Sette paia di scarpe ho consumate
sette verghe di ferro ho logorate
quante paia di scarpe ho lavorate
per aiutarmi in questo mio campare
e sette fiasche di lacrime ho colmate
sette mesi di sofferenze amare
ora dormo alle tue grida disperate
e il gallo canta e non mi puoi svegliar
Uno, il mio lavoro è uno
lavorare la tomaia e col mastice incollare
ragazzina a quindici anni è ora che ti dai da fare
non c’è niente da aspettare,
due i mesi che son stata là
poi cominciano i dolori dice è colpa dei vapori
ragazzina a sedicianni già ti tremano la mani
come crescerai domani,
tre svenimenti che c’ho avuto prima che qualcuno dica
ma che patimenti ‘sta ragazza che fatica
ragazzina e le gambe già non me le sento più
e i dolori salgon su,
quattro ospedali che ho girato per cercare nuove cure
sempre stesse facce scure
ragazzina e i dolori già mi fiaccano le braccia
già mi bruciano la faccia,
cinque dottori in veste bianca che scuotono la testa
e il male non s’arresta
diciott’anni disperati sul lettino inanimati
muti e paralizzati
Sette paia di scarpe ho consumate
sette verghe di ferro ho logorate
quante paia di scarpe ho lavorate
per aiutarmi in questo mio campare
e sette fiasche di lacrime ho colmate
sette mesi di sofferenze amare
ora dormo alle tue grida disperate
e il gallo canta e non mi puoi svegliar
sette verghe di ferro ho logorate
quante paia di scarpe ho lavorate
per aiutarmi in questo mio campare
e sette fiasche di lacrime ho colmate
sette mesi di sofferenze amare
ora dormo alle tue grida disperate
e il gallo canta e non mi puoi svegliar
Uno, il mio lavoro è uno
lavorare la tomaia e col mastice incollare
ragazzina a quindici anni è ora che ti dai da fare
non c’è niente da aspettare,
due i mesi che son stata là
poi cominciano i dolori dice è colpa dei vapori
ragazzina a sedicianni già ti tremano la mani
come crescerai domani,
tre svenimenti che c’ho avuto prima che qualcuno dica
ma che patimenti ‘sta ragazza che fatica
ragazzina e le gambe già non me le sento più
e i dolori salgon su,
quattro ospedali che ho girato per cercare nuove cure
sempre stesse facce scure
ragazzina e i dolori già mi fiaccano le braccia
già mi bruciano la faccia,
cinque dottori in veste bianca che scuotono la testa
e il male non s’arresta
diciott’anni disperati sul lettino inanimati
muti e paralizzati
Sette paia di scarpe ho consumate
sette verghe di ferro ho logorate
quante paia di scarpe ho lavorate
per aiutarmi in questo mio campare
e sette fiasche di lacrime ho colmate
sette mesi di sofferenze amare
ora dormo alle tue grida disperate
e il gallo canta e non mi puoi svegliar
envoyé par Alessandro - 7/10/2009 - 10:55
Langue: français
Version française – SEPT PAIRES DE CHAUSSURES – Marco Valdo M.I. – 2009
Chanson italienne - Sette Paia di Scarpe – Corrado Sannucci – 1975
Dans les années septante, les ouvriers – surtout des femmes et des jeunes – qui travaillaient dans les fabriques de chaussures tombaient malades de « polynévrites des colles », à cause de l'inhalation des vapeurs exhalées par les mastics et les peaux traitées... Puis, la sécurité dans les établissements s'améliora mais, surtout, les productions commencèrent à être délocalisées dans des pays en voie de développement, où colles et tans empoisonnés purent à nouveau être utilisés pour abaisser les coûts et … les ouvriers, souvent des enfants ou à peine plus âgés.
Mais, dit Lucien l'âne, sais-tu que Corrado Sannucci vient de mourir.
Oui, dit Marco Valdo M.I., c'est bien pour ça que je m'empresse de traduire une de ses chansons pour le saluer au moment du grand voyage, au départ de l'émigration ultime. Cela dit, ce qui est dit dans cette chanson est très rigoureusement exact. Notamment, l'évolution de la maladie est exactement celle décrite dans les traités médicaux que j'ai pu consulter. Et crois-moi, Lucien mon ami quadrupède modeste et génial, faire passer ça dans une chanson, avec cette pertinence et cette force poétique, est véritablement peu ordinaire.
Oui, oui, dit Lucien l'âne en dressant son poil dru, moi, ça me met en rage qu'on martyrise ainsi des gens – jeunes ou vieux, finalement, peu importe. Ce doit être d'immondes salopards ceux qui ruinent ainsi la santé et les vies des autres pour s'enrichir...
Bien sûr, Lucien mon ami, tu as raison... Ces gens, chez nous les humains, on les appellent des patrons, des entrepreneurs... Certains vont même jusqu'à essayer de nous faire croire que ce sont des bienfaiteurs de l'humanité puisqu'ils créent des « emplois »...
Certains vont même jusqu'à soutenir que le travail rend libre (Arbeit macht frei) Quelles bêtises..., conclut l'âne Lucien. On le voit bien ici que le travail rend libre... libre de crever, en effet. Il est temps de mettre fin à ce vieux monde pourri et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
Chanson italienne - Sette Paia di Scarpe – Corrado Sannucci – 1975
Dans les années septante, les ouvriers – surtout des femmes et des jeunes – qui travaillaient dans les fabriques de chaussures tombaient malades de « polynévrites des colles », à cause de l'inhalation des vapeurs exhalées par les mastics et les peaux traitées... Puis, la sécurité dans les établissements s'améliora mais, surtout, les productions commencèrent à être délocalisées dans des pays en voie de développement, où colles et tans empoisonnés purent à nouveau être utilisés pour abaisser les coûts et … les ouvriers, souvent des enfants ou à peine plus âgés.
Mais, dit Lucien l'âne, sais-tu que Corrado Sannucci vient de mourir.
Oui, dit Marco Valdo M.I., c'est bien pour ça que je m'empresse de traduire une de ses chansons pour le saluer au moment du grand voyage, au départ de l'émigration ultime. Cela dit, ce qui est dit dans cette chanson est très rigoureusement exact. Notamment, l'évolution de la maladie est exactement celle décrite dans les traités médicaux que j'ai pu consulter. Et crois-moi, Lucien mon ami quadrupède modeste et génial, faire passer ça dans une chanson, avec cette pertinence et cette force poétique, est véritablement peu ordinaire.
Oui, oui, dit Lucien l'âne en dressant son poil dru, moi, ça me met en rage qu'on martyrise ainsi des gens – jeunes ou vieux, finalement, peu importe. Ce doit être d'immondes salopards ceux qui ruinent ainsi la santé et les vies des autres pour s'enrichir...
Bien sûr, Lucien mon ami, tu as raison... Ces gens, chez nous les humains, on les appellent des patrons, des entrepreneurs... Certains vont même jusqu'à essayer de nous faire croire que ce sont des bienfaiteurs de l'humanité puisqu'ils créent des « emplois »...
Certains vont même jusqu'à soutenir que le travail rend libre (Arbeit macht frei) Quelles bêtises..., conclut l'âne Lucien. On le voit bien ici que le travail rend libre... libre de crever, en effet. Il est temps de mettre fin à ce vieux monde pourri et cacochyme.
Ainsi Parlaient Marco Valdo M.I. et Lucien Lane
SEPT PAIRES DE CHAUSSURES
J'ai éreinté sept paires de chaussures
J'ai usé sept barres de fer
J'ai façonné autant de paires de chaussures
Pour m'aider à me tenir en vie
Et j'ai étanché sept fiasques de larmes
Sept mois de souffrances amères
À présent je dors malgré tes cris désespérés
Le coq chante et je ne peux m'éveiller.
Un, mon travail est un
Travailler l'empeigne et encoller avec le mastic
Quinze ans, gamine, il est temps que tu fasses quelque chose
Il n'y a rien à attendre
Je suis là depuis à peine deux mois
Et les douleurs commencent; on dit que c'est la faute des vapeurs.
Gamine, à seize ans, mes mains tremblent déjà
Comment grandirai-je demain,
J'ai eu trois évanouissements avant que quelqu'un dise
Mais quelle souffrance a donc cette jeune fille qui l'épuise
Jeune fille et je ne sens déjà plus mes jambes
Et les douleurs montent.
J'ai fait quatre hôpitaux pour trouver de nouveaux soins
Toujours les mêmes visages sombres
Jeune fille et les douleurs déjà m'amollissent les bras,
Déjà me brûle le visage,
Cinq docteurs en blouse blanche secouent la tête
Et mon mal ne s'arrête pas
Dix-huit années désespérées sur un petit lit, inanimées,
Muettes, paralysées.
J'ai éreinté sept paires de chaussures
J'ai usé sept barres de fer
J'ai façonné autant de paires de chaussures
Pour m'aider à me tenir en vie
Et j'ai étanché sept fiasques de larmes
Sept mois de souffrances amères
À présent je dors malgré tes cris désespérés
Le coq chante et je ne peux m'éveiller.
J'ai éreinté sept paires de chaussures
J'ai usé sept barres de fer
J'ai façonné autant de paires de chaussures
Pour m'aider à me tenir en vie
Et j'ai étanché sept fiasques de larmes
Sept mois de souffrances amères
À présent je dors malgré tes cris désespérés
Le coq chante et je ne peux m'éveiller.
Un, mon travail est un
Travailler l'empeigne et encoller avec le mastic
Quinze ans, gamine, il est temps que tu fasses quelque chose
Il n'y a rien à attendre
Je suis là depuis à peine deux mois
Et les douleurs commencent; on dit que c'est la faute des vapeurs.
Gamine, à seize ans, mes mains tremblent déjà
Comment grandirai-je demain,
J'ai eu trois évanouissements avant que quelqu'un dise
Mais quelle souffrance a donc cette jeune fille qui l'épuise
Jeune fille et je ne sens déjà plus mes jambes
Et les douleurs montent.
J'ai fait quatre hôpitaux pour trouver de nouveaux soins
Toujours les mêmes visages sombres
Jeune fille et les douleurs déjà m'amollissent les bras,
Déjà me brûle le visage,
Cinq docteurs en blouse blanche secouent la tête
Et mon mal ne s'arrête pas
Dix-huit années désespérées sur un petit lit, inanimées,
Muettes, paralysées.
J'ai éreinté sept paires de chaussures
J'ai usé sept barres de fer
J'ai façonné autant de paires de chaussures
Pour m'aider à me tenir en vie
Et j'ai étanché sept fiasques de larmes
Sept mois de souffrances amères
À présent je dors malgré tes cris désespérés
Le coq chante et je ne peux m'éveiller.
envoyé par Marco Valdo M.I. - 14/10/2009 - 20:49
Perchè i Radiohead? Beh, guardatevi il video di una delle canzoni più belle che io abbia mai sentito...
I'm the next act
waiting in the wings
I'm an animal
Trapped in your hot car
I am all the days
that you choose to ignore
You are all I need
You are all I need
I'm in the middle of your picture
Lying in the reeds
I am a moth
who just wants to share your light
I'm just an insect
trying to get out of the night
I only stick with you
because there are no others
You are all I need
You are all I need
I'm in the middle of your picture
Lying in the reeds
It's all wrong
It's all right
It's all wrong
I'm the next act
waiting in the wings
I'm an animal
Trapped in your hot car
I am all the days
that you choose to ignore
You are all I need
You are all I need
I'm in the middle of your picture
Lying in the reeds
I am a moth
who just wants to share your light
I'm just an insect
trying to get out of the night
I only stick with you
because there are no others
You are all I need
You are all I need
I'm in the middle of your picture
Lying in the reeds
It's all wrong
It's all right
It's all wrong
Alessandro - 7/10/2009 - 23:59
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Album "La luna e i falò" (Folkstudio)
Testo trovato su La Musica de L'Altra Italia
Ancora negli anni '70 gli operai - soprattutto donne e ragazzini/e - che lavoravano nei calzaturifici si ammalavano di "polinevrite da collanti", a causa dell'inalazione dei vapori esalati dai mastici e dalle pelli conciate... Poi la sicurezza negli stabilimenti migliorò ma, soprattutto, le produzioni cominciarono ad essere delocalizzate nei paesi in via di sviluppo, dove colle e conce velenose poterono nuovamente essere utilizzate per abbattere i costi e... gli operai, spesso bambini o poco più.