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Lamentation de Nelle, la mule et la résurrection

Marco Valdo M.I.
Language: French




La troisième année du ban
S’est écoulée depuis longtemps
Nelle espère toujours son ami
Mais où reste le printemps épanoui ?

Nelle est triste et lasse et souffre fort de vivre.
Till ! Oh Till ! Comme un oiseau ivre,
Tu t’en allas ! sans moi, sans moi, déjà tantôt.
Mon cœur pleure, où es-tu mon beau matelot ?

Till s’en vient pourtant, au gré des détours.
Till approche, Nelle compte les jours.
D’où viens-tu voyageur ?, dit la vieille.
J’arrive de Rome, la ville des merveilles.

J’y guéris d’une pituite et de la colique
Le chien du Pape, ce grand maître catholique.
Que veux-tu ?, dit le camérier archisecret.
Baiser la mule et soigner le basset.

Et le Pape dit : Ah, c’est toi, Till !
Baise mon fils la mule d’or.
Mon chien, mangeur d’hérétiques, doit vivre encor.
Et le Pape dit : Ainsi soit-il !

Tu as baisé la mule, tu as purgé le chien.
Que veux-tu, glorieux pèlerin ?
Je viens de Rome et j’ai grand faim.
Pour payer mon écot, je sauverai ton carlin.

Las, la malheureuse bête meurt subitement.
Pauvre chiennet, dit la veuve, c’était mon enfant.
Ne pleure pas, aubergiste, je vais le ressusciter.
Debout ! Hop ! Et le cabot s’est levé.

Miracle ! Maintenant, dame, il te faut payer,
Dit Till. Le repas, merci bien, je l’ai mangé.
Pour la résurrection, c’est vingt florins ;
J’en ai grand besoin pour continuer mon chemin.

La gargotière émue aux larmes
Bénit son étrange visiteur.
Nelle, le cœur en alarme,
Espère le printemps et la venue des fleurs.

Quand se lève le matin,
Till reprend sa route.
Sans se soucier du destin.
Till s’en va sans doute.



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