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Das Lied vom Klassenfeind

Bertolt Brecht
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DAS LIED VOM KLASSENFEINDLA CHANSON SUR L'ENNEMI DE CLASSE
Als ich klein war, ging ich zur Schule
und ich lernte, was mein und was dein.
Und als da alles gelernt war,
schien es mir nicht alles zu sein.
Und ich hatte kein Frühstück zu essen,
und andre, die hatten eins:
Und so lernte ich doch noch alles
vom Wesen des Klassenfeinds.
Und ich lernte, wieso und weswegen
da ein Riss ist durch die Welt?
Und der bleibt zwischen uns, weil der Regen
von oben nach unten fällt.
Quand j'étais petit, j'allais à l'école,
et j'appris: ça c'est à moi, et ça à toi.
Et une fois l'apprentissage accompli,
il me semblait que ce n'était pas tout.
Et je n'avais rien à manger au petit déjeuner,
et d'autres, si, en avaient:
Et ainsi j'ai fini par tout apprendre quand même
sur la nature de l'ennemi de classe.
Et j'appris le pourquoi et le comment
concernant la brèche qui traverse le monde.
Et elle perdure entre nous, parce que la pluie
tombe de haut en bas.
Und sie sagten mir: Wenn ich brav bin,
dann werd ich dasselbe wie sie.
Doch ich dachte: Wenn ich ihr Schaf bin,
dann werd ich ein Metzger nie.
Und manchen von uns sah ich,
der ging ihnen auf den Strich.
Und geschah ihm, was dir und was mir geschah,
dann wunderte er sich.
Mich aber, mich nahm es nicht wunder,
ich kam ihnen frühzeitig drauf:
Der Regen fließt eben herunter
und fließt eben nicht hinauf.
Et ils me disaient: Si je suis sage,
alors je deviendrai leur semblable.
Mais je pensais: Si je suis leur mouton,
alors jamais je ne deviendrai boucher.
Et plus d'un de nous je vis,
qui mordit leur hameçon.
Et quand lui arriva ce qui nous arriva à toi et à moi,
alors il s'étonna.
Mais moi, cela ne m'étonnait pas,
très tôt je découvris leur jeu:
Le fait est que la pluie tombe vers le bas
et, c'est comme ça, il ne tombe pas vers le haut.
Da hört ich die Trommel rühren,
und alle sprachen davon:
Wir müssten jetzt Kriege führen
um ein Plätzlein an der Sonn.
Und heisere Stimmen versprachen uns
das Blaue vom Himmel herab.
Und herausgefressene Bonzen
schrien: Macht jetzt nicht schlapp!
Und wir glaubten: Jetzt sind's nur mehr Stunden,
dann haben wir dies und das.
Doch der Regen floss wieder nach unten,
und wir fraßen vier Jahre lang Gras.
Voilà que j'entendis battre le tambour,
et tous parlait de ça:
Maintenant nous devrions faire des guerres
pour une petite place au soleil.
Et des voix rauques nous promettaient
monts et merveilles.
Et des caïds aux ventres gavés
criaient: Ne flanchez pas maintenant!
Et nous pensions: Maintenant ce n'est plus
qu'une question d'heures,
puis nous aurons ceci et cela.
Mais la pluie de nouveau tombait vers le bas,
et durant quatre années nous bouffions de l'herbe.
Und einmal, da hieß es auf einmal:
Jetzt machen wir Republik!
Und der eine Mensch ist da dem andern gleich,
ob er mager ist oder dick.
Und was vom Hungern matt war,
war so voll Hoffnung nie.
Doch was vom Essen satt war,
war hoffnungsvoll wie sie.
Und ich sagte: Da kann was nicht stimmen
und war trüber Zweifel voll:
Das stimmt doch nicht, wenn der Regen
nach aufwärts fließen soll.
Et une fois, tout d'un coup, la parole était:
Maintenant, on va faire République!
Et là, cet homme-là est semblable à l'autre,
qu'il soit maigre ou gros.
Et ceux qui étaient affaiblis à force d'avoir faim
plus que jamais étaient animés d'espoir.
Mais ceux qui étaient repus de manger,
tenaient autant d'espoir.
Et je disais: Là, quelque chose cloche
et étais rempli de doutes troubles:
Ça cloche, ça, si la pluie
est censée tomber vers le haut.
Sie gaben uns Zettel zum Wählen,
wir gaben die Waffen her.
Sie gaben uns ein Versprechen,
und wir gaben unser Gewehr.
Und wir hörten: Die es verstehen,
die würden uns helfen nun.
Wir sollten an die Arbeit gehen,
sie würden das übrige tun.
Da ließ ich mich wieder bewegen
und hielt, wie's verlangt wurd', still
und dachte: Das ist schön von dem Regen,
dass er aufwärts fließen will.
Ils nous donnèrent des bulletins pour voter,
nous rendîmes les armes.
Ils nous firent une promesse,
et nous donnâmes notre fusil.
Et nous entendions: Ceux qui savent faire,
ceux-là vont nous aider maintenant.
Nous devrions nous mettre au travail,
ils feraient le reste.
Alors je me laissai entraîner de nouveau
et, comme on le demandait, me tenais tranquille
et pensais: c'est gentil de la part de la pluie,
qu'il veuille tomber vers le haut.
Und bald darauf hörte ich sagen,
jetzt sei alles schon eingerenkt.
Wenn wir das kleinere Übel tragen,
dann würd' uns das größere geschenkt.
Und wir schluckten den Pfaffen Brüning,
damit's nicht der Papen sei.
Und wir schluckten den Junker Papen,
denn sonst war am Schleicher die Reih.
Und der Pfaffe gab es dem Junker,
und der Junker gab's dem General.
Und der Regen floss nach unten,
und er floss ganz kolossal.
Et bientôt après j'entendis dire,
maintenant tout serait arrangé.
Si nous supportons le moindre mal
alors on nous épargnera le pire.
Et nous gobions le curé Brüning,
pour que ce ne soit pas le junker Papen.
Et nous gobions le junker Papen,
car sinon c'était le tour de Schleicher.
Et le curé passa le relais au junker,
et le junker passa le relais au général.
Et la pluie tombait vers le bas,
et elle tombait vachement drue.
Während wir mit Stimmzetteln liefen,
sperrten sie die Fabriken zu.
Wenn wir vor Stempelstellen schliefen,
hatten sie vor uns Ruh.
Wir hörten Sprüche wie diese:
Immer ruhig! Wartet doch nur!
Nach einer größeren Krise
kommt eine größere Konjunktur!
Und ich sagte meinen Kollegen:
So spricht der Klassenfeind!
Wenn der von guter Zeit spricht,
ist seine Zeit gemeint.
Der Regen kann nicht nach aufwärts,
weil er's plötzlich gut mit uns meint.
Was er kann, das ist: er kann aufhör´n,
nämlich dann, wenn die Sonne scheint.
Pendant que nous courrions avec des bulletins de vote,
ils fermaient les usines.
Tant que nous dormions en face d'une agence pour l'emploi
où on nous tamponnait les attestations,
ils ne se sentaient pas inquiétés par nous.
Nous entendions des slogans comme ceux-là:
Du calme! Attendez juste un peu!
Après une crise majeure
viendra un boom majeur!
Et je dis à mes collègues:
C'est comme ça que parle l'ennemi de classe!
Quand celui-là parle de bon temps,
il est question de son temps.
La pluie ne peut pas aller vers le haut,
juste parce que tout d'un coup il voudrait être sympathique avec nous.
Ce qu'il peut c'est ça: il peut cesser,
à savoir, quand le soleil brille.
Eines Tags sah ich sie marschieren
hinter neuen Fahnen her.
Und viele der Unsrigen sagten:
Es gibt keinen Klassenfeind mehr.
Da sah ich an ihrer Spitze
Fressen, die kannte ich schon,
und ich hörte Stimmen brüllen
in dem alten Feldwebelton.
Und still durch die Fahnen und Feste
floss der Regen Nacht und Tag.
Und jeder konnte ihn spüren,
der auf der Straße lag.
Un jour je les vis marcher
derrière de nouvelles banderoles.
Et beaucoup parmi nous disaient:
Il n'y a plus d'ennemi de classe.
Voilà, à leur tête, je vis
des gueules que je connaissait déjà,
et j'entendais des voix beugler
dans le vieux ton de sergent.
Et tranquillement, à travers les drapeaux et les fêtes
la pluie tombait nuit et jour.
Et tout le monde qui était couché dans la rue
pouvait la sentir.
Sie übten sich fleißig im Schießen
und sprachen laut vom Feind
und zeigten wild über die Grenze.
Und uns haben sie gemeint.
Denn wir und sie, wir sind Feinde
in einem Krieg, den nur einer gewinnt.
Denn sie leben von uns und verrecken,
wenn wir nicht mehr die Kulis sind.
Und das ist es auch, weswegen
ihr euch nicht wundern dürft,
wenn sie sich werfen auf uns, wie der Regen
sich auf den Boden wirft.
Ils s'exerçaient assidûment à tirer
et parlaient de l'ennemi à haute voix
et furieusement pointaient du doigt au-delà de la frontière.
Et c'est nous qu'ils visaient.
Car nous et eux, nous sommes ennemis
dans une guerre que seul l'un gagne.
Car ils vivent de nous et crèvent
si nous cessons d'être les coolies.
Et c'est pour cela aussi que
vous ne devez pas être étonnés,
s'ils se jettent sur nous, comme la pluie
se jette sur le sol.
Und wer von uns verhungert ist,
der fiel in einer Schlacht.
Und wer von uns gestorben ist,
der wurde umgebracht.
Den sie holten mit ihren Soldaten,
dem hat Hungern nicht behagt.
Dem sie den Kiefer eintraten,
der hatte nach Brot gefragt.
Dem sie das Brot versprochen,
auf den machen sie jetzt Jagd.
Und den sie im Zinksarg bringen,
der hat die Wahrheit gesagt.
Und wer ihnen da geglaubt hat,
dass sie seine Freunde sind,
der hat eben dann erwartet,
dass der Regen nach oben rinnt.
Et celui parmi nous qui fut achevé par la faim,
il tomba dans une bataille.
Et celui parmi nous qui mourut,
il fut supprimé.
Celui qu'ils vinrent chercher avec leurs soldats,
avoir faim ne l'enchantait pas.
Celui à qui ils enfoncèrent le mandibule,
il avait demandé du pain.
Celui à qui ils promirent le pain,
maintenant ils le prennent en chasse.
Et celui qu'ils amènent maintenant dans le cercueil de zinc,
il a dit la vérité.
Et celui qui, voilà, y croyait quand ils disaient
qu'ils étaient ses amis,
celui-là, c'est qu'il s'attendait
à ce que la pluie tombe vers le haut.
Denn wir sind Klassenfeinde,
was man uns auch immer sagt:
Wer von uns nicht zu kämpfen wagte,
der hat zu verhungern gewagt.
Wir sind Klassenfeinde, Trommler!
Das deckt dein Getrommel nicht zu!
Fabrikant, General und Junker -
unser Feind, das bist du!
Davon wird nichts verschoben,
da wird nichts eingerenkt!
Der Regen fließt nicht nach oben,
und das sei ihm auch geschenkt!
Car nous sommes ennemis de classe,
quoi que jamais on nous dise:
Celui parmi nous qui n'osait pas lutter,
il s'est aventuré à mourir de faim.
Nous sommes des ennemis de classe, tambour!
Cela, ton tambourinement ne peut le masquer!
entrepreneur, général et junker -
notre ennemie, voilà ce que tu es!
De cela, rien ne sera bougé,
là, rien ne sera arrangé!
La pluie ne tombe pas vers le haut,
et d'ailleurs on lui en fait grâce, de ça!
Da mag dein Anstreicher streichen,
den Riss streicht er uns nicht zu!
Einer bleibt und einer muss weichen,
entweder ich oder du.
Und was immer ich auch noch lerne,
das bleibt das Einmaleins:
Nichts habe ich jemals gemeinsam
mit der Sache des Klassenfeinds.
Das Wort wird nicht gefunden,
das uns beide jemals vereint!
Der Regen fließt von oben nach unten.
Und du bist mein Klassenfeind.
Que ton peintre badigeonne autant qu'il veuille,
il ne recouvrira pas la déchirure!
L'un reste et l'autre doit céder,
ou bien moi ou bien toi.
Et quoi que j'apprenne encore
voilà ce qui reste comme b-a-ba:
rien, jamais, je n'aurai en commun
avec la cause de l'ennemi de classe.
Le mot ne se trouvera pas
qui nous unisse un jour.
La pluie tombe de haut en bas.
Et tu es mon ennemi de classe.


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