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La ballata dei Fratelli Cervi

Ignazio Buttitta
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Version française – LA BALLADE DES SEPT FRÈRES OU L’HISTOIRE DES F...
BALLATA PER I FRATELLI CERVI

Vi canto la storia dei Fratelli Cervi,
dei sette fratelli contadini fucilati dai fascisti
a Reggio Emilia il 28 Dicembre del 1943.
Il padre è ancora vivo [1], la madre morì di dolore
ma c’erano quattro vedove e undici figli. Storia vera, ricordatelo.

I fascisti li uccisero nel poligono di Reggio
La memoria non si cancella, fu un giorno di sacrilegio.
Disse loro un prete ipocrita poco prima che morissero:
“Confessate i vostri peccati perché il Signore apre le porte”.
Risposero i fratelli: “La nostra fede è Libertà,
confessate piuttosto i fascisti che ammazzano chi ha fede”.
I fascisti dicevano loro:” Se non volete morire,
rinnegate la vostra fede e abbracciate il fascio”.
Risposero sdegnati:
“Siamo sangue emiliano e non vogliamo sporcarci
il cuore né le mani.
Amavano la libertà i Cervi, amavano la terra, madre di tutti,
la coltivavano con ingegno e con amore.

L’8 Settembre la fattoria diventò un rifugio per resistenti:
un continuo andirivieni di chi voleva libertà
per l’Italia,
li accompagnavano in montagna per la lotta partigiana.
I fascisti li scoprirono, circondarono la cascina,
la notte era scura , aleggiava una cortina di nebbia.
Era la notte del 25 Novembre del 1943.

Grida “Allarmi” papà Cervi , comandante del popolo,
la cascina brucia come cento bocche di vulcano.
Dopo un’ora di scontri i fascisti, gente abietta,
con la merda nei pantaloni, danno fuoco al fienile.
Disse il vecchio: ”Non mi arrendo, meglio morire tra le fiamme.
Ma il figlio Aldo disse affranto:
“Papà, ci sono i bambini in seno alle madri,
anch’io preferirei morire, come te, in mezzo alle fiamme.
E si morde le mani per la rabbia e la disperazione.
Papà Cervi socchiude gli occhi, pallido come un morto.
Poi gli eroi si arresero ‒ che separazione dolorosa!‒
padre, madre, figli e nuore si baciarono in fretta.
“Non piangete”‒ dicevano ai loro figli e alla madre ‒ ”Torneremo”.
E sapevano che non sarebbero più tornati.

Ridotta in pelle e ossa, non ce la faceva a lavorare,
baciava i nipoti e sorrideva per non piangere.
Appena si trovava sola nella sua stanza, chiudeva la porta
E faceva e disfaceva i letti dei figli.
Li faceva e disfaceva continuamente un’ora dopo l’altra,
con una mente straniata , le mani come un automa.
Sino alla fine dei suoi giorni numerava con il dito tutti i letti
E ripeteva i nomi dei figli sino al settimo:
Uno Ettore, due Ovidio… ripeteva sino a sette.
E il conteggio cominciava e ricominciava senza fine.
E i figli nella stanza aumentavano sette per volta,
e la mamma, la mamma figli numera, figli accumula e figli conta,
e i figli, i figli in totale sono mille,….un milione.
Quanti morti, sangue, che tragedia terribile!
(Considerate lo stato della madre dei Cervi.
I figli non si comprano all’asta, non si pescano nel fondo del mare,
non basta dire era pelle ed ossa, un’ombra si spegneva lentamente,
non basta, era la madre di sette figli ammazzati
e al cuore misuri il polso.)

Sul luogo della morte prima di essere fucilati,
si baciarono tra loro, con le mani nei ceppi.
Durante la scarica Aldo gridò ad alta voce:
“Non moriamo, non moriamo” e di fatto non sono morti.
Sono morti per chi vive da morto, sono vivi per chi vive.
La loro fede ed il loro amore sono luce per il mondo.

Sono vivi per il papà che compì novant’anni
E li vede crescere di giorno in giorno.
Di notte mentre dorme li vede davanti a sé
E parla a loro come fanno i devoti con i loro santi.
Al mattino si sveglia e non fa caso a tetti e mura,
ma vede i figli per i campi ,tutti e sette a lavorare.

[A casa, ahi che dolore! La moglie sempre vagabonda;
sette lame nel cuore e il sangue prorompe][2]



LA BALLADE DES SEPT FRÈRES
OU L’HISTOIRE DES FRÈRES CERVI

Je vous chante l’histoire des Frères Cervi, des sept frères paysans tués par les fascistes à Reggio Emilia le 28 décembre 1943. Le père avait survécu, la mère est morte de douleur, mais il y avait quatre veuves et onze enfants. C’est la vérité, souvenez-vous de ça.

Je vous chante l’histoire des frères Cervi,
De sept frères paysans fusillés par les fascistes
À Reggio Emilia, le 28 décembre 1943.
Le père est toujours en vie, la mère est morte de douleur
Il y avait quatre veuves et onze enfants. C’est la vérité, rappelez-vous ça.
Les fascistes les ont tués au polygone de tir de Reggio.
La mémoire ne s’efface pas, ce fut un jour de sacrilège.

Un prêtre hypocrite leur a dit juste avant leur mort :
« Confessez vos péchés, car le Seigneur ouvre les portes »
Les frères répondirent : « Notre foi, c’est la liberté,
Les fascistes tuent ceux qui ont la foi ; allez donc les confesser ! ».
Les fascistes leur ont dit : « Si vous ne voulez pas mourir,
Embrassez le fascio et reniez la liberté ! »

Ils ont répondu avec indignation :
« Nous sommes de sang émilien et nous ne voulons
Pas nous salir le cœur, ni les mains.
Ils aimaient la liberté, les Cervi, la terre, mère des humains,
Ils la cultivaient avec amour et obstination.

Le 8 septembre 1943, la ferme devint un refuge pour les résistants :
Un va-et-vient continu de ceux qui
Voulaient la liberté pour l’Italie,
Ils les accompagnaient en montagne pour la lutte des partisans.
Les fascistes les ont découverts, ils ont encerclé la ferme,
Il y avait un rideau de brouillard, la nuit était sombre,
Cette nuit du 25 novembre.

Papa Cervi, commandant du peuple, « Aux armes ! » a crié :
La ferme tire comme cent bouches de volcan.
Après une heure de combat, les fascistes, gens répugnants,
Qui ont la merde dans leur pantalon, la grange, ont incendié.
Le vieil homme dit : « Je ne me rends pas, je mourrai dans les flammes. »
Mais son fils Aldo dit affolé :
« Papa, reste pour les enfants et les femmes.
Je préfère mourir, que toi, dans les flammes. »
En se mordant les mains avec désespoir et colère,
Papa Cervi ferme les yeux, pâle comme un mort.
Puis tous se rendent – quelle douloureuse séparation ! -
Père, mère, enfants et brus fortement se serraient.
« Ne pleurez pas » – disaient-ils à leurs enfants et à leur mère – « Nous reviendrons »
Et ils savaient que jamais, ils ne reviendraient.

Elle avait la peau sur les os, elle ne pouvait pas travailler,
Elle embrassait ses petits-enfants et souriait pour ne pas pleurer.
Dès qu’elle était seule dans sa chambre, elle fermait la porte.
Et elle faisait et défaisait les lits de ses enfants.
Elle les faisait et les défaisait continuellement heure après heure,
Avec un esprit étrange, des mains de mort-vivant.

Jusqu’à la fin de ses jours, elle comptait tous les lits avec son doigt.
Et elle répétait les noms de ses fils jusqu’au dernier :
Un : Hector, deux : Ovide.... jusqu’à sept et chaque fois,
Commençait et recommençait le compte sans s’arrêter.
Et les enfants dans la pièce augmentaient de sept à la fois,
La mamma, la mamma comptait ses sept fils, faisait une infinie addition,
Et ses sept fils, ses sept fils au total sont mille,.... un million.

Tant de morts, tant de sang, quel terrible drame !
(Imaginez les Cervi, l’état de leur mère.
On n’achète pas ses enfants aux enchères,
On ne les pêche pas au fond de la mer,
La peau et les os, elle n’était plus qu’un spectre étouffé,
C’était elle, elle était la mère de sept fils tués.
Et elle sentait les battements de son cœur écrasé.)

Avant d’être fusillés, à l’heure de leur mort,
Ils s’embrassaient, les mains liées au dos.
Pendant le tir, à haute voix cria Aldo :
« Nous ne mourons pas, nous ne mourons pas » et de fait, ils ne sont pas morts.
Ils sont morts pour ceux qui vivent comme des morts, ils sont vivants pour ceux qui vivent.
Leur foi et leur amour sont des lumières pour le monde.

Ils sont vivants pour le père qui vécut 90 ans.
Et il les voit grandir jour après jour.
La nuit, pendant qu’il dort, devant lui, il les voit.
Et il leur parle comme les dévots parlent toujours.
Le matin, il se réveille et au-delà des murs et des toits,
Il voit ses enfants dans les champs, tous les sept travaillant.

[Chez lui, quelle douleur !
Sa femme erre toujours ;
Sept lames dans le cœur
Et son sang s’encourt].
[1] Alcide Cervi é morto nel 1970

[2] Non è presente nell’interpretazione di Tano Avanzato


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