Ninna nanna de guera
Laetitia Boschi Hüber
Version française – BERCEUSE DE GUERRE – Marco Valdo M.I. – 20... | |
Fa la ninna, pija sonno Fa la nanna, tu che ignori le ferite e li dolori de la gente che se scanna per un matto che comanna, che se scanna e che s’ammazza giusto in nome de la razza, ogni scusa è ben trovata pe’ mollacce ‘la steccata ! Fa la ninna, tu che nun senti li sospiri e li lamenti de la gente che se scanna per un matto che comanna, proprio in nome de una fede per un Dio che nun se vede... ...ma che serve da riparo ar Potere macellaro; ‘Sto ber branco d’assassini che c’insanguina la tera sa benone che la guera muove un mucchio de quatrini, preparando le risorse pe’ i gran ladri de le Borse, nonché la fregatura per chi ha fiducia in ‘sta jattura. Fa la ninna, cocco bello, finché dura ‘sto macello, tanto è certo che domani ri-ve-dremo li sovrani amichi boni più de prima, che se scambiano la stima invertendo le alleanze e attrippan-dose le panze. So’ cuggini, so parenti nun avvezzi a li complimenti! Li rapporti personali Ri-tor-neranno cordiali: e, riuniti infra de loro, e senza il minimo rimorso ce terranno un ber discorso su la pace e sur lavoro….
pe’ te popolo cojone risparmiato dar cannone, ma schiavo e povero più de prima ! | BERCEUSE DE GUERRE Fais dodo, dors, dors, Car tu ne verras jamais, si tu dors, Les tragédies et tous les ennuis Qui arrivent dans le monde dehors, Par les épées et les fusils Des peuples civilisés, Par les mitrailleuses et les canons De cette meute de morpions. Fais dodo, toi qui ignores Les douleurs et les blessures Des gens qu’on égorge Pour un fou qui commande Qu’on égorge et qu’on assomme Au nom de la race. Toute excuse est bonne Pour qui la lutte abandonne. Fais dodo, toi qui jamais n’entends Les soupirs et les gémissements Des gens qu’on égorge Pour un fou qui commande, Précisément au nom d’une foi En un Dieu qu’on ne voit pas … Mais qui sert d’abri Aux assassins du pays. Cette belle bande de tueurs. Qui ensanglante la terre Sait très bien que la guerre Produit un monceau de valeurs, En produisant les ressources Des grands voleurs de la Bourse, Créant aussi l’escroquerie Pour qui fait confiance à cette loterie. Fais dodo, mon petit gars, Tant que ce massacre durera, Car il est certain que demain, Nous retrouverons nos souverains Bons amis autant qu’avant, Plein d’estime se saluant, Inversant leurs alliances, Comme on fait à la danse. Ils sont cousins, ils sont parents, Ils se referont des compliments ! Leurs rapports familiaux Redeviendront cordiaux Et, réunis entre eux, les canailles, Sans remords, sans détour, Ils nous feront un beau discours. Sur la paix et le travail… Et peut-être même en rimant Pour toi, peuple de couillons, Épargné par le canon, Mais esclave et pauvre plus qu’avant ! |