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Tre fratelli contadini di Venosa

Stormy Six
Lingua: Italiano


Stormy Six

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1972
L'unità
unità
Faceva molto caldo in Lucania
nel Luglio ottocentosessantuno
e la gente si sentiva già tradita
da un'Italia non voluta e non capita
Quel fucile alzato al cielo e mai usato
non è pronto per Vittorio Emanuele
tre fratelli contadini di Venosa
si rifiutano di metter la divisa
Con le foglie dell'autunno sulla strada
è difficile seguire i loro passi
già si è sparsa qua e là la loro fama
coi briganti han firmato un proclama:
"Contadini rimasti sulla terra
non avrete proprio nulla da temere,
su nei boschi siamo tanti e bene armati
e i soprusi saranno vendicati"
Con il freddo dell'inverno nelle ossa
e la voglia del fuoco di un camino
i fratelli contadini sono stanchi
e camminano nel chiaro del mattino
Il ventuno di gennaio S.Agnese
i soldati hanno teso un'imboscata
li hanno uccisi a un chilometro da casa
li han portati sulla piazza di Venosa.

inviata da Riccardo Venturi



Lingua: Francese

Version française - LES TROIS FRÈRES DE VENOSA – Marco Valdo M.I. – 2010
Chanson italienne – I tre fratelli di Venosa – Stormy Six

Qu'en penses-tu, toi, Lucien l'âne mon ami, de l'histoire que raconte cette chanson. L'histoire de ces ces trois frères, trois paysans de Lucanie qui furent tués par les soldats du roi...? Ils étaient de Venosa, ce village où un mari dément, par ailleurs amateur de madrigaux, fit assassiner de manière épouvantable sa femme Maria d'Avalos et l'amant de sa femme... Une histoire racontée par Anatole France, histoire très semblable à celle d'Isabella di Morra. Mais, dis-moi, pour les paysans de Lucanie...

Oh, Marco Valdo M.I.,il faut d'abord bien comprendre que ce sont là des paysans de Lucanie et d'il y a longtemps encore. C'est là une histoire terrible, mais pas nouvelle, pas exceptionnelle. Le roi, peu importe le roi, peu importe le royaume, peu importe finalement l’État. Les paysans de Lucanie nous sont très proches à nous les ânes... Souviens-toi, Marco Valdo M.I. mon ami, c'est chez eux que fut confiné Carlo Levi, à peu près cinquante ans après les faits de cette histoire... À peine, une génération ou deux. Et que disaient les paysans, les contadini, les braccianti à Carlo Levi : « Noi, non siamo cristiani, siamo somari » – « Nous, nous ne sommes pas des chrétiens, nous sommes des bêtes de somme ». Que voulaient-ils dire par là, si ce n'est qu'ils étaient traités par la civilisation chrétienne, par le pouvoir, par toutes les incarnations du pouvoir (et quel que soit ce pouvoir) comme des bêtes, comme des ânes. Peut-être, en effet, ont-ils eu un jour l'espoir qu'un monde meilleur viendrait, qu'ils ne seraient plus traités comme des riens, comme des culs-terreux, comme des quantités négligeables... Et sans doute, se sont-ils senti trahis – eux qui avaient peut-être pensé (à tort, forcément à tort...) que changer de roi, changer de maître, changer de patron améliorerait leur destin... Comme tous les paysans pauvres, comme tous les paysans sans terre, comme tous les pauvres du monde, ils avaient espéré (parfois, on n'a que l'espoir pour vivre) et comme tous les paysans, tous les sans terre, tous les pauvres du monde, ils ont été déçus... Ce fut la base de toutes les jacqueries, ce fut le fondement des mouvements de paysans vers 1525 en Allemagne, comme c'est le cas encore aujourd'hui en Amérique latine, en Afrique, en Asie...

Tu as sans doute raison, Lucien l'âne mon ami. Les paysans se sont senti trahis, mais par qui, par quoi ? Ont-ils une fois encore, comme le feront les paysans de Sardaigne ou ceux de Sicile dans l'immédiate après-guerre, vers 1950, quand il était question d'une grande réforme agraire et d'une redistribution des terres, ont-ils cru à la loyauté de l’État (en l'occurrence, l’État italien), à la légalité des lois, à l'idée d'un État, chose commune, redresseur des inégalités, garant de l'égalité des hommes ? Ce qui expliquerait qu'ils se sont senti trahis... Mais souviens-toi, Lucien l'âne mon ami, as-tu dans le souvenir, toi qui as tant voyagé dans les campagnes et dans les temps, as-tu en mémoire de paysans qui acceptèrent l'uniforme ?

Oui, bien sûr, dit Lucien l'âne, il y a eu des paysans qui ont accepté l'uniforme : ceux qu'on a forcés par la terreur, ceux qu'on a enrôlés de force et ceux qui allaient à l'armée car ils crevaient dans leurs campagnes. Dans tous les cas, c'étaient des uniformes forcés, c'était sous la contrainte... Il y eut des paysans armés, mais ce furent des révoltés, ce furent des partisans qui voulaient rompre avec la société instituée, la société de la domination des fondés de pouvoir de la civilisation citadine, instaurer un nouveau monde, un monde paysan... Il y eut ceux qui suivirent Spartacus, ceux qui se regroupèrent autour de Makhno en Ukraine, les paysans d'Andalousie, on en trouve au Chiapas... et dans d'autres régions d'Amérique latine.

En effet, Lucien l'âne mon ami, qu'auraient donc à faire d'un roi les paysans ? Rien. Bien au contraire, le mieux, pour eux, c'est de s'en débarrasser : du roi ou ce qui en tient lieu et de toutes leurs institutions...

C'est sans doute le seul moyen pour construire un nouveau monde... En attendant, dit Lucien l'âne, Marco Valdo M.I. mon ami, suivons l'exemple des Canuts, tissons le linceul de ce vieux monde oppressant et cacochyme.

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
LES TROIS FRÈRES DE VENOSA

Il faisait très chaud en Lucanie
En juillet mil huit cent soixante-huit
Et les gens se sentaient déjà trahis
Par une Italie ni voulue ni comprise.
Ce fusil levé au ciel et jamais utilisé
N'est pas prêt pour Victor Emmanuel
Trois paysans, trois frères de Venosa
Refusent l'uniforme
Avec les feuilles d'automne sur la route
Il est difficile de suivre leurs pas.
Déjà, leur histoire se diffuse çà et là
Ils ont signé avec les brigands une proclamation
« Paysans restés sur leur terre
Vous n'avez rien à craindre
Là haut dans les bois, nous sommes tant et bien armés
Les abus seront vengés »
Avec dans les os le froid de l'hiver
Et l'envie d'un feu dans la cheminée
Les paysans, les frères fatigués
Avancent dans la clarté du matin
Le vingt et un janvier, la Saint Agnès
Les soldats du roi ont tendu une embuscade
Ils les ont tués à un kilomètre de chez eux
Et les ont portés sur la place de Venosa.

inviata da Marco Valdo M.I. - 8/8/2010 - 19:36


bellissima

Omarillo - 4/8/2010 - 15:42


Il titolo corretto è "Tre fratelli contadini di Venosa"

Scritta da “P. e F. Fabbri”, dove il secondo sta per il mitico Franco ma “P.” non so chi sia (uno dei fondatori degli Stormy Six si chiamava pure lui Fabbri, ma Giovanni...)
Nel disco intitolato “L’Unità”, pubblicato nel 1972, concept album sulla cosiddetta (e sempre presunta) “Unità” d’Italia che la RAI censurò integralmente alla sua prima uscita.

L’Unità

Bernart - 20/8/2013 - 22:36




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