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Le Vî Russe ou la Victoire de l’Amour

Marco Valdo M.I.
Language: French


Marco Valdo M.I.


Dante, le poète divin cède la place à Boby le marin
Ô frères humains, apprenez les adages
Quand règne la loi des grands partages,
Bactéries et virus vont sur les ailes du destin.

Igor est Russe et va tout seul à son bistro ;
Passe un bus, un tram, un métro,
Ils sont vides et roulent lentement.
Mais où se cachent tous ces gens ?

Les boutiques sont toutes fermées,
Les bars barricadés, les maisons closes ;
Les rues ont des allures d’allées
De cimetière. La ville est morose.

Sur la place du centre, un vî Russe
Blanc chante les yeux noirs,
Sans se soucier du virus
Qui le lorgne plein d’espoir.

Un cri : « Si j’entre ici, perdez tout espoir ! »
Soudain, un souffle, un courant d’air froid
Renverse un panneau, un grand écrit noir :
« La ville se meurt, mais ne se rend pas ! »

Igor, hagard, au bar, au café,
D’un alcool bien frappé,
D’un café bien serré,
Igor, noir, veut se consoler.

« Tic-tac, tic-tac,
Ta Katie t’a quitté ;
Tic-tac, tic-tac,
Ta Katie t’a quitté ;
Tic-tac, tic-tac.
T’es cocu, qu’attends-tu ?
Cuite-toi, t’es cocu.
T’as qu’à, t’as qu’à te cuiter
Et quitter ton quartier »

Il hoquète de la poitrine, il a peur,
Il avise là-devant une officine
Il se traîne, il se meut, il se meurt
Il s’agite devant la vitrine.

Derrière sa vitre blindée,
La pharmacienne éberluée
L’écoute tousser, tousser
Ses poumons fatigués.

Enfin, l’enchifrené peut entrer
Pour un remède acheter.
L’apothicaire lui propose une affaire :
Pour vingt euros, un masque de fer.

Au toussoteux, au fiévreux, elle propose
Un fébrifuge, une drogue, une quinine
Et rentrez chez vous prendre une dose,
Conclut la pharmacienne à la voix coquine.

Igor, en chemin, se sent toujours mourir
Il sue, il tremblote, il dégouline,
Rien ne lui sert de courir,
Déjà, il défaille, le virus le mine.

Les statues de la ville, les poteaux et les feux
Encouragent en son odyssée pharmacologique,
Igor, le Vî Russe, ce pauvre vieux, presque feu,
Pris maintenant en traître de la colique.

Judith et Olopherne lui serinent :
« Perds pas la tête, ça ira, ça ira !
Dépêche-toi de regagner ta cuisine
Katia y est déjà, ta Katia t’attend là ! »

Il court alors, il vole, il arrive à bon port.
Igor, le Vî Russe sème le virus encore.
Il actionne sa sirène, passe les carrefours
Contre le virus, c’est la victoire de l’amour.

« Tic-tac, tic-tac,
Ta Katie est rentrée ;
Tic-tac, tic-tac,
Ta Katie est rentrée ;
Tic-tac, tic-tac.
Cours-y vite, qu’attends-tu ?
J’ai le virus au cul.
T’as qu’à, t’as qu’à le semer
Et le virer du quartier.
Ta Katie est rentrée,
Ta Katie est rentrée… »

Dante, le poète divin cède la place à Boby le marin
Ô frères humains, apprenez les adages
Quand règne la loi des grands partages,
Bactéries et virus vont sur les ailes du destin.



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