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Georges Brassens: La Marine

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L'amour marin: La poesia originale di Paul Fort interpretata...
The Navy

They are found, in miniature,
in our brief one day love affairs
all the joys. all the pains
of love affairs that last for ever.

That’s the fate of us navy men1
and of all our young girls.
We come to shore. Quick! a mouth
for our kisses, a body too.

And the joys and the sulks,
the quarrels, and makings up
of big love affairs, they’re all there
in miniature in our little ones.

We laughed, we kissed each-other,
on the eyelids, on the tits,
in the hair lots of snogging
dropped like warm new-laid eggs.

All we do in just one day!
and how we spin the time out !
More than three times, in just one day,
content, not content, content.

And in the room a scent
of tender love and of tar.
It fills your heart with joy,
with pain as well, and that’s good.

We’re not there to talk…
but we think, even while making love.
We think that tomorrow will dawn
and that that’s a calamity.

That’s the fate of us navy men
and of all our young darlingss.
We land. But we realise
that it won’t be paradise.

It won’t do any good to hurry,
to try, good heavens, to defeat time
and pack it full of all our sins,
that can’t be, and yet

all the joys, all the pains
of everlasting love affairs,
we find them, in miniature,
in out little one day affairs.

L'amour marin

On les r'trouve, en raccourci,
Dans nos p'tites amours d'un jour,
Toutes les joies, tous les soucis
des amours qui durent toujours !

C'est là l'sort de la marine
Et de toutes nos p'tites chéries.
On accoste. Vite! Un bec
Pour nos baisers, l'corps avec.

Et les joies, et les bouderies,
Les fâcheries, les bons retours,
Il y a tout, en raccourci,
Des grands amours dans nos petits.

Tout c'qu'on fait dans un seul jour !
Et comme on allonge le temps !
Plus d'trois fois dans un seul jour,
Content, pas content, content.

On a ri, on s'est baisés
Sur les nenœils, les nénés,
Dans les ch'veux à pleins bécots,
Pondus comme des œufs tout chauds.

On s'en est allé le matin,
Souffler les chandelles des prés.
Ça fatigue une catin,
Ça n'y est pas habitué.

On s'est relevé des bleuets
Les joues rouges et l'cœur en joie,
Et l'on est retourné chez soi
Après un si grand bonheur.

Peu à peu, le cœur en peine,
On s'en est retourné chez elle
En effeuillant sur les blés
Une grande marguerite jaune.

La mer, ah! Elle est là-bas
Qui respire sur les épis !
Et mon bateau que j'y vois
Se balance sur les épis.

On arrive. Avant d'entrer
On se regarde les bras ronds.
Ça m'fait clic au fond de mon fond :
Elle sort sa petite clef.

Le jour tombe. On reste là,
On s'met au lit, c'est meilleur.
On s'relève pour faire pipi,
Dans le joli pot à fleurs.

On allume la chandelle,
On s'montre dans toute sa beauté...
Vite on s'recouche, on s'relève,
On s'étire. C'est l'été !

Y'a dans la chambre une odeur
D'amour tendre et de goudron.
Ça vous met la joie au cœur,
La peine aussi, et c'est bon...

Et l'on garde la chandelle
Pour mieux s'voir et s'admirer,
On se jure d'être fidèle,
On s'écoute soupirer.

Et tout à coup v'la qu'on pleure,
Sans savoir pourquoi, mon dieu !
Et qu'on veut s'tuer tous les deux,
Et qu'on s'ravise cœur à cœur.

Alors on s'dit toute sa vie,
Ça nous intéresse bien peu,
Mais ça n'fait rien, on s'la dit,
Et l'on croit qu'on s'comprend mieux.

On s'découvre des qualités,
On s'connaît, on s'plaint, et puis
Demain, comme il faut s'quitter,
On n'dit plus rien de toute la nuit.

C'est là l'sort de la marine
Et de toutes nos petites chéries.
On s'accoste, mais on devine
Que ça s'ra pas l'paradis.

On n'est pas là pour causer,
Mais on pense même dans l'amour...
On pense qu'demain y f'ra jour
Et qu' c'est une calamité.

On aura beau s'dépêcher,
Faire, bon dieu! la pige au temps,
Et l' bourrer de tous nos péchés,
Ça s'ra pas ça, et pourtant

Toutes les joies, tous les soucis,
Des amours qui durent toujours
On les r'trouve, en raccourci,
Dans nos petites amours d'un jour.

Mais la nuit se continue,
Elle ronfle, la petite poupée,
Plus doucement, sur son bras nu,
Qu'une souris dans du blé.

Alors quoi faut-y pas se plaindre,
Ah! Faut-y pas bougonner
De voir la chandelle s'éteindre
en fondant sur la ch'minée.

On r'garde, au mur, quelque chose
Qui grimpe jusqu'au plafond...
Ah, saleté! C'est gris c'est rose,
V'la le jour, rose comme un cochon.

On pleure contre l'oreiller,
Y'en avait qu'un pour nous deux...
Ça suffit. On se lève, adieu...
On part sans la réveiller.

Mais c'qui est le plus triste, au fond,
C'est que, pour nous qui naviguent,
Les regrets sont aussi longs
Des petits amours que des grands.

Et l'on s'demande malheureux,
Quand on voulait se tuer tous les deux,
Rester là s'éterniser...
Pourquoi qu'on s'est ravisé ?


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