Lingua   

Le Soleil se couche

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Quand le roi de sang, Philippe l’odieux,
Apprend les victoires des Gueux.
La mort ronge déjà le bourreau,
Les vers se mettent à trouer sa peau.

Marmiteux, farouche, traînant
Ses jambes gourdes et ses pieds pesants,
L’homme, fourbu, s’en va bancal
Claudiquant en son Escurial.

Il ne chante plus le cruel tyran,
Son rire n’effleure jamais le vent,
Il ne sourit pas au jour levant.
Le soleil rit jaune sur son empire d’Occident.

Se lamentant en son majestueux château,
Ainsi, s’en va Philippe l’odieux,
Enfant chéri de la Sainte Mère l’Église et de Dieu,
Empereur de tant de terres et de tant d’eaux.

Pour le Bourbon, l’Espagne triomphale,
Tient la moitié du monde en propriété
Et guigne, fière, l’autre moitié
En futures possessions impériales.

Dis-moi, cher miroir, mon beau miroir,
Qui est le Prince le plus puissant ?
Au nord, pourtant, on entend des craquements :
Dans les Pays se brisent les glaces du pouvoir.

Nelle, Till et Lamme sont plus réjouis
Des bûchers éteints par les Gueux
Que n’est en joie le roi odieux
Du sac d’une ville aux Pays.

Sur les vaisseaux des Gueux, sous le ciel clair,
Sur les eaux tragiques, sur les flots verts,
Les fifres, les cornemuses musiquent l’air,
Glougloutent les flacons, tintent les verres.

Battons le tambour de gloire,
Battons le tambour de victoire,
La goule se meurt, l’Espagne est vaincue,
Aux Pays, Madame Liberté est revenue.

Les Gueux tiennent toutes les bouches :
Bouches de Meuse, bouches de Rhin, bouches d’Escaut.
La moisson est mûre pour la faux.
Philippe, enfin, le soleil se couche !



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