Adieu cher camarade
Anonymous
Original | Un’altra versione - più lunga e concernente l’imbarco su navi... |
ADIEU CHER CAMARADE Adieu, cher camarade, adieu, faut nous quitter Faut quitter la bamboche, à bord il faut aller ! En arrivant à bord, en montant la coupée, A l'officier de quart il fau dra se présenter, Faudra se présenter. Coup de sifflet du Maître, poste d'appareillage ! Autour du cabestan se range l'équipage. Un jeune quartier-maître, la garcette à la main, Aux ordres d'un premier maître nous astique les reins, Nous astique les reins. Jours de fête et dimanches on nous fait travailler Comm' les bêtes de somm' qui sont chez nos fermiers Pour ration, des gourganes, des biscuits pleins de vers Le quart de vin en bas et la nuit, les pieds aux fers, La nuit, les pieds aux fers. Et vous, jeunes fillettes qui avez des amants Bourlinguant tout là-bas à bord des bâtiments, Ah ! soyez-leur fidèles, gardez bien votre coeur A ces marins modèles qui ont tant de malheur, Qui ont tant de malheur. Et si je me marie et que j'ai des enfants, Je leur cass'rai un membre avant qu'ils ne soient grands Je ferai mon possible pour leur gagner du pain Le restant de ma vie pour qu'ils ne soient pas marins Qu'ils ne soient pas marins ! | ADIEU CHERS CAMARADES Adieu chers camarades, adieu, faut se quitter A bord de la "Bretagne", nous allons embarquer En passant la coupée, pour nous faire effacer A l'officier de marine, faudra se présenter Faudra se présenter. Mon dieu quelle triste vie, que la vie du matelot Il mange des gourganes, il ne boit que de l'eau Il couche sur la dure, sur un vieux lit de camp Il fait triste figure, quand il n'a plus d'argent Quand il n'a plus d'argent. Dimanches et jours de fête, on nous fait travailler Comme les bêtes de somme, qui sont chez nos fermiers, Un jeune quartier-maître, nous dit "Dépêchez-vous!" Les forçats de Cayenne, sont plus heureux que nous Sont plus heureux que nous. On se fait mettre en ligne, sur le gaillard avant Prenez du bourbillage, astiquez les cabestans Un jeune quartier-maître, la garcette à la main Aux ordres d'un second maître, nous astique les reins Nous astique les reins. Et toi, ma pauvre mère, qu'as-tu fait de ton fils? Marin, c'est la misère, marin, c'est trop souffrir J'ai encore un p'tit frère, qui dort dans son berceau Je t'en supplie ma mère, n'en fais pas un matelot N'en fais pas un matelot. Et si je me marie, et que j'ai des enfants Je leur casserai une patte, avant qu'ils ne soient grands Je ferai mon possible, pour leur gagner du pain Le restant de ma vie, pour qu'ils n'soient pas marins Pour qu'ils n'soient pas marins. Et vous, jeunes fillettes, qui avez des amants Sur ces navires de guerre, ces grands bagnes flottants Restez toujours fidèles, conservez votre coeur A ces marins modèles, qui ont tant de malheur Qui ont tant de malheur. Et si j'ai le bonheur, un jour d'être congédié Dans les journaux de France, je ferai publier: "Prenez bien garde mes frères, de vous faire embarquer Sur un navire de guerre, où l'on vous fait crever Où l'on vous fait crever!" |