Riprendo la seguente biografia in francese da:
http://www.ramdam.com/art/b/gilbertbecaud_bio.htm
(Riccardo Venturi)
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Surnommé Monsieur 100 000 volts, Gilbert Bécaud reste l'un de nos chanteurs les plus dynamiques. Pour lui, au début des années 50, on cassait déjà les fauteuils de l'Olympia, un Olympia mythique qui lui était si cher et sur la scène duquel le chanteur à la cravate à pois s'est produit 33 fois !
Jusqu'à sa mort, le 18 décembre 2001, dans sa péniche parisienne, il fut "l'un des ambassadeurs les plus talentueux de la chanson française", comme le célébra le Président Jacques Chirac.
Enfance méditerranéenne
François Gilbert Silly naît à Toulon, le 24 octobre 1927. Si le père de famille abandonne le foyer très tôt, François, son grand frère Jean et leur soeur Odette trouvent vite réconfort auprès de leur beau-père, Louis Bécaud, qu'ils ne cesseront de considérer comme leur vrai père.
Grâce à sa mère musicienne, François se lance brillamment dans la musique et intègre le conservatoire de Nice à l'âge de neuf ans. Il est alors un petit pianiste émérite.
En 1942, la famille déménage pour Paris, où François suit les cours d'un grand musicien, puis pour la Savoie où il prend part à la Résistance avec son frère Jean.
Paris
Retour à la capitale à la fin de la guerre. Le jeune François peut se consacrer à son art et se fait engager dans les cabarets parisiens. Il prend pour la circonstance le nom de son beau-père Bécaud et écrit ses premières chansons. Il n'a pas vingt ans.
Il rencontre celui qui deviendra son ami et son collaborateur, Pierre Delanoë. Mais c'est une autre rencontre qui va lancer François vers le chemin de la célébrité, celle de la Môme Piaf.
Piaf
En 1950, François rencontre un certain Jacques Pills, compositeur de talent, et futur mari d'Edith Piaf. Ensemble, ils embarquent pour les Etats-Unis et écrivent pour Piaf Je t'ai dans la peau. Ce titre plaît tout de suite à la chanteuse et elle l'intègre à son tour de chant.
C'est le premier succès de François. Devenu régisseur d'Edith, il rentre définitivement dans la chanson: il devient Gilbert Bécaud (Gilbert est son second prénom) et adopte sa fameuse cravate à pois.
Sentimentalement, c'est aussi le temps des grandes résolutions. Il épouse Monique Nicolas en 1952. Leur premier fils, Gaya, naît le 2 février 1953, le jour même où Gilbert enregistre son premier disque Mes mains/Les croix.
L'Olympia
S'il passe une première fois sur la scène de l'Olympia en 1953, en vedette américaine, c'est l'année suivante qu'il "explose" tout.
En février 1954, en première partie de Lucienne Delyle, des milliers de jeunes cassent les fauteuils du célèbre music-hall devant tant de dynamisme, de vitalité et de talent. Monsieur 100 000 Volts est né !
Dès 1955, avec des titres comme Je t'appartiens, Les marchés de Provence, ou Viens danser, il enchaîne les tournées à l'étranger, asseyant sa réputation de grand chanteur, des Etats-Unis au Maghreb, en passant par toute l'Europe.
Son jeu au piano laisse sans voix, rappelant celui, saccadé et magnifique, du grand Jerry Lee Lewis. Son second fils Philippe voit le jour en 1957. L'année suivante, Gilbert perd son véritable père et son second père, Louis Bécaud.
Et maintenant...
1961 est l'année du plus grand tube de Bécaud, Et maintenant, repris plus de 150 fois dans de nombreuses langues.
Star internationale, Gilbert se lance dans une autre aventure: un opéra. Il s'appelle l'Opéra Aran, mais n'a pas le succès attendu par son auteur, fortement assimilé à la variété.
Les années Yé-yé n'enterrent pas le grand chanteur de Nathalie ou des Dimanches à Orly. Il reste une valeur sûre de la chanson française et voyage beaucoup: Japon, Russie, Amérique du Nord et du Sud, ... Sa famille s'agrandit aussi avec la naissance d'Anne, son troisième enfant.
Années 1970
Durant les années 70, Bécaud enregistre de nombreux succès, tourne pour le cinéma sous la réalisation de Lelouch, et participe à de nombreuses émissions télévisées et radiophoniques.
Ses passages à l'Olympia sont un événement. Ses disques se vendent comme des petits pains. Mais ce rythme de vie effréné fatigue beaucoup le chanteur. Son tabagisme devient un handicap pour sa voix et sa santé.
Côté coeur, après s'être séparé de Monique, il a une fille, Jennifer, avec Janet Woollacoot, puis une autre, Emily avec une jeune américaine, Kitty, en 1972. Afin de "loger" sa nombreuse famille, il achète une propriété dans le Poitou, qui, jusqu'à sa mort, restera, avec sa péniche parisienne et sa maison corse, son principal pied-à-terre. Un havre de paix dans lequel le chanteur se ressource.
1980
Outre d'autres grands succès (L'indifférence, Désirée, ...), qu'il écrit généralement avec ses amis de toujours, Pierre Delanoë et Louis Amade, Gilbert renoue avec la comédie musicale en 1986 aux Etats-Unis.
Le spectacle s'appelle Madame Roza et est un grand succès outre-Manche, mais doit attendre des années avant d'envahir la capitale française.
Au début des années 1990, Gilbert s'affaiblit. L'âge tout d'abord, puis les décès de sa mère et d'Yves Montand en 1991, le découragent.
La vie s'assombrit pour le chanteur aux presque quarante ans de carrière. Il s'installe alors sur sa péniche près de Paris pour se reposer. Il en profite pour écrire l'un de ses derniers albums: Ensemble. De plus, avec sa femme, ils adoptent une petite laotienne en 1992, nommée Noï.
Cancer
Le cancer s'est déclaré au début des années 90. Après s'en être sorti une première fois, la rechute est difficile à vivre. Le titre de son album sorti en 1999 y fera d'ailleurs référence: Faut faire avec..., avec la maladie, avec la vieillesse, avec le temps qui emporte ses meilleurs amis et les plus grands chanteurs du 20e siècle (Trenet, Gainsbourg, Ferré, Barbara, ...).
Malade, affaibli, Gilbert Bécaud trouve cependant la force d'enregistrer Le Cap, un disque qu'il n'aura pas le temps de voir publier. Il meurt le 18 décembre 2001, d'un cancer du poumon, sur sa péniche parisienne, et est enterré au Père Lachaise, près de ses "pairs", Piaf et Montand.
Le tout Paris lui rend un dernier hommage le 21 décembre, à l'église de la Madeleine, dans un Paris en larmes qu'il aimait tant.
Il laisse l'image d'un jeune homme électrique, toujours en mouvement, exemple d'une chanson française sans frontières. Sa cravate à pois, ses quelques 400 chansons et sa main sur l'oreille lors de ses concerts restent à jamais dans nos coeurs.
Sébastien Brumont