Gwenola petite sœur,
Naviguant vers les étoiles,
Qu’emporteras-tu des couleurs
Dont les terriens ont plaisir ?
J’emporterai tout l’arc-en-ciel
Qui se pare des plus belles,
Pour l’offrir en étrenne
Aux astres du firmament.
Que prendras-tu du rouge,
La couleur du sang des guerres,
Du feu que vomit la Terre,
Des juges en toge sévère ?
Je prendrai le rouge au couchant,
Et les lèvres grenadines,
La passion des amants,
Les coquelicots dans les champs.
Que prendras-tu d’orange,
La peau des tigres d’Afrique,
Les prisonniers d’Amérique,
Ou la foudre des dragons ?
Je prendrai l’abricot d’Orient,
Les perles d’ambre et le cuivre,
La poudre de safran,
Et les soucis au printemps.
Que prendras-tu du jaune,
Couleur de la jalousie,
De la crue des torrents,
Et des malades mourants ?
Je prendrai le jus de la treille,
Les ajoncs de l’Armorique,
Les blés mûrs au soleil,
Les citrons rafraîchissants.
Que prendras-tu du vert,
Dans le buisson la vipère,
Les affres de l’infortune,
Les algues à l’odeur de mort ?
Je prendrai la liqueur d’anis,
Les perroquets du Brésil,
Les mousses du Kerry,
Et le jade du Japon.
Que prendras-tu du bleu,
L’acier dont on fait les armes,
Les matins de l’hiver,
Quand du froid naît la misère ?
Je prendrai les fleurs de bleuets,
Les matins de retrouvailles,
La mer caraïbienne,
Et les soieries de Shangai.
Que prendras-tu du violet,
Les morsures de la gangrène,
Les chasubles en carême,
Ou les tentures du deuil ?
Je prendrai la truffe à Noël,
Les robes de Plougastel,
La mûre du roncier,
Et les chardons de Glencoe.
Naviguant vers les étoiles,
Qu’emporteras-tu des couleurs
Dont les terriens ont plaisir ?
J’emporterai tout l’arc-en-ciel
Qui se pare des plus belles,
Pour l’offrir en étrenne
Aux astres du firmament.
Que prendras-tu du rouge,
La couleur du sang des guerres,
Du feu que vomit la Terre,
Des juges en toge sévère ?
Je prendrai le rouge au couchant,
Et les lèvres grenadines,
La passion des amants,
Les coquelicots dans les champs.
Que prendras-tu d’orange,
La peau des tigres d’Afrique,
Les prisonniers d’Amérique,
Ou la foudre des dragons ?
Je prendrai l’abricot d’Orient,
Les perles d’ambre et le cuivre,
La poudre de safran,
Et les soucis au printemps.
Que prendras-tu du jaune,
Couleur de la jalousie,
De la crue des torrents,
Et des malades mourants ?
Je prendrai le jus de la treille,
Les ajoncs de l’Armorique,
Les blés mûrs au soleil,
Les citrons rafraîchissants.
Que prendras-tu du vert,
Dans le buisson la vipère,
Les affres de l’infortune,
Les algues à l’odeur de mort ?
Je prendrai la liqueur d’anis,
Les perroquets du Brésil,
Les mousses du Kerry,
Et le jade du Japon.
Que prendras-tu du bleu,
L’acier dont on fait les armes,
Les matins de l’hiver,
Quand du froid naît la misère ?
Je prendrai les fleurs de bleuets,
Les matins de retrouvailles,
La mer caraïbienne,
Et les soieries de Shangai.
Que prendras-tu du violet,
Les morsures de la gangrène,
Les chasubles en carême,
Ou les tentures du deuil ?
Je prendrai la truffe à Noël,
Les robes de Plougastel,
La mûre du roncier,
Et les chardons de Glencoe.
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