La stella d'oro
Herbert PaganiOriginal | Versione francese dello stesso Herbert Pagani. |
LA STELLA D'ORO Quando esisteva ancora un dio il nonno di un bisnonno mio di professione contadino tirava avanti con fatica un campicello da formica tre zolle al fuoco del mattino ed era un uomo calmo e pio che divideva l’esistenza tra la famiglia ed il suo dio e non aveva che un tesoro una stella d’oro. Un giorno che era li a zappare vide degli uomini arrivare in una nuvola di guerra -Volete acqua?- domandò quelli risposero -Ma no quello che vogliamo è la tua terra- Ma questa poca terra è mia quelli risposero -Va via- lui prese il libro del signore la moglie i figli e il suo tesoro la sua stella d’oro. E camminando attraversò la notte dell’eternità chiedendo terra da zappare -Datemi anche una palude ed io con queste mani nude ve la saprò bonificare- -Va via straniero o passi un guaio se vuoi restare l’usuraio è tutto quello che puoi fare tanto sei ricco d’un tesoro la tua stella d’oro.- Rimasto senza campicello si disse -Ho solo il mio cervello e quello devo coltivare- divenne scriba e poi dottore poi violinista e professore ed Archimede nucleare -Ma quanti sono santo iddio come ti volti c’è un giudio come bollare questa peste gli cuciremo su la sua veste la sua stella d’oro.- E cominciò una grande caccia e mille cani su ogni traccia e fu la fiera del terrore braccati in casa e per le strade erano facili le prede con quella stella sopra il cuore e il nostro vecchio contadino perdette tutto in un mattino moglie figli cuore e testa e disse -Adesso non mi resta che la mia stella d’oro.- Allora corse verso il mare lo attraversò per ritrovare la terra che era stata sua -Signore la vorrei compare- -Le dune qui costano care- -Ma gliela pago- -Allora è tua- Piccola vanga nel deserto quando un sparo all’orizzonte attraversò lo spazio aperto lui cadde in terra e sulla fronte una stella d’oro una stella d’oro. | L’ÉTOILE D’OR C'était un pauvre paysan Qui cultivait depuis longtemps Son tout petit lopin de terre, Petit lopin de rien du tout, Rien que du sable et des cailloux, Quatre sarments sous la lumière. Cet homme partageait son temps Entre son Dieu et ses enfants, Entre son champ et ses prières Et n'avait qu'un petit trésor : Une étoile d'or... Un jour qu'il soignait ses raisins, Il vit venir tous ses voisins En cavalcade à ses frontières. Il vit briller leurs grands couteaux. Il leur dit : "Voulez-vous de l'eau ?" Ils répondirent : "On veut ta terre." "En quoi vous gêne-t-il, mon champ ?" Ils répondirent : "Allez, va-t-en !" Il prit son livre de prières, Il prit sa femme et ses enfants Et son étoile d'or... Ainsi partit le paysan, En traversant la nuit des temps A la recherche d'une terre. "Mes bras sont forts, j'ai du courage. J'accepte même un marécage... " Il ne trouva que des barrières. "T'es pas d'ici, t'as un accent. Fais-toi prêteur, fais-toi marchand Mais tu n'auras jamais de terre. On se méfie de ton trésor, Ton étoile d'or... " Faute d'avoir un champ de blé, L'homme se mit à cultiver Son petit champ dedans sa tête. On le vit scribe et puis docteur Puis violoniste et professeur, Peintre, savant ou bien poète. "Tu fais du bruit, tu vends du vent. T'as trop d'idées ou trop d'argent. T'es un danger pour qui t'approche. On va te coudre sur la poche Ton étoile d'or... " Et vint le temps des grands chasseurs, Des chiens d'arrêt, des rabatteurs. Ce fut vraiment la grande fête. Demandez-le aux bons tireurs : Avec l'étoile sur le coeur, On traque beaucoup mieux la bête Et notre pauvre paysan Perdit sa femme et ses enfants Et puis le coeur et puis la tête. Il n'avait plus que son trésor, Son étoile d'or... Alors il traversa la mer A la rencontre de sa terre. C'était ça ou bien se pendre. "Revendez-moi mon vieux désert. - Tu sais, ça va te coûter cher. - Tant pis : je prends ! - Tu peux le prendre." Le temps de tracer un sillon, Un coup de feu à l'horizon. Il bascula dans la poussière. Du sang par terre et, sur son front, Une étoile d'or, Une étoile d'or... |