Lingua   

Ad Militiam

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Ce matin, Matthias tarde à s’éveiller.
Les souris dansent sur la pointe des pieds ;
Sur la clôture perché, un coq s’égosille,
Le soleil timide entame une séguedille,

Le coq lance son clairon, c’est la paix.
La chasse aux déserteurs s’étiole et se défait.
Dans les villages, quelle fête, quel dimanche,
Pour l’éclosion des fleurs blanches !

Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.

Bientôt, nous en serons au temps des cerises.
Barbora son chiffon noué au-dessus de sa chemise
Rejoint Matthias avec à l’épaule deux râteaux
Pour faire les foins derrière les boqueteaux.

Elle apporte l’eau et le pain. Tu as faim ?
Oh Barbora, tu n’as pas mangé ce matin.
En deux, Matthias brise et partage son quignon
Alors, Barbora pleure en lorgnant l’horizon.

Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle.

Partir, demain, après-demain ? Il faut s’y préparer.
Arlequin le sait, il a écrit à Prague pour solliciter,
Sous le nom crypté de Vojtěch Périnet, le droit d’animer
Ses petites personnes devant les gens des petites localités.

Malheur, le Périnet ignore la nouvelle loi
Qui incorpore ad militiam comme soldat
Les saltimbanques, les jongleurs et les marionnettistes ;
Ainsi se referme la vie itinérante du dangereux artiste.

Oui, Monsieur Po, oui, Monsieur Li,
Oui, Monsieur Chi,
Oui, Monsieur Nelle,
Oui, Monsieur Polichinelle



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