Les funérailles d'antan
Georges BrassensOriginal | Traduzione italiana di Riccardo Venturi |
LES FUNÉRAILLES D'ANTAN | I FUNERALI DI UN TEMPO |
Jadis, les parents des morts vous mettaient dans le bain, De bonne grâce, ils en faisaient profiter les copains. " Y a un mort à la maison, si le cœur vous en dit, Venez le pleurer avec nous sur le coup de midi... " Mais les vivants aujourd'hui ne sont plus si généreux, Quand ils possèdent un mort, ils le gardent pour eux. C'est la raison pour laquelle, depuis quelques années, Des tas d'enterrements vous passent sous le nez. | Un tempo i parenti dei morti vi facevan sentire coinvolti, facevan di buona grazia partecipare gli amici. “C'è un morto in casa, e se vi fa piacere venite a piangerlo con noi quando suona mezzogiorno....” Ma i vivi di oggi non son più tanto generosi, Quando ci hanno un morto, se lo tengono per sé. Motivo per cui, da qualche anno, un sacco di funerali vi passano sotto il naso, di funerali vi passano sotto il naso. |
Mais où sont les funérailles d'antan ? Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards De nos grands-pères, Qui suivaient la route en cahotant, Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées Ronds et prospères... Quand les héritiers étaient contents, Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même, Ils payaient un verre. Elles sont révolues, Elles ont fait leur temps, Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres. On ne les reverra plus Et c'est bien attristant, Les belles pompes funèbres de nos vingt ans. | Ma dove sono i funerali di un tempo ? I piccoli carri funebri, funebri, funebri dei nostri nonni, che seguivano la strada sobbalzando, le piccole salme, salme, salme, salme rotonde e prospere.... Quando gli eredi eran contenti e al becchino, al necroforo, al prete e anche ai cavalli pagavano da bere. Sono oramai finite, hanno fatto il loro tempo, le belle pom, pom, pom, pom, pom, pompe funebri, non le vedremo più, e ci rende assai tristi, le belle pompe funebri dei nostri vent'anni. |
Maintenant, les corbillards à tombeau grand ouvert, Emportent les trépassés jusqu'au Diable Vauvert. Les malheureux n'ont même plus le plaisir enfantin De voir leurs héritiers marrons marcher dans le crottin. L'autre semaine des salauds, à cent quarante à l'heure, Vers un cimetière minable emportaient un des leurs, Quand, sur un arbre en bois dur, ils se sont aplatis, On s'aperçut que le mort avait fait des petits. On s'aperçut que le mort avait fait des petits. | Ora i carri funebri, a tomba spalancata, trasportano i trapassati fino in culo al mondo. I disgraziati non hanno nemmen più il piacere infantile di vedere i loro eredi fregati pestare la cacca di cavallo. La settimana scorsa degli stronzi a 140 all'ora portavano uno lei loro a un cimitero squallido, quando si son schiantati contro un albero bello duro e ci si è accorti che il morto aveva figliato, e ci si è accorti che il morto aveva figliato. |
Mais où sont les funérailles d'antan ? Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards De nos grands-pères, Qui suivaient la route en cahotant, Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées Ronds et prospères... Quand les héritiers étaient contents, Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même, Ils payaient un verre. Elles sont révolues, Elles ont fait leur temps, Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres. On ne les reverra plus Et c'est bien attristant, Les belles pompes funèbres de nos vingt ans. | Ma dove sono i funerali di un tempo ? I piccoli carri funebri, funebri, funebri dei nostri nonni, che seguivano la strada sobbalzando, le piccole salme, salme, salme, salme rotonde e prospere.... Quando gli eredi eran contenti e al becchino, al necroforo, al prete e anche ai cavalli pagavano da bere. Sono oramai finite, hanno fatto il loro tempo, le belle pom, pom, pom, pom, pom, pompe funebri, non le vedremo più, e ci rende assai tristi, le belle pompe funebri dei nostri vent'anni. |
Plutôt que d'avoir des obsèques manquant de fioritures, J'aimerais mieux, tout compte fait, me passer de sépulture, J'aimerais mieux mourir dans l'eau, dans le feu, n'importe où Et même, à la grande rigueur, ne pas mourir du tout. Ô, que renaisse le temps des morts bouffis d'orgueil, L'époque des m'as-tu-vu-dans-mon-joli-cercueil, Où, quitte à tout dépenser jusqu'au dernier écu, Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur cul. Les gens avaient à cœur de mourir plus haut que leur cul. | Piuttosto di avere esequie senza addobbi floreali preferirei in fin dei conti non avere sepoltura, preferirei morire in acqua, nel fuoco, dappertutto e pure, a rigore, non morire affatto. Oh, che rinasca il tempo dei morti pieni d'orgoglio, l'epoca dei « mi hai visto nella mia bella bara ? » in cui, a costo di spendere tutto fino all'ultimo soldo la gente ci teneva a fare il trapasso più lungo della gamba, la gente ci teneva a fare il trapasso più lungo della gamba. |
Mais où sont les funérailles d'antan ? Les petits corbillards, corbillards, corbillards, corbillards De nos grands-pères, Qui suivaient la route en cahotant, Les petits macchabées, macchabées, macchabées, macchabées Ronds et prospères... Quand les héritiers étaient contents, Au fossoyeur, au croque-mort, au curé, aux chevaux même, Ils payaient un verre. Elles sont révolues, Elles ont fait leur temps, Les belles pom, pom, pom, pom, pom, pompes funèbres. On ne les reverra plus Et c'est bien attristant, Les belles pompes funèbres de nos vingt ans. | Ma dove sono i funerali di un tempo ? I piccoli carri funebri, funebri, funebri dei nostri nonni, che seguivano la strada sobbalzando, le piccole salme, salme, salme, salme rotonde e prospere.... Quando gli eredi eran contenti e al becchino, al necroforo, al prete e anche ai cavalli pagavano da bere. Sono oramai finite, hanno fatto il loro tempo, le belle pom, pom, pom, pom, pom, pompe funebri, non le vedremo più, e ci rende assai tristi, le belle pompe funebri dei nostri vent'anni. |