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Ceux qui ne sont plus Charlie (La neve non arriva mai)

Anonimo Toscano del XXI secolo
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OriginaleVersion française – LA NEIGE N’ARRIVE JAMAIS (Pour ceux qui ...
CEUX QUI NE SONT PLUS CHARLIE (LA NEVE NON ARRIVA MAI)CEUX QUI NE SONT PLUS CHARLIE (LA NEVE NON ARRIVA MAI)
1.
LA NEIGE N’ARRIVE JAMAIS

Cantate ou « oraison civile », si on veut ainsi dire,
Sur certains événements d’une brûlante actualité.
Poiché, com'è arcinoto
la neve non arriva mai
l'economia ne risente,
e in un siffatto frangente
per interi settori son guai.
1.
Si lagnano gli albergatori,
si lagnano gli economisti,
si lagnano gli sciatori,
si lagnano i ristoratori
e pure gli alpinisti.
Comme c’est archiconnu,
Quand la neige n’arrive plus,
L’économie s’en ressent,
Et en pareille circonstance évidemment
Pour des secteurs entiers, c’est embêtant.
Un giorno la neve arriva
e ne arriva pure tanta.
Lo skilift può trasportare,
via la neve artificiale,
ecco un inverno normale.
Se lamentent les aubergistes ,
Et les économistes,
Et les skieurs,
Et les restaurateurs
Et même les alpinistes.
Però la neve è carogna,
io proprio non la sopporto.
Alla neve sono estraneo,
e non per niente son nato
in un paese Mediterraneo.
Un jour la neige arrive
Et même beaucoup qu’il en arrive .
Le téléski est comble,
Fini la neige artificielle,
Enfin, voici l’hiver réel.
E mi fanno sempre un po' ridere
le torme di sci-muniti,
famiglie che fanno il telemark,
ragionieri alla Ingemar Stenmark,
fuoripistanti incalliti.
La neige est une charogne,
Elle m’insupporte.
La neige m’est étrangère,
Et pas pour rien :
Je suis un Méditerranéen.
Ci sono i resort di lusso
sulle Alpi e sugli Appennini
costruiti proprio sotto
montagne da far paura:
evviva l'avventura.
Elles me font toujours un peu rire
Ces foules à skis, au fort sourire,
Ces familles qui pratiquent le telemark,
Et se prennent pour Ingemar Stenmark,
Et ces hors-pistes, fétus de marques.
Un giorno la neve arriva
e ne arriva pure tanta;
arriva, ed è pure arcinoto
dove batte il terremoto,
in luogo piuttosto remoto.
Il y a des hôtels de luxe
Dans les Apennins ou les Alpes,
Construits au pied de la montagne.
Mais très sûrs, on vous l’assure
Et vive l’aventure !
Con la stradina tortuosa
sepolta da metri di neve;
si stacca la valanga,
oppure è la slavina,
morte, lutto, rovina.
Un jour la neige arrive,
Il en tombe beaucoup même.
Elle arrive, et comme on sait,
Là où frappa le séisme,
En lieu plutôt reculé.
Ora la storia si fa
tragica e molto eròica.
Scrivo che ancora stanno
parecchi sepolti là sotto,
sotto l'albergo travolto.
Avec sa petite route sinueuse
sous des mètres de neige ;
Soudain, c’est l’avalanche,
Et la poudreuse déboule,
Mort, deuil, ruine.
In questo paese ci abbiamo
sempre gli eroi del dopo.
Il prima è una rete assai fitta
di idiozia e presunzione
condita di mafie e coësione.
À ce moment, cette histoire
Au début touristique,
Devient tragique et très héroïque.
À l’heure où j’écris, il y a encore
Sous l’auberge ensevelie, des corps.
E quando la neve arriva
ci vogliono gli spazzaneve,
ne compreresti a bizzeffe
al costo di un solo Effe
Trentacinque.
Dans ce pays, nous avons
Toujours des héros de l’après.
Avant, c’est un tissu très épais
D’idiotie et de prétention,
Assaisonné de mafias et de cohésion.
E quando la neve arriva
(peraltro ben annunciata)
dimenticato è il prima,
che fa pure la rima:
solo soccorsi e eroïsmo.
Et lorsque la neige arrive
Il faut un chasse-neige,
On en achèterait tant et tant
Pour le coût de seulement
Un F 35 d’entraînement.
Solo nazionalismo.
Solo perbenismo.
Scordàti tutti i torti
si raccattano i morti
scavando e riscavando
Et lorsque la neige arrive
(prévue et annoncée)
On oublie, on se grime
Pour faire la rime
À secours et héroïsme.
ma mai nelle coscienze.
Le coscienze danno fastidio.
Bisogna restare uniti
e guai a scalfire
il fortino, il presidio.
On pleure nationalisme.
On prie bienfaisance.
On oublie tous les torts,
On ramasse les morts
En creusant le décor.
Ché ci abbiamo sempre gli eroi
mai del prima e sempre del poi.
E quindi s'indaga a ritroso
sul solito disastro colposo,
s'indaga e s'invoca rispetto
Mais jamais question de conscience,
La conscience gêne,
On doit rester unis
Et sous peine d’ennuis,
Épargner le fortin et la garnison.
per morti di strade sepolte,
per morti di slavine di lusso,
per morti d'incurie e dissesti
per morti ammazzati dal niente,
per morti di stato assente.
Chez nous, les héros sont légion :
Jamais dans l’action et toujours au balcon.
Ce pourquoi, on enquête à reculons
Sur l’habituel désastre frauduleux,
On enquête, mais respectueux
2.Des morts de la route soudain sous terre,
Des morts d’avalanches de luxe,
Des morts de négligences et de crises,
Des morts tués par le néant,
Des morts d’un État déficient.
E mentre gli eroi scavatori
e i prodi soccorritori
aspettan da anni invano,
sepolti anch'essi da quintali
di retoriche micidiali,
2.
il contratto di lavoro;
e mentre i politicanti
si addannano tutti quanti
a invocare eccellenze
e a farsi selfie in doposcì;
Et pendant que les héros excavateurs
Et les courageux sauveteurs
Attendent depuis des années en vain,
Enterrés eux aussi sous des trains
De discours malsains,
e mentre si fan luminarie
e novene di preghiere,
e mentre si spaccia per emergenza
quel che emergenza non è,
quel che sarebbe normale
Leur contrat de travail ;
Tandis que les politiques réunis
S’en allaient tous en une belle pagaille
Se donner de l’excellence et du cher ami,
Et se faire des selfies en après-ski ;
in un inverno normale,
in una normale stagione
dove non si fa la costruzione
di un coso di lusso in un canalone,
c'è una rivistina francese
Et pendant que l’on fait des veillées funèbres
Et des neuvaines de prières,
Et pendant qu’on vend pour urgence
Ce qui est chose
qui serait normale
magari un poco carognetta
che ci fa su la vignetta.
Si vede la morte secca
che scia quasi allegra e dice:
“Italia: neve, ma non per tutti!”
En un hiver banal,
Resplendit une évidence première :
On n’installe pas de résidence de luxe
Dans les vallées glacières,
Une petite revue française
Niente di ché, mi direte;
ne ha fatte, certo, di migliori.
Quando ne fa di migliori,
però, ci son certi signori
che proprio non gli va giù.
Sans doute un peu tigneuse
Publie un dessin, une simple image
Où l’on voit la camarde
Descendant à ski, dire rigolarde :
« Italie : de la neige, y en aura pas pour tout le monde ! »
Si prendono un caffè al bar,
poi urlano “Allah akbar!”,
e giù a sparar come cristi
sui maledetti vignettisti;
e allora, son tutti Charlie.
Pas de quoi fouetter une chatte, dit-il là-bas.
Elle a déjà fait de meilleures caricatures.
Pourtant, quand elle en fait de meilleures,
Certains messieurs, n’est-ce pas,
Ne le digèrent pas.
La libertà di espressione!
E anche la sacrosanta
mancanza di rispetto
che vale solo se si irride
il profeta Maometto.
Ils prennent un café au bar,
Puis, hurlent « Allah akbar ! »,
Et tirent comme des sapeurs
Sur ces maudits dessinateurs.
Et alors, tous sont Charlie dans l’heure.
La satira, si sa, fa male,
anche se parla en passant
di una valanga normale,
regolarmente micidiale
in un inverno normale
La liberté d’expression ! La belle affaire !
Et soudain,
Le manque de respect sacro-saint
Ne vaudrait seulement que s’il moque
Mahomet le prophète.
quando nevica a morte
in plaghe terremotate,
e dove si tiene aperto
l'albergo pluristellato
che attende di esser centrato.
La satire, on le sait, fait mal,
Même quand en passant, elle parle
D’une avalanche normale,
Naturellement mortelle,
Dans un hiver banal.
La libertà di espressione!
Che vale però soltanto
quando non ti tocca tanto.
Che vale però solo se
non tocca proprio te.
Alors que la neige enterre
Les zones sinistrées,
Précisément là où on a ouvert
L’hostellerie multistellaire
Si mal placée.
E allora, regolare,
scende in campo a pugnare
il nazionalpopolare:
il sindaco di Amatrice
che, per altro, si dice,
La liberté d’expression !
Qui ne vaut seulement que
Si elle ne vous vise pas.
Qui ne vaut seulement que
Si elle ne vous touche pas.
dovrebbe pensare più alle casette
tirate a sorte in lotteria
piuttosto che alle vignette,
risponde con altra vignetta
eroïca e nazionalista
À ce moment, inévitablement,
Se manifeste bruyamment
Le national-populiste :
Le maire d’Amatrice
Dont par ailleurs, on attend
di tale Ghisberto, un razzista
nonché un notorio fascista
che esalta il “Soccorso Alpino”;
come si diceva, gli eroi
del Paese del Poi.
Qu’il pense plus aux préfabriqués
Par le sort attribués
Plutôt que de répondre à des images,
Par une caricature
Héroïque et nationaliste
ghisb
De ce Ghisberto, raciste
Et même, notoire fasciste,
Qui exalte le « Secours Alpin » ;
Ces Tartarins
Du Pays du lendemain.
Poi ecco pure il Fiorello,
paradigma emblematico
dell'italico cervello;
la sua risposta non si perda:
“Charlie? Dei pezzi di merda”.
Puis, Fiorello le clownique,
Paradigme emblématique
Du cerveau italique ;
Répond sans retard :
« Charlie ? Des salopards ».
E nel frattempo si spera
di salvare altri poveracci
sepolti sotto quell'albergo
come fosse una miniera,
l'albergo a quattro stelle
Et entre temps, on espère
Sauver d’autres victimes
Terrées sous cette auberge
Comme si ce quatre étoiles
Était une mine.
come fosse Marcinelle,
si scava, si scava e si spera
mentre, un poco più in là,
nell'indifferenza generale
e nel gelo di un inverno normale
Comme au Bois du Cazier à Marcinelle,
On creuse, on creuse et on espère
Tandis qu’à une frontière,
Dans l’indifférence générale
Et le gel d’une froidure banale
migliaia di esseri umani
crepano di un freddo uguale
aspettando che dei ciarlatani
aprano una frontiera;
ma là, però, non si spera.
Des milliers d’êtres humains
Qui crèvent de froid chaque matin
Et attendent que les gardiens
Libèrent une barrière ;
Mais là, vraiment, on désespère.
Dal che si evince che vale
più una valanga in Stiria
che i profughi dalla Siria;
o la valanga sull'Appennino
delle barricate di Goro e Gorino.
De tout ceci, on peut tirer :
Qu’une avalanche au centre de l’Italie,
Et les barouds racistes organisés
À Goro-Gorino, par quelques chrétiens fanatisés
Importent plus que tous les réfugiés de la Syrie.
3.3.
Morale: da queste parti qui
non sono più Sciarlì.
Sciarlì si è nel bailamme,
quando ti spara l'islàmme;
quando c'è l'indignazïone
Morale finale : dans leur Italie,
On n’est plus Charlie.
On est Charlie dans le brouhaha,
Quand Charlie moque Allah ;
Quand il y a de l’indignation
per la libertà di espressione.
Quando invece si crepa,
e quando agisce il mortorio
di una gestione criminale
(in un inverno normale)
Pour une sorte de liberté d’expression.
Quand par contre, on crève,
Et quand le mouroir arrive
D’une criminelle gestion
(dans un hiver maison)
del tuo proprio territorio,
allora ci vuole e occorre
il capro espiatorio.
E chissà che tanti, ora,
non pensino: alla malora!
Sur son propre territoire,
Alors, il faut et faut sur le champ
Un bouc émissaire.
Et combien sont-ils, maintenant,
À penser : quelle misère !
Non pensino che, in fondo,
hanno avuto quel che conviene
e che l'ISIS ha fatto bene
a sparare a quei denigratori
degl'italici e grandi cuori,
Ils pensent qu’au fond,
Ils ont eu ce qu’ils méritent
Et que l’Isis a bien fait de tuer
Ces impudents détracteurs
De nos italianissimes grands cœurs,
paese di Soccorritori
che soccorrono costantemente
il ferito e il morto ammazzato
dal suo stesso Stato;
dando poi di “sciacallo”
Ce Pays de Sauveteurs
Qui secourent à toute heure
Le blessé, l’assassiné
Par son État national;
En traitant de « chacal »
a chi pesta troppo il callo,
come fece un dì a Longarone
il fascista Indro Montanelli
(sia detto un po' tra le righe
a proposito di dighe).
Celui qui met les points sur les « i »,
Comme le fit un jour, à propos de Longarone,
Le fasciste Indro Montanelli
(À propos de barrages –
Soit dit entre parenthèses).
Preghierine e chiacchierìo
e statue di Padre Pio,
mentre là nelle intemperie
si scava tra le macerie
eterne di questo paese.
Ce n’est que prières et bavardages
Et statuettes du Père Pie,
Quand dans les intempéries,
On creuse parmi les ruines
Éternelles de cette belle Patrie.
Dicon: Disastro colposo.
Se ne andrà via la colpa
e resterà solo il disastro.
E sulla prossima casetta
si metterà una vignetta.
Ils disent : Désastre par imprudence.
Ainsi, on escamote toute faute
Et seul reste le désastre.
Sur la prochaine maisonnette
On mettra une caricature.
E il prossimo inverno, la lagna
riecheggerà incancrenita
lassù su qualche montagna:
“Non nevica! Non c'è neve!
Il danno per l'economia!”
Et l’hiver prochain, la jérémiade
Sonnera en échos la même litanie,
Là-haut sur la montagne :
« Il ne neige pas ! Il n’y a pas de neige !
Une catastrophe pour l’économie ! »
Su per le montagne sventrate
da piste di sci frequentate,
e dai pendii violentati
da skilift e seggiovie,
da boschi interi spianati
Sur les montagnes éventrées
Aux pistes de ski si bien fréquentées,
Aux pentes violées
Par les tire-fesses et les télésièges,
Aux forêts entières essartées,
per far posto alle familiari
invernali idiozie,
a alberghi nei canaloni,
a spa, wellness e piscine,
a carne da slavine.
Pour faire place aux banales
Idioties hivernales,
Aux hôtels dans les vallées glacières,
Aux spas, aux bien-être et autres piscines,
Aux victimes d’avalanches.


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