Lingua   

La Religion

Jacques Debronckart
Lingua: Francese


Jacques Debronckart


[Parlé]

Il m’a fallu des années et c’est long
Pour ôter de moi toute religion.
Ce que c’est quand même que les habitudes et la trouille,
Peur de déplaire à sa famille, peur déjà de supporter sa dernière heure,
Sans qu’aucun espoir d’un monde meilleur
Ne gazouille.

Enfin j’en suis sorti et c’est tant mieux
Mais voilà que mon fils ouvre les yeux
Ne demandant qu’à croire aux merveilleux Évangiles.
Qu’il me pardonne de lui dégonfler
Son Superman pour bande dessinée ;
Faudra vivre sans lui, tant pis si c’est moins facile.

Des Jésus depuis le début des temps
Il y en eut plus d’un – heureusement,
À vouloir nous sortir de notre banc de galère,
À prêcher l’amour, à prêcher la foi,
Par des miracles épater le bourgeois
Et alors, je ne vois là rien d’extraordinaire.

Il guérissait les malades et puis quoi
Des guérisseurs, j’en connais deux ou trois
Dont la mère n’était pourtant pas immaculée
Ton Jésus, range-le chez les héros ,
Admire-le sans chanter de credo,
Et des Églises, ne va pas croire aux contes de fée.

Et puis quand tu seras sorti de là,
Ne tombe pas de Charybde en Scylla.
Tu sais, tous les prêtres ne donnent pas le baptême :
Il y en a qui hurlent : garde à vous !
D’autres : prolétaires unissez-vous !
Mais regarde-les de près, ce sont tous les mêmes.

Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné,
À marcher au pas en brandissant des emblèmes.
Méfie-toi des rouges, des blancs et des noirs !
Ne cotise pas chez les marchands d’espoir !
Vis ta vie tout seul, écris ton histoire toi-même !



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