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Le luneux

Malicorne
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Versione italo-toscana di Riccardo Venturi
Le luneux (Aveugle)Illuminato dalla luna (Il cieco)
Je suis aveugle, l'on me plaint,
Et moi je plaint tout le monde.
Mes deux yeux ne sont plus pleins,
Car ils ont perdu leur bombe [1].
Dans un malheur comme le mien,
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
Dans un malheur comme le mien,
La chandelle ne vaut rien.
Sono cieco, fo pietà,
E io ho pietà di tutto il mondo.
Occhio privo di realtà,
Non più pieno né rotondo.
Della mia disgrazia, tu
Non ti curi, non ti curi...
Candele non servon più.
Je me lève dès le matin,
J'm'en vais d'village en village :
L'un me donne un morceau de pain,
L'autre un morceau de fromage;
Quelquefois aussi par hasard
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
Quelquefois aussi par hasard
Un petit morceau de lard.
Mi sono alzato stamane,
Vo di paese in paese :
Chi mi dà un tozzo di pane,
Chi un pezzo di Belpaese;
E talvolta un po’ di strutto,
Non ti curi, non ti curi...
O una fetta di presciutto.
Je me moque du mercier
Avec toutes ses cassettes,
Je n'use point de papier,
Encore moins de lunettes.
J'ai pour peigne mes dix doigts
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
J'ai pour peigne mes dix doigts
Mes deux manches pour mouchoi'.
‘Mportasega di’ merciajo
Con tutti i su’ be’ scaffali,
Non ho carta o calamajo,
Che me ne fo degli occhiali?
Mi pettino colle mani,
Non ti curi, non ti curi…
La fo in terra come i cani.
J'ai mon chien et mon bâton,
Mes deux compagnons fidèles;
L'un me conduit à tâtons,
L'autre au bout d'une ficelle,
Hé ! n'aimeriez-vous pas bien mieux
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
Hé! n'aimeriez-vous pas bien mieux
Ces deux guides que deux yeux ?
Ciò i’ mi’ cane e i’ mi’ bastone,
Son compagni assai fidati,
Uno mi mena a tastone,
L’altro mi guida a latrati.
Non vi garberebbe, sciocchi
Non ti curi, non ti curi...
D’avélli ai’ posto dell’ occhi?
Jamais je n'ai peur de mon lit
De tomber dans la venelle, [2]
Et ni que la chaleur du lit
Puisse m'engendrer la gravelle :
Je couche à plat sur le carreau
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
Je couche à plat sur le carreau
Abrié [3] de mon manteau.
Io non temo di cascar
Giù dai’ letto se m’accuccio,
Né io temo di pigliar
La renella dal calduccio.
Dormo steso sul selciato,
Non ti curi, non ti curi…
Da’ mi’ cenci riscaldato.
Si jamais i' m'venait un fils
Dans cette agréable vie,
Je prierai bien le bon Dieu,
Ainsi qu'la vierge Marie,
Pour qu'ils lui crèvent les deux yeux,
Tu t'en tu, t'en moques,
Hem ! hem ! hem !
Pour qu'ils lui crèvent les deux yeux,
Pour en faire un vieux luneux.
Mi pigliasse la pazzia
Di fa’ un figlio co’ una donna,
Prego Iddio e Santa Lucia,
Prego pure la Madonna
Che gli accèchin pure lui
Non ti curi, non ti curi…
Che i suoi occhi siano bui.
[1] Bombe : convexité.
[2] Venelle : ruelle.
[3] Abrier : abriter.


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