Lingua   

Le Bataillon des Suicidés

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




La Zinovie connaît bien la guerre,
La guerre faite par les militaires.
Batailles, offensives sur le terrain ;
À l’état-major, tout est en ordre.
Il y fait chaud, on y mange bien.
Il y a des femmes aux ordres.
Demain, prendre la ville à tout prix.
Réunion des généraux pour décider
Comment s’en emparer.
À gauche, l’ennemi a tout prévu ;
De front, trop d’hommes et de matériel perdus ;
À droite, marais, bourbiers, mines et barbelés.

Pas le temps de déminer le bourbier,
De frayer un passage dans les barbelés.
Notre général en chef le sait,
Et l’ennemi sait qu’on sait.
Qui n’avance pas, recule.
L’état-major a une solution :
C’est juste un simple calcul
Des pertes et des gains de la division.
D’abord, au travers du champ de mines,
On envoie le bataillon disciplinaire.
Puis, sur les corps, avec l’armée régulière,
On passe derrière et on termine.

Dans le bourbier, il fait froid, très froid.
Il neige une neige mouillée,
L’autre nuit, il a gelé déjà.
Il pleut, il vente, la brume est glacée.
Aux pieds, des souliers percés,
Habillés de manteaux usés,
Sans armes, sans rien à manger,
Les disciplinaires doivent avancer.
Au dedans du marais, on les envoie.
Ils savent ce qui les attend là-bas.
J’ai quelque chose, moi ?
D’ailleurs, qui sont ceux-là ?

Le plus jeune, un gamin, est puni :
Retard de dix minutes à l’usine militaire.
Cinq ans de bataillon disciplinaire.
L’autre a montré à ses amis,
Une lettre envoyée par sa maman,
On lui a collé dix ans.
De ces disciplinaires affamés et transis,
Quelques centaines sur les mines explosés,
Quelques milliers couchés sur les barbelés,
Marchant sur leurs cadavres, on a pris
La ville. Ainsi l’ennemi, on a vaincu
Avec les corps du bataillon perdu.



Pagina principale CCG

Segnalate eventuali errori nei testi o nei commenti a antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org