The Green Fields Of France (No Man's Land)
Eric BogleFRANCESE / FRENCH | |
WILLIE McBRIDE | LES VERTS CHAMPS DE FRANCE (No Man’s Land) |
Content de te voir, mon vieux Willie McBride J'ai marché longtemps pour arriver jusqu'à toi Permets que je m'assoie un instant sur ta tombe Il fait chaud, fatigué, et le soleil me plombe Je lis sur la pierre que tu n'avais pas vingt ans Quand en mille neuf cent seize tu as rejoint en chantant La grande hécatombe, celle qui t'a volé Ta jeunesse et ta vie dans l'immense charnier | Dis-moi, comment ça va, soldat William McBride? Puis-je m’asseoir un peu entre vos tombes et me reposer un peu au chaud soleil de l’été? J’ai marché toute la journée et je suis très fatigué. Je lis sur ta pierre que tu n’avais que dix-neuf ans quand tu as rejoint les héros de l’an seize. Bien, j’espère que tu est mort vite et sans souffrir, ou, Willie McBride, ta mort a-t-elle été lente et terrible? |
A-t-on joué du tambour Du fifre, au petit jour Comme marche funèbre Lorsqu'ils t'ont mis en terre ? Ont-ils joué "The last post" pour tes restes Et puis les cornemuses "Flowers of the forest" ? | Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors chantaient-ils "The Last Post" en choeur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? |
Es-tu resté vivant dans le cœur d'une belle Quelque part au pays des vertes vallées ? As-tu toujours vingt ans pour ce cœur si fidèle Qui te pleure chaque jour et t'aimera à jamais ? Ou bien n'es-tu plus qu'un très lointain souvenir Qu'une photo jaunie, abîmée, oubliée Accrochée dans un coin dans un vieux cadre en cuir Recouvert de poussière depuis tant d'années ? | As-tu laissé une femme ou une amie qui t’attendait et qui te gardera à jamais dans son coeur fidèle? Et, même si tu es mort en dix-neuf cent seize, pour ce coeur fidèle tu auras toujours dix-neuf ans? Ou bien tu n’es qu’un étranger qui n’a pas même un nom, renfermé à jamais dans un porte-photos, une vieille image déchirée, tâchée, toute froissée qui jaunit dans un cadre en cuir marron? |
A-t-on joué du tambour Du fifre, au petit jour Comme marche funèbre Lorsqu'ils t'ont mis en terre ? Ont-ils joué "The last post" pour tes restes Et puis les cornemuses "Flowers of the forest" ? | Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors chantaient-ils "The Last Post" en choeur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? |
À présent le soleil se couche sur les prés Et une douce brise fait se plier les fleurs Les rouges coquelicots, rouges du sang versé Envahissent les tombes en tapis de couleurs Oubliés la mitraille, les gaz, les barbelés Que des milliers de croix à perte d'horizon Des milliers de nos frères décimés et damnés Par la folie des hommes amoureux des canons | Maintenant le soleil brille sur les verts champs de France, un vent chaud souffle doucement et les coquelicots dansent. Les tranchées ont disparu sous les sillons des charrues, il n’y a plus de gaz, plus de fusils, plus de barbelés. Mais dans ce cimetière, c’est toujours le no man’s land, un océan de croix blanches témoigne muet de l’aveugle indifférence de l’homme pour son prochain, pour une génération entière massacrée et abattue. |
A-t-on joué du tambour Du fifre, au petit jour Comme marche funèbre Lorsqu'ils t'ont mis en terre ? Ont-ils joué "The last post" pour tes restes Et puis les cornemuses "Flowers of the forest" ? | Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors chantaient-ils "The Last Post" en choeur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? |
Je dois te quitter, mon vieux Willie McBride Mais je voudrais encore te demander ceci Pensais-tu vraiment que cette folle guerre Mettrait fin pour toujours à toutes les guerres ? Croyais-tu qu'elle serait la dernière de toutes ? Savais-tu que les hommes en suivant cette route Ont continué les tueries, la barbarie, la mort Que le feu a tonné encore et encore ? | Et encore je me demande, soldat William McBride, si tous ceux qui gisent ici savent pourquoi ils sont morts. Les as-tu crus vraiment quand ils t’on dit pourquoi? As-tu cru vraiment que ce serait la dernière guerre? Et la souffrance, la peine, la gloire et la honte, tuer et mourir, cela n’a servi à rien. Car tout ça s’est répéte cent fois, soldat, et cent fois, et cent fois, et cent fois, et cent fois. |
A-t-on joué du tambour Du fifre, au petit jour Comme marche funèbre Lorsqu'ils t'ont mis en terre ? Ont-ils joué "The last post" pour tes restes Et puis les cornemuses "Flowers of the forest" ? | Les tambours roulaient-ils lentement? Les cornemuses sonnaient-elles doucement? Les fusils t’ont-ils abattu en crachant feu? Les cors chantaient-ils "The Last Post" en choeur? Les cornemuses jouaient-elles "The Flowers o’ the Forest"? |