistes”.
Car le peuple est un enfant et comme tous les enfants, il aime jouer.
Dans les jeux des enfants, il y a toujours un qui gagne et un qui perd.
C'est pour ça que le football plaît tant au peuple.
Le peuple le sait que le vrai foot, ce n'est pas celui de ces terrains et de ces parties.
Le peuple le sait qu'on ne peut pas jouer au vrai foot.
Que le vrai foot, on peut seulement le regarder à la télévision.
Alors le peuple s'assied et regarde.
Le peuple braille, s'agite, se fatigue comme un enfant.
Et quand arrive le soir, il s'endort immédiatement. Il est trop bon, le peuple, c'est une brebis.
Le peuple sait que la vie est comme une partie de foot à la télé, comme la finale des mondiaux :
Tout le monde la regarde, mais seules deux équipes se partagent la balle.
Beau le foot ! Belle la vie !
Ils sont peu à en jouir, tous les autres peuvent faire le supporteur.

3.

Le peuple est un enfant
Si tu lui voles ses bonbons, l'enfant se fâche.
Mais si tu les mets en vitrine, il les achète immédiatement.
Alors toi qui est plus rusé que le peuple, fais les lui payer le double de ce qu'ils valent.
Ainsi pour chaque bonbon qu'il achète, tu lui en vends un et tu lui voles l'autre.
Si tu mets les mains dans les poches du peuple, tu es un voleur;
mais si c'est le peuple qui vient vider ses poches chez toi, c'est seulement la loi du marché.
Le peuple est un enfant, il aime acheter des bonbons.
Puis, il les emporte chez lui et peut-être il les mange.
Peut-être il les jette à la poubelle, peut-être.
Car les enfants aiment acheter, acheter, acheter.
Alors toi qui es plus adulte que le peuple, tu lui vends tout.
Le peuple veut manger ? Tu lui vends tes cochonneries jusqu'à ce qu'il crève.
Le peuple veut des chansonnettes ? Tu lui vends quelques kilos de ritournelles à fredonner sous la douche.
Le peuple veut de idéaux ? Tu lui en vends aussi.
Ensuite, peut-être, il les ramène chez lui et il n'y croit plus.
Peut-être il les jette à la poubelle.
Tant mieux ! Tant mieux...
Ainsi, il retourne immédiatement au supermarché acheter des bonbons.

4.


Le peuple est un enfant.
Il pose tant de questions et tu ne peux pas lui dire la vérité.
Sinon, cela te met en difficulté.
Par exemple, moi qui ai un fils, il s'appelle Robertino Casoria, c'est le pire de la classe.
Il m'a dit : “Papa, c'est quoi des terroristes ?”
J'ai voulu lui dire la vérité, je lui ai dit : “Te rappelles-tu quand tu étais enfant ? À Noël, je t'ai dit que le père Noël allait venir.
Tu étais un enfant intelligent et tu n'y as pas cru.
Mais ensuite, la nuit, je suis allé mettre les cadeaux sous l'arbre et au matin quand tu les as vus, tu as commencé à croire au Père Noël. Tu as même pensé que s'il y avait un cadeau, cela signifiait qu'il y avait aussi ce vieux barbu qui les apporte avec son traîneau et ses rennes.
Et par contre, c'était toujours moi.
Les terroristes, c'est la même chose. Quelqu'un te dit qu'il y a des terroristes et tu n'y crois pas.
Puis, une bombe explose, une paire de gratte-ciel s'écroulent.
Et tous pensent que s'il y a un attentat, cela signifie qu'il y a aussi des terroristes qui l'ont fait...
Mais c'est une blague, c'est toujours papa qui en cachette de nuit fait sauter les bombes et puis rejette la faute sur les terroristes”.
Et mon fils me fait :
“Mon ami Pancotti Maurizio – que Robertino fréquente,
Un gamin obèse qui est insupportable et selon moi, un peu déficient – m'a dit :
“Pancotti Maurizio dit que cette chose s'appelle la stratégie de la tension ! “
Alors, je lui ai répondu “Ton ami Pancotti Maurizio est communiste !”
Et tu sais pourquoi il est si gros ? Car les communistes mangent les enfants. Fais attention quand tu vas goûter chez lui qu'il ne te mange pas!”
Et mon fils Robertino a commencé à trembler.
Pendant une semaine, il n'est plus sorti de la maison
Je lui ai fait faire tout ce que je voulais; je lui disais “Lave la voiture ! Mets ta chambre en ordre !
Apporte mes pantoufles !”, il m'obéissait comme un chiot. Car on gouverne avec la peur.
Et le peuple, c'est pareil.
Le peuple est un enfant.
Si tu veux qu'il ne se perde pas dans le bois, tu dois lui dire que le méchant loup , c'est le noir !
Les terroristes, l'Arabe barbu, les pirates de Malaisie. Chaque fois en somme, il faut changer, faire tourner.
Le diable, les zombies, le monstre du Loch Ness, le cri, les martiens, les fantômes.
Le peuple est un enfant.
Si tu lui fais peur, il t'apporte tes pantoufles, il lave ta voiture.
Le peuple est un enfant.
Si tu lui fais peur, il obéit tout de suite.
IL BIDET E LA RIVOLUZIONE

Erriquez:
Ponzio era un intellettuale
che cos'altro poteva fare
credeva nella democrazia
e chiese al popolo di valutare
se volere un Dio in terra
o salvare un delinquente
pensava ma com'è giusto
far decidere alla gente
Ma il popolo messo alle strette
quando sceglie, sceglie male
il popolo ama Barabba,
non ha peccati da farsi lavare

Celestini:
Invece prese il sapone
fu Pilato l'intellettuale
non si può nulla contro l'ignoranza
ma l'igiene si può salvare

Il popolo è un bambino
ascolta canzonette
si sfoga allo stadio
in un mondo di tette
Il popolo è un bambino
bravo e spensierato
che si lava le mani
pulito e profumato

Il popolo lava le mani
e Barabba fa carriera
contro i morti sul lavoro
ti lavi i denti mattina e sera

Erriquez:
una goccia tra la schiuma
contro il crimine organizzato
contro l'acqua che sta finendo
usa il metodo Ponzio Pilato

Celestini:
Il popolo è un bambino
ascolta canzonette
si sfoga allo stadio
in un mondo di tette
Il popolo è un bambino
bravo e spensierato
che si lava le mani
pulito e profumato

Il popolo è un bambino
la democrazia non fa per lui
se c'è qualcosa che lo affligge
pensa all'igiene:
il governo fa una legge
che sfascia la scuola pubblica?
Usa il metodo Ponzio Pilato
si lava i denti
usa il colluttorio
passa il filo interdentale
la scuola andrà in rovina
ma il tartaro sarà sconfitto

Erriquez:
In Francia hanno fatto rivoluzione
ma in bagno non hanno usanza
della più intima abluzione
invece noi d'italico aspetto
meno propensi a protestare
usiamo lavarci il culo
come gonna da cancellare

Coro:
Il popolo è un bambino
ascolta canzonette
si sfoga allo stadio
in un mondo di tette
Il popolo è un bambino
bravo e spensierato
che si lava le mani
pulito e profumato
Il popolo è un bambino
ascolta canzonette
si sfoga allo stadio
in un mondo di tette
Il popolo è un bambino
bravo e spensierato
che si lava le mani
pulito e profumato



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