Carta imaginaria a casa
Carlos TenaOriginale | Version française – LA LETTRE IMAGINAIRE – Marco Valdo M.I. – 20... |
CARTA IMAGINARIA A CASA | LA LETTRE IMAGINAIRE |
Querida madre: llega el invierno y aquí hace frío, un frío que se clava en los huesos, que parece que te va a cortar los pies y las manos; la vida es dura donde estamos, mucho trabajo y la comida escasa, y ese humo infecto que todo el dia ensucia el aire del campo. Pero vamos tirando, aunque a veces cueste; es bueno tener la sonrisa del amigo, el apoyo del camarada. | Chère Mère, L'hiver arrive et ici, il fait froid Un froid qui pénètre les os Qui semble vouloir te briser les pieds et les mains. La vie est dure où nous sommes Beaucoup de travail et peu de nourriture Et cette fumée infecte qui pollue l'air du camp tout le jour. Malgré tout, on s'en tire Même si parfois, c'est épuisant. Il est bon d'avoir le sourire de l'ami L'appui du camarade. |
Por la noche sueño con naranjas, y que duermo en una viña y al despertar como granos de uva desde el suelo. Ya me dirás cómo están por el pueblo, espero que no le haya pasado nada malo a nadie, aqui no tenemos noticias de lo que pasa más allá de la empalizada y de las torres. Me acuerdo mucho de todos, da Maria, de Teresa, de José Antonio, cuando me detuvieron pude esconder la foto aquella de usted y de padre que se hicieron cuando el viaje a Valencia y aún la conservo, está un poco borrosa, pero de noche la miro y lloro. Cuando me escriba no me mande comida, que se estropea, pero no se olvide de enviarme calcetines, los veteranos dicen que aqui el invierno es muy duro. Y ponga bien las señas, no se equivoque: | La nuit, je rêve d'oranges Et que je dors dans une vigne et au réveil Je mange des grains de raisin tombés. Fais-moi savoir les nouvelles du pays; J'espère qu'il n'est arrivé rien de mal à personne Ici, nous ne savons pas de qui se passe au-delà De la palissade et des miradors. Je pense beaucoup à vous tous, À Maria, à Teresa, à José Antonio, Quand ils m'ont arrêté, j'ai réussi à cacher la photo Celle de toi et de mon père que vous avez faite durant votre voyage à Valence Et je la conserve encore. Elle est un peu pâlie, mais je la regarde la nuit Et je pleure. Si tu m'écris Ne m'envoie pas de la nourriture, elle s'abîme Par contre, n'oublie pas de m'envoyer des chaussettes, Les vétérans disent Qu'ici l'hiver est très dur Et écris bien l'adresse, ne te trompe pas : |
Santiago Garcia Rico, Triángulo azul 2.519. Stube BA. Block 13. MAUTHAUSEN-OBERDONAU (Alemania) | Santiago Garcia Rico, Triangle bleu 2.519. Chambre BA. Block 13. MAUTHAUSEN-OBERDONAU (Allemagne) |