Il sogno
Franca RameOriginal | Version française – LE RÊVE – Marco Valdo M.I. – 2014 |
IL SOGNO L’altra notte mi sono sognata che ero in fabbrica a lavorare e vicino al mio telaio lavorava anche l’ingegnere e io gli insegnavo come si fa andare il pettinile, e lui perfino mi ringraziava, lui perfino era gentile. Non c’era quel gran baccano e non c’era il puzzo di tintoria, i tempi li dava una mia zia, si andava comodi, si andava piano. Senza neanche domandare sono andata perfino in gabinetto e seduta comoda ho perfino letto un gran giornale dove c’era un titolo fenomenale: “Lavorare poco, vivere molto”. Poi sono andata a farmi un giretto in un gran parco pieno di bambini e dentro un giardino c’era che giocava il mio bambino; il mio bambino mi ha preso per mano e mi ha portato nella nostra casa, al primo piano, che però non era nel casermone dove stiamo adesso, come in prigione. Mio marito era già tornato, era di festa e faceva il bucato faceva il bucato e non era arrabbiato m’ha portato al cinema come da fidanzato e c’era il cinema, ma nella pellicola non recitavano degli artisti, eravamo noi i protagonisti. Recitava tutta la gente che sta nel mio quartiere: uno s’alzava e ci chiedeva quello di cui aveva bisogno; tutti si discuteva, e poi ogni cosa, tranquillamente si risolveva. Non c’era nessuno che faceva il prepotente, nessuno con l’aria di comandare, ognuno era sorridente. E c’era un gran cartello da guardare con su scritto: “proibito proibire” e ho notato così che la gente parlava perfino diverso nessuno diceva: “questo è mio e quest’altro è tuo” non c’era più né mio né tuo era tutto nostro, nostro di tutti, perfino l’amore era diverso non era pìù una roba fra me e te contro gli altri era con gli altri, amore per stare più insieme all’amore degli altri... non c’era più l’egoismo, c’era proprio il comunismo. Non c’era più l’egoismo, c’era proprio il comunismo. | LE RÊVE L'autre nuit j'ai rêvé Qu'à l'usine j'étais à travailler Et près de mon métier L'ingénieur travaillait Moi, à manipuler les peignes, je l'initiais Et lui m'a même dit merci, C'était gentil. On n'entendait pas ce grand vacarme On ne sentait pas la pestilence de teinture, Ma tante accordait les pauses, On allait tranquilles, c'était commode. Sans même le demander, j'allais Aussi aux cabinets Et assise à mon aise, je lisais Tout un grand journal Où on voyait ce titre phénoménal : « Travailler peu, vivre beaucoup ». Je suis allée sur le coup Faire une petite balade Dans un grand parc rempli d'enfants Et dans ma promenade Je vis sur la pelouse mon enfant. Mon enfant m'a pris par la main Et m'a ramenée à notre maison. On vivait au premier étage, Ce n'était pas un de ces immeubles Où nous sommes maintenant, comme en prison. Mon mari était déjà rentré, En congé, il faisait la lessive Il faisait la lessive et n'était pas enragé En amoureux, il m'a emmenée au ciné C'était un beau film, mais sur la pellicule Ne jouaient pas des artistes étrangers, C'était nous les protagonistes. Tous des gens du coin. L'un se levait et nous demandait Ce dont il avait besoin ; Tous on en discutait, Et puis après, chaque question Trouvait sa solution. Personne ne faisait le fanfaron, Aucun n'avait l'air de commander, Chacun était tout sourire. Et il y avait un grand panneau à regarder Avec écrit dessus : « Interdit d'interdire ». Et puis, les gens parlaient d'une autre voix Personne ne disait : « Ceci est à moi et ça, c'est à toi » ; Les choses à toi ou à moi, c'était du passé. Tout était nôtre, tout était à nous tous. Même l'amour avait changé, Ce n'était pas plus une affaire Entre toi et moi contre les autres ; C'était avec les autres. L'amour était l'amour des autres en même temps… C'en était fini de l'égoïsme, On vivait véritablement Le communisme. C'en était fini de l'égoïsme, On vivait véritablement Le communisme. |