Patriotisches Bettgespräch
Erich KästnerOriginal | Version française – CONVERSATION PATRIOTIQUE AU LIT – Marco Vald... |
PATRIOTISCHES BETTGESPRÄCH Hast Du, was in der Zeitung stand, gelesen? Der Landtag ist mal wieder sehr empört von wegen dem Geburtenschwund gewesen. Auch ein Minister fand es unerhört. Auf tausend Deutsche kämen wohl pro Jahr gerade neunzehn Komma Null vier Kinder. Null vier! - Und sowas hält der Mann für wahr. Daß das nicht stimmen kann, sieht doch Blinder. Die Kinder hinterm Komma können bloß von ihm und anderen Ministern stammen. Und solcher Dezimalbruch wird mal groß, und tritt zu Ministerien zusammen. Nun frag ich Dich, was kümmert das den Mann? Er tut, als käm' er für uns auf und nieder. Es geht ihn einen feuchten Kehrricht an. Mir schläft der Arm ein. - So, nun geht es wieder. Geburtenrückgang - hat er noch gesagt - sei, die Geschichte lehrt es - Deutschlads Ende. Und Deine Fehlgeburt hat er beklagt. Und daß er, daß man abtreibt, gräßlich fände. Jawohl, wir sollen Kinder fabrizieren fürs Militär und für die Industrie, zum Löhnesenken und zum Krieg verlieren. Sieh Dich doch vor - ach so, das war Dein Knie. Na komm, mein Schatz, wir wollen ihm eins husten. Dein Busen ist doch wirklich noch famos. Ob unsre Eltern, was wir wissen, wußten: wer nicht zur Welt kommt, wird nicht arbeitslos. Der Kinderreichtum ist kein Kindersegen. Deck uns schön zu. Ich bild' mir ein, es zieht. Komm, laß uns den Geburtenrückgang pflegen. Und lösch die Lampe aus - des Landtags wegen, damit er es nicht sieht. | CONVERSATION PATRIOTIQUE AU LIT As-tu lu ce qu'on dit dans le journal, ? Une fois encore, le Landtag est très préoccupé Par la diminution de la natalité Un ministre l'a même déclarée immorale. De mille Allemands naissent par an Exactement dix-neuf virgule zéro quatre enfants. Zéro quatre ! - Et voilà ce que cet homme croit. Que ça ne peut pas être exact, même un aveugle le voit. Les enfants après la virgule ne peuvent provenir Que de lui et des autres ministres. Et ces morceaux de décimales vont grandir, Et être à leur tour aussi ministres. Je te demande, en quoi ça concerne l'homme ? En fait, comme on éjacule de haut en bas, Il suffit d'un torchon humide. Mon membre s'endort - Il se redresse. Ah ! Il a dit aussi : le recul de la natalité – L'histoire l'enseigne – c'est la fin de l'Allemagne. Puis, il a déploré ta fausse couche. Et dit qu'il trouverait horrible qu'on ait avorté. Ben oui, nous devons fabriquer des enfants Pour l'industrie et les militaires, Pour faire baisser les prix et perdre la guerre. Ah, c'était ton genou. Sois prudent ! Viens, mon trésor, tirons un coup, jouissons ! Ta poitrine est vraiment encore fameuse. Si nos parents avaient su ce que nous savons : Qui ne vient pas au monde, ne va pas au chômage. L'abondance d'enfants ne naît pas de la volonté. Cachons-nous bien. Je fantasme, lui il tire. Viens, soignons le recul de la natalité. Éteins la lumière, Du Landtag, tenons-nous cachés. |