Language   

La Statue

Jacques Brel
Language: French


Jacques Brel

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(Marco Valdo M.I.)
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(Enzo Jannacci)


[1962]
Parole di Jacques Brel
Musica di Jacques Brel e François Rauber
Nell'album “Les Bourgeois



(B.B.)






Bon, et bien, Brel, oui, Brel, tu sais, Brel...

Oui, Brel... Mais quoi, Brel ?, dit Lucien l'âne. Il est mort, Brel. Et même, il est mort très exactement le 9 octobre 1978. Et alors ? Quoi, Brel ...

Ben, voilà, Lucien l'âne mon ami, moi, j'aime beaucoup Brel. Je veux dire le chanteur et bien de ses chansons. Même que parfois, vois-tu, il me fait pleurer. Je sais, ça a l'air idiot, mais Brel est un grand sentimental...

Toi aussi, à ce que j'entends, dit Lucien l'âne en souriant. Mais dis-moi, pourquoi tu me parles comme ça subitement de Brel...

Écoute, Lucien l'âne mon ami, je viens de te le dire... J'aime beaucoup – c'est une façon pudique et réservée de dire... Mais enfin, tu ne me vois pas dire comme ça, ex abrupto, j'aime Brel.

Et pourquoi pas ? Dans le fond, tu aimes Brel, c'est bien ça... Alors, dis-le.

Bon, ça va. J'aime Brel. Et je me suis dit, comment vais-je faire pour dire ça à tous ces carissimi amici des Canzoni contro la Guerra ? Et je me suis dit, « à part moi », dit-on en France et « en mon moi-même », comme aurait dit Brel, ma tante Ghislaine, qui a chanté l'opéra et qui enseignait le chant, et dès lors comme je dis... et comme aurait pu dire, un de mes autres destins parallèles, le dénommé Victor Kibalchiche, écrivain de langue française (entre autres langues)... Donc, Brel... Faudrait y mettre une chanson et une chanson aux allures antimilitaires... Ben voilà, j'en ai trouvé une ; elle s'intitule : « La Statue ». C'est l’histoire d'un gars qui est mort à la guerre, un brave gars au demeurant, mais il s'en est allé mourir à la guerre pour voir « si les femmes des Allemands... »...

Honnête intention exploratrice !, dit Lucien l'âne en riant de toutes ses grande dents son piano à bouche, comme il dit.

Enfin, quand je dis un brave gars, tout est relatif. Il le sait parfaitement lui qu'il était un vrai fils de pute... et pourquoi et comment... Et dans al chanson, il n'en dit que le strict nécessaire... Il a pas le temps d'en dire plus, sinon, ce ne serait plus une chanson, ce serait un roman et Brel, il écrit des chansons et mieux encore, il les chante. Mais bon, voilà, il est assez gêné qu'on lui ait élevé une statue ; en clair, en bref, ça l'emmerde au plus haut point. Et la chanson est l'écoulement à vif de sa rancune et de sa colère...
« J´aimerais tenir l´enfant de Marie
Qui a fait graver sous ma statue... »

Et de fait, Marco Valdo M.I. mon ami, après chaque grande boucherie, on a mis des statues un peu partout, sur toutes les places à des gars qu'auraient aimer mieux vivre civils que mourir militaires ...

Et même que sur ces monuments, sur ces statues, on y vante leur héroïsme, leur attachement à la patrie et autres fadaises... Brel remet tout ça à sa place... Et comme disait Michel Simon... « Un monument, un monument... Mais qu'est-ce que vous voulez que je foute d'un monument ? ».

Ben oui, Marco Valdo M.I., mon ami, ce monde est bien désolant et rempli de monuments. Quant à nous, nous allons tisser avec Brel, le linceul de ce vieux monde menteur, tricheur, truqueur, trompeur et cacochyme (Heureusement!)


Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane

J’aimerais tenir l’enfant de Marie
Qui a fait graver sous ma statue :
« Il a vécu toute sa vie
Entre l’honneur et la vertu »
Moi qui ai trompé mes amis
De faux serment en faux serment
Moi qui ai trompé mes amis
Du jour de l’An au jour de l’An
Moi qui ai trompé mes maîtresses
De sentiment en sentiment
Moi qui ai trompé mes maîtresses
Du printemps jusques au printemps
Ah, cet enfant de Marie, je l’aimerais là
Et j’aimerais que les enfants ne me regardent pas

J’aimerais tenir l’enfant de carême
Qui a fait graver sous ma statue :
« Les dieux rappellent ceux qu’ils aiment
Et c’était lui qu’ils aimaient le plus »
Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que lorsque j’avais mal aux dents
Moi qui n’ai jamais prié Dieu
Que quand j’ai eu peur de Satan
Moi qui n’ai prié Satan
Que lorsque j’étais amoureux
Moi qui n’ai prié Satan
Que quand j’ai eu peur du bon Dieu
Ah, cet enfant de carême je l’aimerais là
Et j’aimerais que les enfants ne me regardent pas

J’aimerais tenir l’enfant de salaud
Qui a fait graver sous ma statue :
« Il est mort comme un héros
Il est mort comme on ne meurt plus »
Moi qui suis parti faire la guerre
Parce que je m’ennuyais tellement
Moi qui suis parti faire la guerre
Pour voir si les femmes des Allemands
Moi qui suis mort à la guerre
Parce que les femmes des Allemands
Moi qui suis mort à la guerre
De n’avoir pu faire autrement
Ah, cet enfant de salaud je l’aimerais là
Et j’aimerais que mes enfants ne me regardent pas

Contributed by Marco Valdo M.I. - 2012/6/29 - 22:26




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