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La Comédie zinovienne

Marco Valdo M.I.
Langue: français




Le Trouvère dit : Quel pays la Zinovie !
Alors, moi, j’écris la zinovienne comédie.
On nous espionne la nuit,
On nous dénonce au matin.
À cinq heures le lendemain,
On fonce nos portes à grand bruit.
À ruminer comme l’ours en hiver,
On dort un œil entr’ouvert.
Zorba le chat dit : nous, on vit comme ça
Toujours sur le qui-vive, en éveil,
Des radars dans les oreilles.
On s’y fait, on n’a pas le choix.

Un corps à terre en exposition,
Une lettre dit sa dépression.
Encore un dirigeant suicidé.
Le Guide est un assassin avéré,
Un manipulateur infatué.
Qui doute de lui doit être tué.
Le Guide se gonfle, se contorsionne,
Et personne, il n’impressionne.
Le Guide a décollé de la Terre,
Il courtise ses rêves d’Empire :
« Je suis une puissance nucléaire ».
Pour finir, Rome même a connu le pire.

Procès truqués et faux témoins.
Perdu dans les froids lointains,
Dans l’intense silence de sa prison,
Le pianiste est mort.
Les pianos du monde encore
Chantent sa chanson.
Au camp, battu, terrifié,
L’adolescent dénoncé,
Par ses amis, par ses professeurs,
Seul, il résiste à la terreur.
Nul ne sait pourtant
S’il en sortira vivant.

Le Veilleur dit : on est des millions
Contre le Guide et ses larrons.
Je le sais, je veille toutes les nuits,
J’écoute les moindres bruits,
Les voix murmurent à l’unisson,
Voix de gens de toutes conditions
Ouvriers, artistes, paysans,
Vieux, jeunes, femmes, enfants.
Le jour, jamais, on ne les voit.
Muettes, elles pensent à mi-voix
Vaquant aux choses le visage en berne
En ce temps trop triste, trop terne.



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