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In terra summus rex (Versus de nummo)‎

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OriginalTraduzione francese di Marc Viellard da La Revue Commune n.52 del 2008 ‎
IN TERRA SUMMUS REX (VERSUS DE NUMMO)SUR LA TERRE MAÎTRE ABSOLU
In terra summus rex est hoc tempore Nummus.
Nummum mirantur reges et ei famulantur.
Nummo venalis favet ordo pontificalis.
Nummus in abbatum cameris retinet dominatum.
Nummum nigrorum veneratur turba priorum.
Nummus magnorum fit iudex conciliorum.
Nummus bella gerit, nec si vult, pax sibi deerit.
Nummus agit lites, quia vult deponere dites.
Erigit ad plenum de stercore Nummus egenum.
Omnia Nummus emit venditque, dat et data demit.
Nummus adulatur, Nummus post blanda minatur.
Nummus mentitur, Nummus verax reperitur.
Nummms periuros miseros facit et perituros.
Nummus avarorum deus est et spes cupidorum.
Nummus in errorem mulierum ducit amorem.
Nummus venales dominas facit imperiales.
Nummus raptores facit ipsos nobiliores.
Nummus habet plures quam celum sidera fures.
Si Nummus placitat, cito cuncta pericula vitat.
Si Nummus vicit, dominus cum iudice dicit:
«Nummus ludebat, agnum niveum capiebat.»
Nummus, rex magnus, dixit: «Niger est meus agnus».
Nummus fautores habet astantes seniores.
Si Nummus loquitur, pauper tacet; hoc bene scitur.
Nummus merores reprimit relevatque labores.
Nummus corda necat sapientum, lumina cecat.
Nummus, ut est certum, stultum docet esse disertum.
Nummus habet medicos, fictos acquirit amicos.
In Nummi mensa sunt splendida fercula densa.
Nummus laudatos pisces comedit piperatos.
Francorum vinum Nummus bibit atque marinum.
Nummus famosas vestes gerit et pretiosas.
Nummo splendorem dant vestes exteriorem.
Nummus eos gestat lapides, quos India prestat.
Nummus dulce putat, quod eum gens tota salutat.
Nummus et invadit et que vult oppida tradit.
Nummus adoratur, quia virtutes operatur:
Hic egros sanat, secat, urit et aspera planat,
Vile facit carum, quod dulce est, reddit amarum
Et facit audire surdum claudumque salire.
De Nummo quedam maiora prioribus edam:
Vidi cantantem Nummum, missam celebrantem;
Nummus cantabat, Nummus responsa parabat;
Vidi, quod flebat, dum sermonem faciebat,
Et subridebat, populum quia decipiebat.
Nullus honoratur sine Nummo, nullus amatur.
Quem genus infamat, Nummus: «Probus est homo!» clamat.
Ecce patet cuique, quod Nummus regnat ubique.
Sed quia consumi poterit cito gloria Nummi,
Ex hac esse schola non vult Sapientia sola.
Sur la Terre, l’argent règne aujourd’hui en maître absolu.
Les rois l’admirent et s’en font les esclaves.
L’ordre pontifical chérit l’argent vénal.
L’argent règne dans les trésors des abbés.
La tourbe des noirs prieurs le vénère.
L’argent se fait le juge des hautes assemblées.
L’argent fait la guerre ou la paix à sa guise.
L’argent fait des procès, parce qu’il veut déposséder les riches.
Il peut aussi élever un pauvre de la fange aux nues.
L’argent vend et achète tout, il prend et reprend.
L’argent est adulé, il se fait menaçant lorsqu’il n’est plus caressant.
L’argent est menteur mais il passe pour vrai.
L’argent rend les pauvres parjures et les entraîne à la mort.
L’argent est le dieu des avares et l’espoir des cupides.
L’argent corrompt l’amour féminin.
L’argent, de la femme vénale, fait une impératrice.
L’argent élève les voleurs au rang de seigneurs.
L’argent a plus de bandits que le ciel n’a d’étoiles.
Si l’argent intervient, il évite rapidement tous les dangers.
Si l’argent est vainqueur, alors le maître dit au juge :
« L’argent a joué, il a pris l’agneau blanc. »
L’argent, roi suprême, dit : « Mon agneau blanc est noir. »
L’argent a de vieux zélateurs sur lesquels prendre appui.
Si l’argent parle, le pauvre se tait ; tout le monde sait cela !
L’argent réfrène la tristesse et apaise la fatigue.
L’argent tue la raison des sages et les aveugle.
L’argent, assurément, rend le sot disert.
L’argent a des médecins, il acquiert de faux amis.
À la table de l’argent il y a de splendides plateaux garnis.
L’argent mange des poissons fins et épicés.
L’argent boit du vin de France et des côtes.
L’argent porte des vêtements somptueux.
Qui lui confèrent une magnificence extraordinaire.
L’argent porte des bijoux que l’on fabrique aux Indes.
L’argent trouve bon que tout le monde le salue.
L’argent envahit et livre à sa guise les places fortes.
L’argent est adoré, parce qu’il transforme les vertus :
L’un soigne les malades, sèche, brûle et émousse,
Il transforme le vil en précieux, et rend amer ce qui est doux,
Il fait entendre le sourd et danser le boiteux.
À propos de l’argent, j’ajouterai de choses encore plus graves :
J’ai vu l’argent célébrer la messe et chanter l’office,
Et l’argent déclamer les répons.
Je l’ai vu pleurer en prononçant le sermon,
Et il souriait de pouvoir ainsi tromper le peuple.
Nul n’est honoré, nul n’est aimé sans argent.
De tel être infâme, l’argent proclame
« Quel honnête homme ! »
Il est évident à tous que l’argent règne partout.
Mais puisque la gloire de l’argent s’en ira vite,
Seule la sagesse ne veut pas être de cette brigade.


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