Uomo del mio tempo
Salvatore QuasimodoVersion française – HOMME DE MON TEMPS – Marco Valdo M.I. – 2... | |
UOMO DEL MIO TEMPO | HOMME DE MON TEMPS |
Sei ancora quello della pietra e della fionda, uomo del mio tempo. Eri nella carlinga, con le ali maligne, le meridiane di morte, t’ho visto – dentro il carro di fuoco, alle forche, alle ruote di tortura. T’ho visto: eri tu, con la tua scienza esatta persuasa allo sterminio, senza amore, senza Cristo. Hai ucciso ancora, come sempre, come uccisero i padri, come uccisero gli animali che ti videro per la prima volta. E questo sangue odora come nel giorno Quando il fratello disse all’altro fratello: «Andiamo ai campi». E quell’eco fredda, tenace, è giunta fino a te, dentro la tua giornata. Dimenticate, o figli, le nuvole di sangue Salite dalla terra, dimenticate i padri: le loro tombe affondano nella cenere, gli uccelli neri, il vento, coprono il loro cuore. | Tu es encore celui de la pierre et de la fronde, Homme de mon temps, homme de mon monde. C'était toi dans la carlingue, les ailes malignes, Méridiennes de mort traçaient une ligne. Je t'ai vu – Dans ton char de feu, au pied des potences, T'activer aux roues d'écartèlement. Je t'ai vu – C'était toi, avec ta science Exacte poussée jusqu'à l'anéantissement, Sans Christ, sans amour, Tu as tué encore, Comme toujours, Comme tuèrent les pères, Comme ils tuèrent les animaux qui pour la première fois te virent Et ce sang sent Comme le jour où le frère Dit à l'autre frère : « Allons aux champs ». Et cet écho tenace, froid, Est arrivé jusqu'à toi, Dans ta journée. Vous oubliez, ô fils, le sang en nuées Montant de la terre, Vous oubliez vos pères : Leurs tombes s'enfoncent dans la cendre, Les oiseaux noirs, le vent, couvrent leur cœur. |