Lingua   

Une Autre Guerre

Marco Valdo M.I.
Lingua: Francese




Le frère de Lucia est en Argentine
À Buenos Aires, à Tucuman, à Cordoba.
Et le frère d'Armanda,
Fabriquait à Freiburg, des briques en usine.
Dans cette langue inconnue, tous "riaient de lui".
Après cinq ans d'émigration, ce bon garçon
Désespéré, est rentré à la maison,
Il est arrivé à Rome l'autre nuit
Comme un malheureux, perdu dans la ville
On l'a soigné à l'asile.
Puis, revenu chez sa mère à Cagliari
Il souriait, elle cuisinait pour lui.
Au changement de saison, il fut hébergé
Dans le Campidano, chez son cousin berger,
Ainsi le monde renaît, là tout au fond
Comme une grande tête d'ail ou un oignon,
Un légume arrondi, un poireau, un ananas.
Nous sommes tous des émigrants, n'est-ce pas ?
Nous sommes tous des émigrés.
Les autres sont restés sur le Don : pétrifiés.
Les morts frappent aux portes de l'histoire.
Même les Langhe, même Pavese, c'est la préhistoire.
Tous désormais savent qu'ils sont en exil;
Émigrés de l'émigration, exilés de l'exil,
Oubliés au fond du puits, au bout du couloir.
Le petit monde dans l'œil gauche
Et dans l'œil droit, un peu de désespoir.
Œil droit, œil gauche,
Bleus et noirs alexandrins.
À Buenos Aires, le frère argentin
A épousé une cousine de Bra,
Elle a tous ses parents là-bas.
Dans une caserne, la troupe attend
Un ordre de départ va arriver,
Et déjà on entend
Comme un bruit cent fois amplifié
La rumeur confuse et le murmure
De celui qui prépare en vitesse son sac,
De celui qui astique ses boutons et ses chaussures,
Et rassemble ses affaires en vrac..
C'est le départ... Chouette, on s'en va...
Pour où ? Pour quoi ?
Pour nos maisons ou pour la guerre,
Pour une autre inutile garnison ?
Pour qui sonnent les clairons ?
Serait-ce déjà une autre guerre ?



Pagina principale CCG

Segnalate eventuali errori nei testi o nei commenti a antiwarsongs@gmail.com




hosted by inventati.org