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Refugee Blues

W.H. Auden
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Version française – BLUES DES RÉFUGIÉS – Marco Valdo M.I.– 2015 d'...
BLUES DEI RIFUGIATIBLUES DES RÉFUGIÉS
  
Poniamo che in questa città vi siano dieci milioni di anime,Mettons qu'il y ait dix millions d'habitants, dans cette ville-ci;
V’è chi abita in palazzi, v’è chi abita in tuguri:Certains habitent des maisons, d'autres habitent des taudis.
Ma per noi non c’è posto, mia cara, ma per noi non c’è posto.Mais pour nous, il n'y a pas de place, ma chère, mais pour nous, il n'y pas de place ici.
  
Avevamo una volta un paese e lo trovavamo bello,Autrefois, nous avions un pays et on y était bien, dans celui-là.
Tu guarda nell’atlante e lì lo troverai:Regarde dans l'atlas et tu le trouveras.
Non ci possiamo più andare, mia cara, non ci possiamo più andare.Maintenant, on ne peut plus y aller, ma chère, on ne peut plus y aller, là-bas.
  
Nel cimitero del villaggio si leva un vecchio tasso,Un vieil if se dresse dans le cimetière du village.
A ogni primavera s’ingemma di nuovo:À chaque printemps, il bourgeonne.
I vecchi passaporti non possono farlo, mia cara, i vecchi passaporti non possono farlo.Les vieux passeports ne peuvent pas le faire, ma chère, les vieux passeports ne peuvent pas le faire.
  
Il console batté il pugno sul tavolo e disse:Le consul tape du poing sur la table et dit, en hurlant :
“Se non avete un passaporto voi siete ufficialmente morti”:« Si vous n'avez pas de passeport, vous êtes officiellement morts » : officiellement !
Ma noi siamo ancora vivi, mia cara, ma noi siamo ancora vivi.Mais nous sommes encore vivants, ma chère, mais nous sommes encore vivants.
  
Mi presentai a un comitato: m’offrirono una sedia;Je me présentai à un comité : ils m'écoutèrent : poliment.
Cortesemente m’invitarono a ritornare l’anno venturo:Ils m'invitèrent à revenir l'an prochain : aimablement.
Ma oggi dove andremo, mia cara, ma oggi dove andremo?Mais aujourd'hui où irons-nous, ma chère, mais où irons-nous en attendant ?
  
Capitati a un pubblico comizio, il presidente s’alzò in piedi e disse:Au meeting public, un orateur debout déclara :
“Se li lasciamo entrare, ci ruberanno il pane quotidiano”:« Si nous les laissons entrer, ils voleront notre pain », ceux-là.
Parlava di te e di me, mia cara, parlava di te e di me.Il parlait de toi et de moi, ma chère, il parlait de toi et de moi.
  
Mi parve di udire il tuono rombare nel cielo;Il me sembla entendre le tonnerre qui dans le ciel grondait.
Era Hitler su tutta l’Europa, e diceva: “Devono morire”;Hitler dominait toute l'Europe, « Ils doivent mourir » qu'il disait.
Ahimè, pensava a noi, mia cara, ahimè, pensava a noi.Hélas, c'est à nous qu'il pensait, ma chère, à nous qu'il pensait.
  
Vidi un barbone, e aveva il giubbino assicurato con un fermaglio,J'ai vu un caniche avec manteau blanc.
Vidi aprire una porta e un gatto entrarvi dentro:J'ai vu s'ouvrir une porte et un chat entrer au dedans.
Ma non erano ebrei tedeschi, mia cara, ma non erano ebrei tedeschi.Mais ils n'étaient pas Juifs allemands, ma chère, mais ils n'étaient pas Juifs allemands.
  
Scesi al porto e mi fermai sulla banchina,Descendu sur le port, je m'arrêtai sur le quai.
Vidi i pesci nuotare in libertà:Je vis les poissons nager en liberté
A soli tre metri di distanza, mia cara, a soli tre metri di distanza.À seulement trois mètres du bord, ma chère, à seulement trois mètres du quai.
  
Attraversai un bosco, vidi gli uccelli tra gli alberi,Je traversai un bois, je vis les oiseaux dans les arbres,
Non sapevano di politica e cantavano a gola spiegata:Ils ignoraient la politique et chantaient à tue-tête.
Non erano la razza umana, mia cara, non erano la razza umana.Ils n'étaient pas de la race humaine, ma chère, pas de la race humaine.
  
Vidi in sogno un palazzo di mille piani,Je vis en rêve un immeuble de mille étages,
Mille finestre e mille porte;Mille fenêtres et mille portes ;
Non una di esse era nostra, mia cara, non una di esse era nostra.Pas une n'était la nôtre, ma chère, pas une n'était la nôtre.
  
Mi trovai in una vasta pianura sotto il cader della neve;J'étais dans une plaine immense, il neigeait.
Diecimila soldati marciavano su e giù:Dix mille soldats s'avançaient.
Cercavano te e me, mia cara, cercavano te e me.Ils nous cherchaient, toi et moi, ma chère, ils nous cherchaient.


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