Les milices
Jean-Roger CaussimonOriginale | Versione italiana di Alessio Lega. |
LES MILICES | LE MILIZIE |
Préparez vos fusils et créez vos milices Nostalgiques du tir et chasseurs sans gibiers "Des fois que des loubards viendraient dans le quartier" Vivez votre penchant, soyez de la police... A l'abri des volets de vos pavillons tristes Meublez vos insomnies jusqu'au jour incertain Car la rue est peuplée de sombres anarchistes, De noirs, de portugais et de nord-africains... | Lucidate i fucili, approntate milizie Nostalgici del tiro a segno, cacciatori cittadini Semmai quei delinquenti mettessero piede nel quartiere Seguite il vostro istinto, siate sbirri Al riparo delle persiane, delle vostre tristi camere Mobilitate le vostre paure, fino a non si sa quando Ché la strada di riempie di oscuri anarchici Di neri, di portoghesi e di nordafricani |
Vous, vous êtes français, français à part entière Même anciens combattants et parfois résistants Et cet obscur chemin de torture et de sang "Certains le referait s'il était à refaire"... Vous avez mérité avant le dernier souffle De vivre dans le calme et la tranquilité D'endosser vos gilets, de chausser vos pantoufles Et de fermer les yeux sur la réalité... | Voi sì che siete francesi, francesi accertati Forse reduci, a volte partigiani E quest'oscuro cammino di tortura e di sangue C'è chi lo rifarebbe, se ci fosse bisogno... Voi sì che avete meritato, prima dell'ultimo respiro Di vivere calmi e tranquillamente D'indossare i gilet, di stare in pantofole E di chiudere gli occhi sulla realtà... |
Mais la réalité déferle à votre porte Vous ne comprenez rien à sa vague rumeur Et vous confondez tout, parfois vous avez peur D'un signe avant-coureur que le vent vous apporte... Vous percevez des pleurs et des cris de souffrance Des chants liberté, l'écho d'un attentat Vous pensez que la guerre est encore loin de France Et vous faites confiance à votre chef d'état... | Però è la realtà che vi bussa alla porta Non riuscite a capire il confuso rumore Di un segno premonitore che il vento vi porta... Percepite il pianto, le grida di dolore I canti di libertà, l'eco di un attentato E pensate che la guerra è lontana dalla Francia. |
"Etudiants et voyous c'est bien la même engeance !" C'est écrit noir sur blanc, dans votre quotidien Faites dresser des murs et dressez votre chien Pensez dès maintenant à votre auto-défense... Et quand des jeunes gens défilent en cortège Toujours on vous les peint veules et fainéants Alors vous les reniez, vous tombez dans ce piège En oubliant qu'ils sont enfants de vos enfants... | 'Studenti e farabutti, sono la stessa razza!' Sta scritto bianco su nero sui vostri quotidiani Innalzate i muri e allertate i cani Pensate già da ora all'autodifesa...! E ve li dipingono: ladri e lavativi Voi, rinnegandoli, cadete nella trappola Dimenticando che sono figli dei vostri figli! |
Ils savent mieux que nous, de quoi le monde crève Que le temps des robots vient à pas de géants Qu'on sacrifie l'Esprit au profit de l'argent Comme on tue la nature, la joie et le rêve... Préparez vos fusils et créez vos milices Nostalgiques du tir et chasseurs sans gibiers "Des fois que des loubards viendraient dans le quartier" Suivez votre penchant, soyez de la police... | Sanno, meglio di noi, di cosa il mondo crepa Che il tempo dei robot ci sta calpestando Che si sacrifica lo spirito in cambio dell'oro E si uccide natura, gioia e sogno... Perciò lucidate i fucili, approntate milizie Nostalgici del tiro a segno, cacciatori cittadini Seguite il vostro istinti, siate sbirri Semmai quei delinquenti mettessero piede nel quartiere. |