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Η μπαλάντα του Kυρ-Μέντιου

Nikos Xylouris / Νίκος Ξυλούρης
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Version française - LES RÉSIGNÉS – Marco Valdo M.I. – 2010
Plus mes jambes ne se plient
Et mes pieds me font souffrir
Ils boitent de pire en pire
Dans la ravine de la vie.

Je vivais de misères et exploité
Tous me battaient, maîtres et esclaves
Tous tant qu'ils étaient, maîtres ou esclaves,
Ils me laissaient jeûner.

Et les gamins (courageux et fiers!)
Rivalisaient d'éducation
En me lançant des pierres
Et des coups dans les roustons

Couché à terre, lève-toi,
Descends et monte
Sous le soleil et sous l'averse
Tant que mon âme ne m'échappe pas.

Et depuis vingt ans, bête de somme
J'ai creusé toute la carrière
Et j'ai construit l'église
À l'entrée du village.

Sous le joug, comme les bœufs
(mais d'une autre stature)
Je labourais dans les creux
Les grands champs des maîtres

Et une par une, à la guerre
Je traînais les mitrailles
Pour que les peuples se massacrent
Et engraissent les barons.

Et puis, cet intrigant
J'ai promené son épouse
À la belle dote
Et au prix exorbitant.

Tandis que moi, au piquet
Ils me liaient dès mai
Dans ce champ désolé
À braire et à pleurer.

Et puis, le prêtre, ce gros bedonnant
Me frappait pour me faire travailler
Il me disait tout content :
« Le Christ t'a chevauché » ! »

Travailler pour rassasier
La Nation et ceux que je sais,
Ne te demande pas ce qui s'est passé,
Mais va chercher la vérité ! »

« Je n'en peux plus ! Je tombe !
Honte sur toi et pense à tes aïeux
J'ai faim ! Ma tête tourne...
Silence ! Tu mangeras aux cieux !

Et je disais : un jour,
Ils tireront trop sur la corde,
Et je me reposerai à mon tour
Bête de somme et miséricorde !

Et un beau soir tombant
Je n'aurai plus de carburant
J'exhalerai mon denier souffle
(Toute cette vie tient en un « pouf »)

Et courra mon âme
Se blottir dans les bras d'Abraham
Elle baisera sa barbe des dimanches
Douce et blanche

Inutile et hors d'âge
Ils me traînèrent désespéré
Là, ils m'ont jeté
Aux bêtes sauvages

En traînant mon cul tout froid
Dans la grotte de Saint-François
« Salut, lui dis-je, vraie lumière
Protecteur des animaux et de mon derrière !

Sauve le vieux Sor Medios et son être
De cette injustice du maître
Toi, qui au Sor loup appris
À respecter l'agneau tout petit.

Fais donc que le cruel maître
De loup se fasse bonhomme ! »
Mon beau discours terminé
Il me ferma la porte au nez

Alors le noir serpent
À la langue bifide
De derrière un buisson ardent
Surgit soudain du vide.

Ces cons cherchent la lumière éternelle
Et les serfs qui viennent du ciel,
Mais de dieux et de diables,
Il n'y a pas ici la moindre trace.

Mon cher, si tu veux la justice,
Tu trouveras Justice
En combattant et pour attraper
La liberté, prends ton épée.

Ne frappe pas ton frère
Mais bien le maître
Et de ta propre sueur
Redevient le possesseur !

Debout, victime !, Crétin, Relève-toi  !
Symbole éternel, Bouge-toi,  !
Si tu t'éveilles une fois pour l'éternité
Leur monde sera renversé

Regarde, d’autres bougent
Le ciel est devenu rouge
Un autre soleil a surgi d'une autre mer,
Au-dessus une autre terre !
LES RÉSIGNÉS

Dans la taverne souterraine
Au milieu de la fumée et du chahut
(Par dessus sifflait l'accordéon)
Toute la compagnie nous buvions hier,
Hier, comme tous les soirs,
Pour chasser les poisons.

On se serrait l'un l'autre,
Et parfois, on crachait par terre,
Oh, quel grand tourment
Le tourment se trouve dans notre vie-même !
Et même en s'arrachant l'esprit
On ne se rappelle pas une seule bonne journée !

Soleil et mer bleue
Et l'infini du ciel profond !
Oh ! Guipure safrane de l'aurore
Œillets du crépuscule,
Vous clignez de l’œil loin de nous
Sans entrer dans notre cœur !

Le père de l'un depuis dix ans
Est paralytique – on dirait un fantôme
La femme d'un autre, qui n'en a plus pour longtemps,
Est rongée par la phtisie,
Le fils de Masi est à l’ombre à Palamidi
Et la fille de Ghiavis bat le pavé aux Gazometri.

C'est la faute à notre sort pourri !
C'est la faute à Dieu qui nous déteste !
C'est la faute de notre tête perdue !
C'est surtout la faute au vin !
À qui la faute ? À qui la faute ? Aucune lèvre
Ne l'a découvert et ne l'a encore dit.

Et ainsi dans la taverne ténébreuse
Nous continuons à boire voûtés.
Semblables à des lombrics, les talons
Comme ils tombent, nous écrasent là :
Peureux, résignés et abouliques
Nous attendons, qui sait, un miracle !


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