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Poter del canto

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OriginalVersions françaises – LE POUVOIR DU CHANT – Marco Valdo M.I....
POTER DEL CANTO

S'a i sun tre fradei an Fransa, tüti tre 'nt üna përzun.

A l’an sul che na sorlina, l’è set agn ch'a l’à pa ancur.
La sorela va trovèje a la porta dla përzun.

— O fradei, me car fradei, o cantè d'üna cansun. —
Ël pi cit l’à comensà-la, j'àutri dui a 'l l'àn cantè.

Marinar ch'a marinavo s'a n'i'n chito d' marinè;
Siadur ch'a n'a siavo s'a n'i'n chito de siè;

Sapadur ch'a n'a sapavo s'a n'i'n chito de sapè;
La serena ch'a cantava s'a n'i'n chita de cantè.

Re di Fransa l'era a táula, s'a n'i'n chita de diznè;
S'a n'a i dis a le sue serve: — Chi saran cui përzunè?

Ün e ‘l vöi ant le mie guárdie, l'áut me page e lo vöi fè;
L'àut e 'l vöi an scüdaria për sentì-je tant bin cantè. —
POTER DEL CANTO

1. LE POUVOIR DU CHANT
Version française de la version piémontaise de Costantino Nigra, des “Canti popolari del Piemonte” (1888).

Ils étaient trois frères en France, tous trois en prison,
Ils étaient trois frères en France, tous trois en prison.

Ils n’avaient qu’une sœur qui n’avait pas encore sept ans,
Ils n’avaient qu’une sœur qui n’avait pas encore sept ans.

La sœur s’en vient les chercher à la porte de la prison,
La sœur s’en vient les chercher à la porte de la prison.

Frères, mes chers frères, ô, chantez une chanson !
Frères, mes chers frères, ô, chantez une chanson !

Le plus jeune l’a commencée, les deux autres l’ont chantée,
Le plus jeune l’a commencée, les deux autres l’ont chantée.

Les marins qui marinent cessent de mariner,
Les marins qui marinent cessent de mariner.

Les scieurs qui scient cessent de scier,
Les scieurs qui scient cessent de scier.

Les sarcleurs qui sarclent cessent de sarcler,
Les sarcleurs qui sarclent cessent de sarcler.

La sirène qui serine cesse de seriner,
La sirène qui serine cesse de seriner.

Le roi de France à table cesse de dîner,
Le roi de France à table cesse de dîner.

Il dit à ses serviteurs : qui sont ces prisonniers ?,
Il dit à ses serviteurs : qui sont ces prisonniers ?

L’un, je le veux dans mes gardes, l’autre je le veux faire mon page,
L’un, je le veux dans mes gardes, l’autre je le veux faire mon page,

L’autre, je le veux en mon écurie, pour les entendre si bien chanter,
L’autre, je le veux en mon écurie, pour les entendre si bien chanter.

2. LES JEUNES D’ENTRACQUE
Version française de la version Sandra Mantovani, dall’album "Servi, baroni e uomini", con Bruno Pianta (1970). – I GIUVU D’ANTRAIME [1]

Ils étaient trois jeunes gens d’Entracque qui s’en allaient mourir,
Ils étaient trois jeunes gens d’Entracque qui s’en allaient mourir.

Le plus jeune dit aux autres : « Chantons une chanson ! »,
Le plus jeune dit aux autres : « Chantons une chanson ! »

Ils chantent si bien tous les trois que la mer leur chant répercute,
Ils chantent si bien tous les trois que la mer leur chant répercute.

Les marins qui marinent cessent de mariner,
Les marins qui marinent cessent de mariner.

Les sarcleurs qui sarclent cessent de sarcler,
Les sarcleurs qui sarclent cessent de sarcler.

Les faucheurs qui fauchent cessent de faucher,
Les faucheurs qui fauchent cessent de faucher.

Et la reine à sa fenêtre dit : « Qui c’est qui chante si bien ? »,
Et la reine à sa fenêtre dit : « Qui c’est qui chante si bien ? »

Ce sont trois jeunes gens d’Entracque qui s’en vont mourir,
Ce sont trois jeunes gens d’Entracque qui s’en vont mourir.

D’un, je veux faire mon garde, de l’autre, je veux faire mon page,
D’un, je veux faire mon garde, de l’autre, je veux faire mon page,

L’autre, je veux le faire écuyer pour les entendre si bien chanter.
L’autre, je veux le faire écuyer pour les entendre si bien chanter.
[1] Antraime ne peut être qu’Entracque, dans la Vallée Gesso, dans la province de Cuneo (Antràigue ou Entràiguas dans les Alpes occitanes ou provençales, Entràive dans le Piémont).
Et puis peut-être que ces trois jeunes gens destinés à la potence étaient comme Robyn, ou Geordie, ou Erik Olov Älg, seraient des braconniers tombés sur les gardes de la Réserve Royale Valdieri-Entracque... Ou peut-être, en remontant dans le temps, entre 1700 et 1800, des contrebandiers de sel et de tabac, ou des maquisards anti-révolutionnaires du comté de Nice et de l’Escarène, souvent réfugiés dans l’arrière-pays et au-delà des Alpes, ou de simples bandits – ce qui était la même chose – venus à l’époque de ces régions, appelés tous des « barbes », pas à cause de leur barbe hirsute, mais à cause de l’héritage historique de la résistance vaudoise, où les « barbes » étaient les ministres du culte évangélique, les prédicateurs qui répandaient la Parole, les premiers ennemis des catholiques qui les appelaient ainsi avec mépris.


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