C'était deux camarades d'enfance
Quand ils partirent au régiment
Leurs pauvres mères dans les transes
Devisaient sur leurs chers enfants
L'une murmurait "J' suis pas inquiète
Mon fils est très obéissant"
"L' mien, disait l'autre, a mauvaise tête
J'ai peur de ses emportements"
Et chaque jour l'on voyait les deux mères
Parler entre elles de leurs fils adorés
Elles se forgeaient de bien tristes chimères
Car les mamans sont faites pour pleurer
Ils écrivaient chaque semaine
L'un disait "Ça n' va pas trop mal
Car j'espère sans beaucoup de peine
Dans quelque temps passer caporal"
L'autre disait "C'est le contraire
À chaque instant, on m' fiche dedans
J' crois qu' j'aurai bien du mal à m'y faire
Car j' suis mal vu par l'adjudant"
Hélas, mon fils, soupirait la pauvre mère
Reviendra-t-il ? Je n'ose l'espérer
J'ai toujours peur de leur conseil de guerre
Car les mamans sont faites pour pleurer
Pour les deux mères, quelle différence
Le bon soldat devint sergent
Tandis que l'autre, à bout de patience
Un jour s'enfuit du régiment
"L"humanité, voilà mon rêve
Disait-il, et pour ne pas marcher
Contre des ouvriers en grève
J'ai bien mieux aimé déserter"
Hélas, mon fils, soupirait la pauvre mère
À tout jamais nous voilà séparés
Il ne me reste que ma peine sur la Terre
Car les mamans sont faites pour pleurer
L'autre, à son tour, eut sa tristesse
Aux colonies, son fils partit
Puis il mourut avec noblesse
En se battant pour le pays
L' voyant tomber, sur sa tunique
L' capitaine mit la croix d'honneur
La mère, en recevant cette relique
Eut de la fierté parmi les pleurs
Mais l'autre mère lui dit d'une voix grave
"Cette médaille-là n' vous rend pas votre enfant
J' pardonne au mien d' n'avoir pas été brave
J' le verrai plus mais je le sais vivant"
Quand ils partirent au régiment
Leurs pauvres mères dans les transes
Devisaient sur leurs chers enfants
L'une murmurait "J' suis pas inquiète
Mon fils est très obéissant"
"L' mien, disait l'autre, a mauvaise tête
J'ai peur de ses emportements"
Et chaque jour l'on voyait les deux mères
Parler entre elles de leurs fils adorés
Elles se forgeaient de bien tristes chimères
Car les mamans sont faites pour pleurer
Ils écrivaient chaque semaine
L'un disait "Ça n' va pas trop mal
Car j'espère sans beaucoup de peine
Dans quelque temps passer caporal"
L'autre disait "C'est le contraire
À chaque instant, on m' fiche dedans
J' crois qu' j'aurai bien du mal à m'y faire
Car j' suis mal vu par l'adjudant"
Hélas, mon fils, soupirait la pauvre mère
Reviendra-t-il ? Je n'ose l'espérer
J'ai toujours peur de leur conseil de guerre
Car les mamans sont faites pour pleurer
Pour les deux mères, quelle différence
Le bon soldat devint sergent
Tandis que l'autre, à bout de patience
Un jour s'enfuit du régiment
"L"humanité, voilà mon rêve
Disait-il, et pour ne pas marcher
Contre des ouvriers en grève
J'ai bien mieux aimé déserter"
Hélas, mon fils, soupirait la pauvre mère
À tout jamais nous voilà séparés
Il ne me reste que ma peine sur la Terre
Car les mamans sont faites pour pleurer
L'autre, à son tour, eut sa tristesse
Aux colonies, son fils partit
Puis il mourut avec noblesse
En se battant pour le pays
L' voyant tomber, sur sa tunique
L' capitaine mit la croix d'honneur
La mère, en recevant cette relique
Eut de la fierté parmi les pleurs
Mais l'autre mère lui dit d'une voix grave
"Cette médaille-là n' vous rend pas votre enfant
J' pardonne au mien d' n'avoir pas été brave
J' le verrai plus mais je le sais vivant"
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