Premier québécois à faire partie du site de la Chanson Française du Temps des cerises aux Feuille mortes, Roland Lebrun, dit «Le soldat Lebrun» a connu une carrière fulgurante de 1942 à 1945 puis, trop identifié, peut-être, au «soldat» qu'il aura été durant la Deuxième Grande Guerre, il eut de la difficulté à se faire accepter dans son véritable domaine qui était celui de la chanson «Country» ou, plus précisément, la chanson populaire issu d'un certain folklore plus ou moins campagnard.
Et c'est peut-être là la véritable tragédie de cet artiste au talent quelque peu limité mais dont la sincérité n'a jamais été mise en doute.
Né à Amqui, Québec, le 10 octobre 1919, au sein d'une famille de musiciens, Roland Lebrun connu, de 1942 à 1945, comme nous venons de le mentionner, une popularité inégalée grâce à des chansons qui parlaient de religion, d'amour, y compris de l'amour maternel et surtout de la douleur d'un soldat loin de sa famille. - Ses émissions radiophoniques (CHRC, ville de Québec) et ses disques contribuèrent à le faire connaître à l'échelle de la Province, chose que l'armée canadienne sut exploiter admirablement. - La guerre terminée, il poursuivit sa carrière jusqu'en 1966, enregistrant plus de deux cents titres qui se sont vendus à plus d'un million d'exemplaires, chose qui ne sera pas égalée avant les années quatre-vingt-dix. Il vécut ses dernières années en garde-scolaire puis s'éteignit, à Québec, le 2 janvier 1980.
Soldat ? Oui, Roland Lebrun a chanté la guerre, la vie du soldat, l'éloignement, la mort glorieuse mais ce qui est le plus étonnant, c'est que, de ses chansons de «propagande» (quoique les siennes aient été plus près de l'homme que du héros de guerre), il n'en a composé que 16 sur une production qui a dépassé, sur disque, les 200 titres. - Mais l'image du «soldat s'accompagnant à la guitare» lui est tellement resté collé à la peau qu'on lui attribue encore - et à tort, malheureusement - des chansons de «soldat» ou de «guerre» composées et chantées par d'autres. Ce fut le cas, entre autres, de «Mon petit kaki», oeuvre de Jacques Aubert (alias André Lamarre), ou encore de «Quand je pense à nos soldats», la version française d'un succès américain «I"m thinking tonight of your blue eyes» de A.P. Carter popularisée par Paul Brunelle (sans compter les quarante et quelques chansons de soldat signées Lionel Parent, écrites parfois sous les pseudonymes de Georges Sauvé ou José Lasalle...
Chanteur «Country», oui et non. - On ne parle pas, ici, d'un «Cowboy qui chante à cheval» (titre d'une chanson d'un de ses contemporains qui, lui, a connu un succès plus que phénoménal, Willie Lamothe) mais d'un chanteur aux allures «Country» dont les compositions reflétaient tout simplement les émotions d'une large couche de la population rurale (et citadine) du Québec d'avant la Révolution tranquille. - Essentiellement, Roland Lebrun est un chanteur romantique.
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