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Disamistade

Fabrizio De André
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Versione francese di Riccardo Venturi
BLOOD FEUD [1]

What are they doing, these souls
in front of the church,
this people divided,
this history on hold?

At arm's length away,
at the distance of an offence,
that peace is considered,
that peace comes close,

two unarmed blood families
line up to surrender,
and for everyone the pain of the others
is halfway pain.

It contents itself with lightweight causes,
the war of the heart:
the lament of a dog felled
by a passing shadow.

It satisfies itself with quick agonies
on the way home:
a burst of blood,
an absence set at the dinner table.

And at every gunshot of the hunt hereabouts,
one asks for good fortune.

What are these children doing
embroidering, sewing
these stains of mourning,
having given up on love?

Among them is hiding
a misplaced hope
that the enemy wants,
that he wants back.

And a rush of hands, surprised
to touch the hands,
for there must be a way to live
without sorrow.

A race of eyes, in the eyes
to discover that instead
it’s merely a resting of the wind,
a hatred halfway through,
and to the missing part
the authorities are dedicated,

that the blood feud counters
our misfortune,
this passing of time to break up a pair:
destinies and good fortune.

What are these souls doing
in front of the church,
this people divided,
this history on hold?
DISAMISTADE

Qu’est-ce qu’elles font
juste en face de l’église
toutes ces gens divisées
cette histoire suspendue

Andé-â-ô,
andé-â-ô


à mesure d’un bras,
à distance de l’offense
car à la paix on pense
car la paix on l’effleure

Andé-â-ô,
andé-â-ô


Deux familles désarmées de sang
se rangent en reddition,
et pour tous la douleur des autres
c’est une douleur à moitié

Se contente de causes futiles
La guerre du cœur,
le gémissement d’un chien abattu
par une ombre qui passe

Se contente de courtes agonies
sur le chemin de chez soi,
un éclat rouge de sang,
une absence à qui on a préparé le dîner

Et à chaque coup de feu de chasseurs
on prie pour notre sort.

Que font-elles, ces filles
qui brodent et qui cousent,
toutes ces tâches de deuil
renonçant à l’amour

Andé-â-ô,
andé-â-ô


Parmi elles se cache
un espoir égaré
que l’ennemi désire,
qu’il veut qu’on le lui rende

Andé-â-ô,
andé-â-ô


Et des mains que l’on surprend en hâte
à toucher d’autres mains,
il faut bien qu’il y ait une façon
de vivre sans peine

Et des yeux courant à d’autres yeux
pour découvrir plutôt
que ce n’est que le repos du vent,
une haine à moitié

Et de la part qui manque
s’occupent les autorités

Car la disamistade
s’oppose à notre malheur
c’est le temps qui bouleverse
notre sort, notre vie en courant.

Qu’est-ce qu’elles font
juste en face de l’église
toutes ces gens divisées
cette histoire suspendue
[1] Nell'indice delle canzoni, Dennis Criteser intitola la canzone Enmity (traduzione letterale di "Disamistade"). Il titolo che poi dà veramente alla traduzione è una sua (fortunata) interpretazione.


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