Verranno a chiederti del nostro amore
Fabrizio De AndréOriginal | La versione francese di Riccardo Venturi e Joëlle Iannicelli Bruay ... |
VERRANNO A CHIEDERTI DEL NOSTRO AMORE Quando in anticipo sul tuo stupore verranno a chiederti del nostro amore a quella gente consumata nel farsi dar retta un amore così lungo tu non darglielo in fretta Non spalancare le labbra ad un ingorgo di parole le tue labbra così frenate nelle fantasie dell'amore dopo l'amore così sicure a rifugiarsi nei "sempre" nell'ipocrisia dei "mai" Non son riuscito a cambiarti non mi hai cambiato, lo sai. E dietro ai microfoni porteranno uno specchio per farti più bella e pensarmi già vecchio tu regalagli un trucco che con me non portavi e loro si stupiranno che tu non mi bastavi Digli pure che il potere io l'ho scagliato dalle mani dove l'amore non era adulto e ti lasciavo graffi sui seni per ritornare dopo l'amore alle carezze dell'amore era facile ormai Non sei riuscita a cambiarmi non ti ho cambiata, lo sai. Digli che i tuoi occhi me li han ridati sempre come fiori regalati a maggio e restituiti in novembre i tuoi occhi come vuoti a rendere per chi ti ha dato lavoro i tuoi occhi assunti da tre anni i tuoi occhi per loro Ormai buoni per setacciare spiagge con la scusa del corallo o per buttarsi in un cinema con una pietra al collo e troppo stanchi per non vergognarsi di confessarlo nei miei proprio identici ai tuoi Sono riusciti a cambiarci ci son riusciti lo sai. Ma senza che gli altri ne sappiano niente dimmi senza un programma dimmi come ci si sente continuerai ad ammirarti tanto da volerti portare al dito farai l'amore per amore o per avercelo garantito, Andrai a vivere con Alice che si fa il whisky distillando fiori o con un Casanova che ti promette di presentarti ai genitori o resterai più semplicemente dove un attimo vale un altro senza chiederti come mai, Continuerai a farti scegliere o, finalmente, sceglierai. | ILS VIENDRONT S'ENQUÉRIR DE NOTRE AMOUR Lorsqu'en avance sur ta stupeur Ils viendront s'enquérir de notre amour, A ces gens-là, si entraînés à se faire écouter, Ne donne pas trop vite un amour si long. N'engorge pas tes lèvres avec des mots en bouchon, Toi qui retenais toujours tes fantasmes d'amour, Après l'amour si prête à te réfugier dans les "toujours", Dans l'hypocrisie des "jamais"… Je n'ai pas su te changer, Tu ne m'as pas changé, tu le sais. Avec leurs microphones, ils vont t'apporter un miroir Pour te faire plus belle, pour que tu me penses déjà vieux… Tu te maquilleras comme tu ne faisais jamais avec moi Et ils s'étonneront que tu ne me suffisais pas. Dis-leur donc que le pouvoir, moi je l'ai jeté de mes mains Où l'amour n'était pas adulte, tout en griffant ton sein, Pour revenir, après l'amour, aux caresses de l'amour, C'était tellement facile… Tu n'as pas su me changer, Je ne t'ai pas changée, tu le sais. Dis-leur que tes yeux on me les a toujours rendus Comme des fleurs qu'on offre en mai et qu'on rend en novembre, Tes yeux comme des consignes pour tes employeurs, Tes yeux embauchés depuis trois ans, tes yeux pour eux. Déjà bons pour tamiser des plages sous prétexte du corail Ou pour se jeter dans un cinéma avec une pierre au cou, Trop fatigués pour ne pas avoir honte de se reconnaître dans les miens, Tout à fait pareils aux tiens… Ils ont su nous changer, Ils l'ont fait, tu le sais. Mais sans que les autres n'en sachent rien, Dis-moi, comment on se sent sans rien programmer? Tu seras encore tellement fière que tu te montreras toi-même du doigt, Tu feras l'amour par amour, ou pour que ça ne te manque pas? Tu iras t'installer chez Alice qui fait son whisky en distillant des fleurs, Ou chez un dragueur qui a promis de te présenter à ses parents? Ou tu resteras plus simplement où les moments sont tous pareils Sans te demander comment ça se fait? Tu iras encore te faire choisir, Ou, enfin, tu choisiras? |