Jacques Brel: Ces Gens-là
GLI EXTRA DELLE CCG / AWS EXTRAS / LES EXTRAS DES CCGOriginal | Versione tedesca di Klaus Hoffmann da Jacques Brel - Eine legende ... |
JACQUES BREL: CES GENS-LÀ D’abord, d’abord, il y a l’aîné ; Lui qui est comme un melon, Lui qui a un gros nez, Lui qui ne sait plus son nom, Monsieur, tellement qu´il boit, Tellement qu´il a bu, Qui ne fait rien de ses dix doigts Mais lui qui n´en peut plus, Lui qui est complètement cuit, Et qui se prend pour le roi, Qui se saoule toutes les nuits Avec du mauvais vin Mais qu´on retrouve matin Dans l´église qui roupille Raide comme une saillie, Blanc comme un cierge de Pâques Et puis qui balbutie Et qui a l´œil qui divague. Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne pense pas, Monsieur, On ne pense pas, on prie. Et puis, il y a l´autre Des carottes dans les cheveux, Qui n'a jamais vu un peigne, Qui est méchant comme une teigne, Même qu´il donnerait sa chemise À des pauvres gens heureux ; Qui a marié la Denise, Une fille de la ville, Enfin, d´une autre ville Et que ce n´est pas fini, Qui fait ses petites affaires Avec son petit chapeau, Avec son petit manteau, Avec sa petite auto, Qui aimerait bien avoir l´air Mais qui n'a pas l´air du tout – Faut pas jouer les riches Quand on n´a pas le sou – Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne vit pas, Monsieur, On ne vit pas, on triche. Et puis, il y a les autres La mère qui ne dit rien Ou bien n´importe quoi. Et du soir au matin, Sous sa belle gueule d´apôtre Et dans son cadre en bois, Il y a la moustache du père Qui est mort d´une glissade Et qui regarde son troupeau Bouffer la soupe froide Et ça fait des grands slurps, Et ça fait des grands slurps. Et puis, il y a la toute vieille Qui n'en finit pas de vibrer Et qu´on attend qu´elle crève Vu que c´est elle qui a l´oseille Et qu´on n´écoute même pas Ce que ses pauvres mains racontent. Il faut vous dire, Monsieur, Que chez ces gens-là, On ne cause pas, Monsieur, On ne cause pas, on compte. Et puis et puis Et puis, il y a Frida Qui est belle comme un soleil Et qui m´aime pareil Que moi j´aime Frida. Même qu´on se dit souvent Qu´on aura une maison Avec des tas de fenêtres, Avec presque pas de mur, Et qu´on vivra dedans, Et qu´il fera bon y être, Et que si ce n´est pas sûr, C´est quand même peut-être Parce que les autres ne veulent pas, Parce que les autres ne veulent pas. Les autres, ils disent comme ça, Qu´elle est trop belle pour moi, Que je suis tout juste bon À égorger les chats. Je n´ai jamais tué de chats, Ou alors, il y a longtemps, Ou bien, j´ai oublié, Ou ils ne sentaient pas bon. Enfin, ils ne veulent pas. Parfois quand on se voit – Semblant que ce n´est pas exprès – Avec ses yeux mouillants, Elle dit qu´elle partira, Elle dit qu´elle me suivra. Alors pour un instant, Pour un instant seulement, Pour un instant Alors moi je la crois, Monsieur, Pour un instant, Pour un instant seulement, Monsieur. Parce que chez ces gens-là, Monsieur, on ne s´en va pas. On ne s´en va pas, Monsieur, On ne s´en va pas On ne s'en va pas... Mais il est tard, Monsieur Il faut que je rentre Chez moi. | SO SIND HIER DIE LEUTE Zuerst, da ist der Älteste mit dem Melonenkopf der mit der großen Nase der nicht mehr weiß wie man seinen Namen schreibt der immer säuft der immer gesoffen hat und er hält sich für den Größten den man morgens schlafend in der Kirche fand starr wie eine Leiche und blaß wie die Messe und er stottert und seine Augen starren ins Leere ich muß ihnen sagen, mein Herr bei diesen Leuten, da spricht man nicht da spricht man nicht, mein Herr da betet man Und dann der mit dem Karottenkopf der ist schlecht wie die Pest der sein Hemd an Arme verschenkt und damit nicht genug der kleine Geschäfte macht mit seinem kleinen Hut mit seinem kleinen Mantel mit seinem kleinen Auto der groß sein möchte aber der nicht kann ich muß ihnen sagen, mein Herr bei diesen Leuten, da spricht man nicht da spricht man nicht, mein Herr da schummelt man Und dann sind da die Andern die Mutter, die nichts sagt die mit der Apostelfratze da ist an einem hölzernen Rahmen der väterliche Schnurrbart der beim Stolpern starb und er schaut auf seine Herde die kalte Suppe schlürft und das macht schl ... und das macht schl ... Und da ist die Alte die nicht aufhört zu zittern und man wartet nur das sie krepiert weil sie ja die Kohle hat und man hört nicht, was ihre armen Hände erzählen ich muß ihnen sagen, mein Herr bei diesen Leuten, da spricht man nicht, mein Herr da spricht man nicht da zählt man Und dann und dann, da ist Frieda schön wie die Sonne die mich genauso liebt wie ich Frieda liebe und wir sagen uns oft daß wir reich sein werden und es wird schön sein die anderen sagen du bist zu schön für mich ich wäre gerade gut genug um Katzen zu töten ich habe nie Katzen getötet oder ich habe es vergessen oder ich habe es vergessen Manchmal wenn wir uns durch Zufall treffen mit Tränen im Gesicht dann sagt sie mir, ich folge dir und dann für einen Moment für einen Augenblick, da glaube ich ihr mein Herr da glaube ich ihr Bei diesen Leuten da geht man nicht, mein Herr da geht man nicht da wartet man |