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Lei presoniers

Dupain
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Version française
LEI PRESONIERSLES PRISONNIERS
Lo portau crenilhant s’es dubert
Boca badanta dins la nuech.
Davaleron.
Eran de joventud amb encara dins
Sa votz lo printemps,
E la flama d’una regalida au dintre
Degun supliquèt. Plovinejava
Sensa relambi.
La porte de fer soudain s’est ouverte,
bouche aveugle sur la nuit.
Ils descendirent.
C’étaient des adolescents, avec encore dans la voix
le printemps
et une flamme d’étoiles qui les brûlait à l’intérieur.
Aucun ne suppliait. Il pleuvait lentement,
infatigablement.
La carriera s’auriolava coma d’una flor
Privada de son sang.
Leis esperavan ambé seis aisinas leis arpas
S’assasins lei botas policieras.
Lei foets petavan ben tant que de cops de fusius.
Lei tuerts la plueja non decessavan dins lo sagan neblos.
La rue reflétait quelques lumières comme des roses ouvertes,
vidées de leur sang.
Les attendaient les tourmentes de fer des instruments
assassins,
les bottes policières.
Les fouets claquaient comme des coups de feu féroces.
Les coups et la pluie croissaient, croissaient sans cesse,
De planhums una crida bacelava la paret.
Una man de fèrre quichava una
Garganta per tostemps.
S’amossavan lei votz a la perfin
De sosterranhs moisses.
Quora parpalejeron leis estelas
La vergonbra èra au cor de la nuech.
et les cris de douleur venaient battre le mur.
Une main de fer étreignait une voix
pour toujours
l’on enterrait les cris
au fond des souterrains humides.
Quand vinrent les étoiles,
la nuit paraissait avoir honte.


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