Lingua   

Au préfet de police, qui a fait fermer notre goguette

Charles Gille
Lingua: Francese




Regardez les biens, je vous prie
Je comprends l’arrêt arbitraire
Qui met obstacle à nos plaisirs ;
Ne trouvant pas de bien à faire,
Le mal occupe tes loisirs ;
Sans griefs, toi qui nous garrottes,
De grand cœur nous te maudissons.
En fouets nous changeons nos marottes :
Monseigneur, prends garde aux chansons.

Traquant comme une bête fauve
La pauvre muse à Béranger
Le préfet Anlgès devient chauve
Et perd le boire et le manger.
Malgré ton penchant tyrannique,
Peux-tu mettre dans tes prisons
La poésie et la musique ?
Monseigneur, prends garde aux chansons.

[…]

Il est un fait qui me rassure.
Vous nous traiterez d’étourneaux,
Depuis dix-sept ans de la censure
Le travailleur ne peut s’instruire
A leurs quotidiennes leçons,
Mais il chant sans savoir lire.
Monseigneur, prends garde aux chansons.

C’en est assez sur ce chapitre,
Crois-tu que je veuille implorer
Quelque grâce par cet épître ?
La chanson ne sait pas pleurer.
Le peuple a du sang dans les veines,
Mieux que toi nous le connaissons,
Demain il pèsera ses chaînes.
Monseigneur, prends garde aux chansons.



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