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Mon seul métier d'Hoëdic

Gérard Pierron
Lingua: Francese


Gérard Pierron

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‎[2000]‎
Versi di Patrick Piquet
Musica di Gérard Pierron
Nel disco di Pierron intitolato “Carnet de bord”, pubblicato nel 2003.‎

Carnet de bord

Canzone sul disastro della petroliera Erika che alla fine del 1999 naufragò nel golfo di Biscaglia, ‎riversando in mare oltre 20.000 tonnellate di greggio. Hoëdic (in bretone Edig) è una piccola isola ‎della Bretagna (120 abitanti) dove Patrick Piquet, autore del brano, si recò per vedere coi propri ‎occhi gli effetti dell’incidente.‎

‎Erika
Erika


‎Hoëdic‎
Hoëdic
Poussant les volets bleus pour faire entrer le ciel, ‎
Vrai miroir de la mer, poli au sable blanc,
Aucun enfant d'Hoëdic n'a plus compris Noël
Ni les plages de suie huilées aux vents tournants. ‎

Des bassans assez fous pour croire encore les hommes ‎
Ailes et têtes plombées par leur lourde raison ‎
S'en vont mourir en Groix dérivants et s'endorment ‎
Entre des goélands englués au goudron. ‎

La Belle-Ile est aveugle, empêchée d'eau de sel ‎
Par un épais garrot qui l'étouffe en serrant. ‎
Loin de Houat, loin d' Hoëdic les sœurs qu'on déjumelle ‎
Noirmoutier et l'île d'Yeux pleurent des caillots de sang. ‎

Ta maman porte une main à ses joues barbouillées ‎
Fouettés par le grand large ses cheveux s'embrouillonnent. ‎
Rentrons vite mon gamin, fiston d'amours salées, ‎
Grand père pleurait déjà face au Torrey-Canyon . ‎

Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme ‎
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer ‎
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme ‎
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer. ‎

En billets, en Euros, Yen ou livres Sterling ‎
Les milliards du pétrole nappent toujours d'argent sale ‎
Les sueurs, les cœurs, les riens, Bécasseaux sanderling ‎
Celui qui donne la main sans honte de ses cals. ‎

Des îles au continent, les refuges des marais ‎
Voient crever les migrants pour leur dernière escale; ‎
Courlis, Bernaches-cravants, Tournepierres à collier,‎
Le deuil ourle le col du printemps qui s'installe. ‎

Le bitume est en mer et ça n'est pas un rêve, ‎
Il écrase la houle qui roulait les bateaux. ‎
Tous les vélos de l'île sont restés à la grève. ‎
Hoëdic marche sur Nantes pour la messe aux oiseaux.‎
‎ ‎
Aline dit " C'est la pluie " en balayant ses larmes.
De faux embruns trop gras se mouchent à sa chemise.
On s'est connu enfants tirant les mêmes armes :
Râteaux, pelles et poubelles pour l'Amoco-Cadiz. ‎

Ta menotte dans mon poing, rentrons vite mon bonhomme ‎
Mon seul vrai beau métier c'est vous deux à aimer ‎
Le sel de nos baisers et ma dignité d'homme ‎
Je les pêche dans la mer… Et j'ai envie de tuer. ‎

Plus haut en Finistère, le Tanio, vieille épave ‎
Stocke pour les guillemots de mortelles parkas. ‎
De ses cuves oxydées filera bien la bave, ‎
La même que par le fond tricote l'Erika. ‎

On vomit dans la mer et la terre s'empoisonne ‎
On croit l'humanité forte de ses combats. ‎
Mais ce ne sont que guerres qui éteignent les hommes ‎
Et, vus de la grande ourse, leurs dollars ne brillent pas. ‎

Brilleront pour les enfants les crabes, les homards bleus, ‎
Les grands bars lumineux, les praires et les berniques ‎
Je suis fier, suis pécheur, je veux la mer pour eux ‎
Je la leur dois puissante et nourrissant Hoëdic. ‎

Ta maman dans mes bras redessine un sourire. ‎
Elle dit le vrai courage et le regard sévère ‎
Des inconnus nombreux, amis durant le pire ‎
Qui on soigné les plages, silencieux, en colère. ‎

Elle parle d'un petit frère qu'on appellera Loïc ‎
Mon seul vrai beau métier sera vous aimer mieux. ‎
Le sel de nos baisers aux vents de l'île d' Hoëdic ‎
Peut peindre une ou deux touches pour que la terre soit bleue.‎

inviata da Bernart - 21/8/2013 - 16:21




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