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Les Bigotes

Jacques Brel
Lingua: Francese


Jacques Brel

Lista delle versioni e commenti


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(Jacques Brel)


[1962]
Parole e musica di Jacques Brel
La canzone che intitola un EP del 1962.
Poi nell’album “Jacques Brel accompagné par François Rauber et son orchestre” del 1963 e in molti dischi e raccolte successive.

Les bigotes

(B.B.)


« Le Ciel, l'Enfer : fables vieillottes,
Font sourire un libre penseur.
Bon Dieu des bigotes,
Tu n'es qu'un farceur. »,

disait déjà Eugène Pottier (Leur bon Dieu) et on voit mal comment le contredire.

 Les Bigotes


Personnellement, dit Lucien l’âne en riant, j'ai bien une suggestion, mais elle est de pure forme, j'aurais plutôt dit : Dieu des bigotes, tu n'es qu'une farce, étant sous-entendu par là : « Quel est le débile qui a bien pu inventer une pareille sottise ? ». On se demande d’ailleurs parfois ce que vous pouvez bien avoir en tête, vous les humains... Dieu, Dieu... Quelle farce !

Assurément Dieu est une farce... Brel lui-même le redit dans la chanson : « Dans le ciel qui n'existe pas... » Admettons, mais si je te citais le bon Pottier, Lucien l'âne mon ami, c'est pour la raison que la chanson que je te propose d’ouïr s'intitule « Les Bigotes »  ; ce sont ces demoiselles que l'on qualifie de diverses façons : béguines, grenouilles de bénitier, punaises de sacristie et sans doute d’autres manières encore. C'est précisément un des charmes de la chanson de Jacques Brel que de détailler la « bigote ». Un portrait à l'eau forte comme il sait si bien les faire et pas tendre avec ça. Bien sûr, dans nos pays, à prédominance catholique, la bigote est par essence catholique... On ne sait trop pourquoi, ni comment elles surgissent du néant... Car, en apparence, on ne naît pas bigote, on le devient... en prenant de l'âge et en perdant de sa fraîcheur. Certains en croient l'espèce en voie d'extinction, mais à mon sens, rien n'est moins sûr. Quoi qu'il en soit, ces dames sont parmi les plus grands soutiens du conservatisme social ; ce sont les cousines des dames patronnesses. Elles peuvent d'ailleurs cumuler les deux fonctions... Bigotes et dames patronnesses.

Mais, dit Lucien l'âne en ouvrant de grands yeux aussi noirs qu'étonnés, les bigotes telles que les présente Brel n'occupent plus tellement le paysage de nos villes...

Certes, et c'est heureux, il y a un recul de la « bigote traditionnelle »... toute vêtue de noir, c'était une sorte de pendant des prêtres en soutane... Lesquels, chez nous du moins, on quitté la scène publique. Mais tout comme eux, elles ont appris à modifier leur apparence et à se glisser dans le flot de la foule inaperçues, mais elles n'en sont pas moins présentes... Il suffit de voir certaines manifestations, certains rassemblements... À Milan l'autre jour, il y en avait des tas... Ou certains jours de l'année à Rome sur la place qui borde le Vatican... Là elles ressortent déguisées en femmes, mais elles n'en restent pas moins les fidèles piliers de l'Église dans ce qu'elle a de plus oppressant pour les femmes et les hommes de ce temps. En fait, elles ont en quelque sorte muté, mais elles continuent leurs ravages.

Dès lors, face à elles aussi, il nous revient de mener à bien notre tâche qui est de tisser le suaire de ce monde croyant, crédule, religieux, oppressant et cacochyme. (Heureusement !)

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Elles vieillissent à petits pas
De petits chiens en petits chats
Les bigotes
Elles vieillissent d´autant plus vite
Qu´elles confondent l´amour et l´eau bénite
Comme toutes les bigotes
Si j’étais diable, en les voyant parfois
Je crois que je me ferais châtrer
Si j´étais Dieu en les voyant prier
Je crois que je perdrais la foi
Par les bigotes

Elles processionnent à petits pas
De bénitier en bénitier
Les bigotes
Et patati et patata
Mes oreilles commencent à siffler
Les bigotes
Vêtues de noir comme Monsieur le curé
Qui est trop bon avec les créatures
Elles s´embigotent les yeux baissés
Comme si Dieu dormait sous leurs chaussures
De bigotes

Le samedi soir après l´turbin
On voit l´ouvrier parisien
Mais pas de bigotes
Car c´est au fond de leur maison
Qu´elles se préservent des garçons
Les bigotes
Qui préfèrent se ratatiner
De vêpres en vêpres, de messe en messe
Toutes fières d´avoir pu conserver
Le diamant qui dort entre leurs f[esses]...
De bigotes

Puis elles meurent à petits pas
À petit feu, en petit tas
Les bigotes
Qui cimetièrent à petits pas
Au petit jour d´un petit froid
De bigotes
Et dans le ciel qui n´existe pas
Les anges font vite un paradis pour elles
Une auréole et deux bouts d´ailes
Et elles s´envolent... à petits pas
De bigotes.

inviata da Marco Valdo M.I. - 11/7/2012 - 18:57




Lingua: Italiano (Lombardo Milanese)

Versione milanese di Walter Di Gemma
LE BIGOTTE

Lor inveggìssen a passettìn
e vann de pressa ‘me cagnorìn
Le bigòtte
Con l’acqua santa confonden spèss
l’amor del diavol che lor gh’hann aprèss
Le bigòtte
Fudèssi el diavol per carità
senza pensagh me faria castrà
Fudèssi Dio nel vedej pregà
mi perdaria la fed e la pietà
per le bigòtte

A passetìn vann in procession
benedizion,benedizion
le bigotte
e ci ci ci e cià cià cià
tachen i orècc insèmma a sifolà
son le bigòtte
Vestii de negher come el curaa
che l'è tròpp bon con ‘sti donnin
guarden de bass come se' l Signor
el riposass de sora i sò scarpìn
Le Bigòtte

Al sabet sera chi a Milàn
in la balera gh’hinn i tosànn
non le bigòtte
de sabet sera stann in cà
per via de la verginità
le bigòtte

Per lor el vesper l'è mai assee
e vegnen foeura domà per lu
inscì content de 'v'è conservàa
el bel diamant che gh'hann in mezz al cu.
Le Bigòtte

A passettìn moeuren come tucc
diventen foeugh
diventen mucc
Le Bigòtte
A passettìn finissen là
al cimiteri,col frecc che fa !
Le bigòtte
Nel firmament che l'è celest
per lor i angiol organizzen fest
e cont i all d’on passerottìn
ie fann volà ...là là là là là là
a passettìn
le bigòtte !

12/7/2012 - 00:02




Lingua: Italiano

La versione di Bruno Lauzi contenuta nell’album “Bruno Lauzi” del 1970

Bruno Lauzi

Interpretata anche da Luisella Guidetti, misconosciuta ma importante interprete piemontese degli anni 60 e 70
LE BIGOTTE

Le vedi andare passìn passìn
sembrano tanti cagnolin
le bigotte, le bigotte.

La confusione che han dentro è tanta
che confondono l’amore e l’acqua santa
le bigotte, le bigotte.

Se fossi un diavolo, per carità
io credo mi farei castrare.
Se fossi Dio sentendole pregare
la fede perderei chissà
per le bigotte.

Camminan sempre senza guardare
di contraltare in contraltare
le bigotte, le bigotte.

E ci ci ci e cià cià cià
le orecchie iniziano a fischiar
son le bigotte, le bigotte.

Vestite in nero come il curato
che è tanto buono con le creature
guardano in basso come se il Signore
dormisse sulle loro calzature
di bigotte.

Sabato sera tu vedrai
nelle balere gli operai
non le bigotte, le bigotte.

Non escon mai per la città
per via della verginità
le bigotte, le bigotte.

Escono solo durante il vespro
per lor le Messe non son mai troppe
liete di avere così ben conservato
il diamante che hanno nelle chiappe
di bigotte.

Ma un giorno muoiono pianìn pianìn
fuocherellìn nel polmoncìn
le bigotte, le bigotte.

Si cimiterano passìn passìn
nell’alba fredda di un bel mattin
le bigotte, le bigotte.

E su nel cielo che non esiste
gli angeli inventano per lor le feste
e con un paio di alucce rotte
le fan volare via via via via via via via via...
perché le han rotte le bigotte
son le bigotte!

inviata da Bernart Bartleby - 7/3/2016 - 21:27




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