Lettera da Mauthausen
Manuel MirandaOriginal | Version française – LETTRE DE MAUTHAUSEN – Marco Valdo M.I. – 20... |
LETTERA DA MAUTHAUSEN Ciao, come stai? Il sole è su da un po'... Cosa fai? Giornale, casa, o chiesa, o che...? Qui da me fa freddo, sai, e non è facile la vita qui... Ogni giorno si rischia e qualche vita va via, scura come un'Arpia.... Io sto qua ai servigi di una cruda empietà, E passo il tempo, sai, a immatricolare gente che vorrei.... ...Vorrei fosse libera, vorrei fuggisse via da questa malvagità, ma nei campi più non c'è un grammo di libertà, un grammo di umanità... E ti scrivo questa lettera da Mauthausen arriva a te, quasi fosse l'anima, un'angelica voce a te... Tu non sai qui dentro com'è dura l'esistenza, E la notte è fredda, e la speranza è breve, e presto lascia il vuoto.. Oh no... Schiavo di un regime di idee che non son mie di follia, barbarie, di forni, gas, fucili e poi.... Uomini feriti nell'orgoglio più profondo dell'essere interiore, di gente che purtroppo, ormai, segnata resterà da un'iniqua sorte blanda, sai.... E ti scrivo questa lettera da qui chissà che effetto farà Prova un po' ad immaginare questa rabbia che è insidia in me... Gente senza patria lasciata in un chalet a marcire ignota a trovare risposte continuandosi a chiedersi: "Perché?" Io no, non resterò muto in quest'orrore, no, il coraggio avrò di fuggire via; di salvare chi è dentro solo per follia... | LETTRE DE MAUTHAUSEN Salut, comment ça va ? Bientôt, le soleil se lèvera… que fais-tu là-bas ? Journal, maison, église, ou quoi… ? Ici, il fait froid, Ce n’est pas facile ici… Chaque jour, on risque sa vie Et elle s’en va la vie Sombre comme une harpie… Je suis là Au service d’une brutale impiété, Je passe mon temps à Immatriculer des gens que j’aurais aimé… Que je voudrais voir libres, pourtant, J’aurais voulu qu’ils fuient Loin de cette vilenie Il n’y a plus dans ces camps, Un gramme de liberté, Un gramme d’humanité… Et je t’écris cette lettre De Mauthausen, elle t’arrive, Comme si c’était mon âme, Comme une voix angélique… Tu ne sais pas comme Comme ici l’existence est rude, Comme la nuit est froide, Comme l’espérance est brève, Comme le vide vient vite. Esclave d’un régime Aux idées qui ne sont pas les miennes De folie, de barbaries, De fours, de gaz, de fusils et ainsi de suite. Des hommes blessés dans leur cœur Au plus profond de leur être intérieur, Des gens qui malheureusement, Resteront marqués ce moment, Par un sort secret injustement. Et je t’écris cette lettre de là. Qui sait l’effet qu’elle fera ? Essaye un peu d’imaginer cela Cette rage qui s’est insinuée en moi… Des gens sans patrie Abandonnés dans un chalet, laissés là À pourrir inconnus, oubliés À chercher des réponses infinies Continuant à se demander : « pourquoi ? » Moi, je ne resterai pas, non Muet dans cette horreur, non, J’aurai le courage, sûrement De m’enfuir et celui De sauver ceux qui sont dedans Seulement par folie… |