Zweiter Bericht über den Unbekannten Soldaten unter dem Triumphbogen
Bertolt BrechtVersion française – DEUXIÈME RAPPORT SUR LE SOLDAT INCONNU SOU... | |
SECONDO RAPPORTO SUL SOLDATO IGNOTO SOTTO L’ARCO DI TRIONFO Tutto quel che vi ho detto Sull’uccisione e la morte del soldato ignoto E la devastazione del suo viso, Anche quel che vi ho detto sullo sforzo dei suoi uccisori, Di impedirgli di ritornare, È vero. Ma lui non torna Il suo viso era vivo come il vostro, Finché fu fatto a pezzi e non fu più. E non fu Più visto a questo mondo, Né intero né a pezzi, Né oggi né alla fine dei giorni, E la sua bocca Non parlerà il giorno del giudizio universale. Non ci sarà nessun giudizio, Ma il vostro fratello È morto e morta è la pietra su di lui, E mi dispiace di tutto il sarcasmo, e ritiro il mio lamento. Ma vi prego, poiché voi Una buona volta l’avete ammazzato, Silenzio! Non cominciate di nuovo A gridare, poiché è morto. Ma vi prego, poiché voi dunque L’avete ammazzato: Togliete almeno La pietra sopra di lui, Perché questo urlo di trionfo Non è necessario e mi fa dispiacere, perché a me, Che l’ammazzato Già avevo dimenticato, ricorda Tutti i giorni voi, che ancora siete vivi, e che ancora non siete stati ammazzati. E perché no? | DEUXIÈME RAPPORT SUR LE SOLDAT INCONNU SOUS L’ARC DE TRIOMPHE Tout ce que je vous ai dit Sur le meurtre et la mort du Soldat inconnu Et son visage détruit, Et sur les efforts de ses assassins bien connus, Pour empêcher son retour ici Est vrai, Mais lui, il ne reviendra jamais. Son visage était aussi vivant qu’il se put, Jusqu’à ce qu’il soit écrasé et qu’il ne le fut plus. Et il ne fut Jamais dans ce monde revu, Ni entier ni écrasé, Ni aujourd’hui, ni à la fin de la journée, Et sa bouche désarticulée, Ne parlera jamais au Jugement dernier. Il n’y aura pas de procès, Mais votre frère Est mort, et mort au-dessus de lui le grès, Et je regrette Tout sarcasme, et je retire ma plainte. Mais je vous prie, maintenant Que vous l’avez tué, Silence ! Silence ! À présent Qu’il est mort, ne commencez pas à discuter. Je vous prie, car vous l’avez Vous aussi tué : Ôtez au moins La pierre qui pèse sur lui, Car ce cri de triomphe vain À moi qui Ne cesse de m’attrister Et qui ai déjà oublié le tué, Chaque jour vient me rappeler Que vous vivez encore Vous, vous qui morts Ne l’êtes toujours pas. Et pourquoi ? Pourquoi pas ? |