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Le Semeur

George Garnir
Language: French


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Chanson libre-exaministe et anticléricale de langue française – Le Semeur – George Garnir – 1890
(Pour la version ancienne voir : Le Semeur)

Lorsqu'elle est chantée, elle est généralement suivie du très anticlérical « À bas la calotte ! », lequel est une chanson, dont le succès ne s'est jamais démenti depuis au moins cent-cinquante ans...

Voilà, Lucien l'âne mon ami aux yeux si noirs, si profonds et si brillants qu'ils semblent contenir et l'infini et le néant. Voilà donc, cette chanson dont je t'avais parlé et dont je t'avais promis le texte... C'est une chanson d'étudiants et c'est une chanson de combat qui se place résolument du côté des Lumières, du côté de la science et de la raison. Une chanson profondément libre-exaministe et révolutionnaire dans sa substance-même. C'est aussi une des chansons nées dans la capitale de l'Europe. On pourrait même dire que c'est la chanson de la capitale de l'Europe ; du moins de ses étudiants, quand ils sont du côté de la liberté. C'est la traduction en chanson de ce qui fut la raison de la création de cette université... et son nom de « libre », car l'université en question s'appelle tout simplement Université Libre de Bruxelles, doit être compris comme « libérée de l'emprise cléricale et catholique », une université bâtie contre la domination catholique et contre le dogme souverain. En somme, une université qui se réclame directement du fondement-même de toute science possible : le libre-examen. Cette conception fut et reste révolutionnaire, même si elle a gagné du terrain depuis le Moyen-Âge, depuis le temps où Pierre Valdo entreprit la lutte contre l'obscurantisme vaticanesque, il reste nécessaire et de la défendre et de la développer. Il y a là une route qui passe par les montagnes, un chemin long et difficile, plein de dangers , mais il convient d'avancer.

Oh, oh, Marco Valdo M.I., mon ami si cher, voilà bien une chanson étrange... Généralement pratiquée comme chanson d'étudiants et en réalité, quand on l'analyse, c'est tout un programme de lutte pour la libération de l'homme, pour l'éradication de toute ingérence divine dans les affaires de l'intelligence et de la science et plus généralement, dans les affaires humaines. Je me souviens à ce sujet de ce que me disait le savant Épicure quand je le conduisais sur les chemins poussiéreux au dessus de l'antique Hellespont et plus tard, dans son Jardin d'Athènes. « Lucien, me disait-il, tu ne dois rien craindre des dieux et même, d'un seul d'entre eux, car, en vérité, s'ils existent, à supposer qu'ils existent, ce que je veux bien supposer un instant, ils se foutent complètement de nous et par voie de conséquence, nous devons faire de même. Ce sont des entités autistes et ils ont bien assez à faire avec leur infinitude et leur goût pour le bonheur que pour s'intéresser à nous ; ils sont en quelque sorte d'une infinie indifférence, en ce qui nous concerne : nous, je veux dire les humains et les animaux. Ils vivent dans l'état où nous étions (toi, moi et tous les autres) avant notre éveil au monde naturel, et dans l'état où nous serons moi bientôt et toi, bien plus tard, à ce que je crois deviner. État, remarque bien Lucien mon ami, me disait Épicure, qui est une sorte d'ataraxie, dont il est parfaitement vain de se soucier. Car, vois-tu, quand nous sommes-là, ici, à converser ou à boire ou à marcher, la mort n'y est pas et quand elle est là, ici, c'est nous qui n'y sommes pas. Jamais, elle et nous, nous ne faisons partie du même monde. Pareil pour les dieux. Bref, pour conclure, avec cette histoire de dieu(x) – et toutes les histoires de dieu(x), de livres saints et autres fariboles, je te citerai William Shakespeare, qui a bien résumé l'affaire: « it is a tale /told by an idiot, full of sound and fury,/signifying nothing. »... « Un conte, conté par un idiot, rempli de bruit et de fureur, et ne signifiant rien. »

Je comprends maintenant, Lucien mon ami l'âne courageux, pourquoi l'âne est tant décrié par les sectateurs de tous calibres, dont je te rappelle que ce sont des gens dangereux qui pour un oui, pour un non, dressent des bûchers, lancent des anathèmes et des croisades, s'en vont conquérir le monde et enfoncer les croyances dans la tête des gens à grands coups de sermons armés. Lors donc, Lucien l'âne mon ami, reprenons notre besogne et tissons le suaire de ce monde clérical et cacochyme.


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane.
Semeurs vaillants du rêve,
Du travail, du plaisir,
C'est pour nous que se lève
La moisson d'avenir;
Ami de la science,
Léger, insouciant,
Et fou d'indépendance
Tel est l'étudiant !

Frère, lève ton verre
Et chante la gaieté,
La femme qui t'est chère
Et la fraternité.
À d'autres la sagesse,
Nous t'aimons, vérité,
Mais la seule maîtresse,
Ah, c'est toi, liberté !
Aux rêves de notre âge,
Larges, ambitieux,
S'il était fait outrage
Gare à l'audacieux !
Si l'on osait prétendre
À mettre le holà,
Liberté, pour défendre
Tes droits, nous serions là !

Une aurore nouvelle
Se lève à l'horizon;
La science immortelle
Éclaire la raison.
Rome tremble et chancelle
Devant la Vérité;
Groupons-nous autour d'elle
Contre la papauté !

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2010/11/27 - 18:31


Juste une remarque. Le Semeur est une chanson de langue française... Elle est curieusement indiquée de langue italienne. C'est sans doute une anticipation... Quant à la version italienne, je laisse le soin aux CCG de la faire naître. Sans doute aux bons soins de noter infatigable Riccardo Venturi ? Que nous saluons très amicalement.

Lucien Lane et Marco Valdo M.I.

Lucien Lane - 2010/11/28 - 19:36


Très chers Marco Valdo M.I. et Lucien Lane!

Juste une petite remarque: quand on met dans ce site une chanson d'un nouvel auteur (c'est-à-dire: un auteur qui n'est pas encore présent sur ce site), le contributeur a la très grave tâche de choisir la langue. Malheureusement, ce site donne l'italien comme langue "standard" (faudrait mieux peut être que ce soit l'ingliche, pour la quantité de songs...), et c'est automatique. Il est arrivé que des chansons en bhutanois (la langue maternelle de Bherlusconi, qui aime beaucoup les bhutes) ont été présentées comme en italien, mais ce n'est pas de notre faute. Mais, certainement, une chanson comme celle-ci faudra bien la traduire en italien: je l'ai lue, et c'est vraiment une chanson nécessaire. Donc, elle aura son italien! Um abraço, companheiros!

Riccardo Venturi - 2010/11/28 - 21:32



Language: Italian

Cher Riccardo,

Dans les Chansons contre la Guerre, vu la taille du labyrinthe, il faut souvent un certain temps pour qu’une réponse parvienne, même amicale.
Cela dit, pour le Semeur – chanson toujours d’actualité – auquel on tient beaucoup par ici (question de racines européennes et rationalistes), il serait extrêmement bienvenu d’en donner une version italienne (une polonaise aussi…) et je vais t’aider à la confectionner en posant ici un texte martyr de la version de Georges Garnir (l’originale ; celle placée par nos soins dans les CCG ), qu’il te faudra sans doute corriger.
J’ai mille excuses à faire des erreurs ou à émettre des impropriétés, l’italien n’est pas la langue que je maîtrise le mieux.
Cela dit, je viens de trouver une version chantée de ce Semeur et j’en communique l’adresse.

Je rappelle cependant qu’il y manque la vraie fin de cette chanson qui est un vibrant « À bas la calotte ! », si indispensable en ces temps de réaction contre une humanité raisonnable, joyeuse, rationnelle et radicalement heureuse et sans crainte de la mort.

Tout finit par des chansons, dit-on dans nos régions et mon message aussi.

Cordial

Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
(comme on sait, il y a trois personnes en nous et pour nous, c’est la vérité !)
Arditi seminatori del sogno,
Del lavoro, del piacere,
Per noi si alza
La mietitura del futuro;
Amico della scienza,
Leggeri, spensierati,
E matti d'indipendenza
Tale sono gli studenti !

Fratello, alza il bicchiere
E canta la gaiezza,
La donna cara
E la fraternità.
Ad altri la saggezza,
Ti amiamo, verità,
Ma la sola padrona,
Ah, è tu, libertà !

Ai sogni del età,
Ampi, ambiziosi,
Se fosse fatto oltraggio,
Guai all'avventuroso !
Se si osasse pretendere
A mettere fine al canto nostro,
Libertà, per difendere
Tuoi diritti, saremmo tutti a posto!

Una nuova alba
Si alza all'orizzonte;
La scienza immortale
Illumina la ragione.
Roma trema e vacilla
Dinanzi alla verità ;
Radunamioci attorno
Contro il papato !

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2016/10/21 - 14:45




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