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La crociata dei Siriani [Der Syrierkreuzzug]

Riccardo Venturi
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OriginaleVersion française – LA CROISADE DES SYRIENS – Marco Valdo M.I....
LA CROCIATA DEI SIRIANI [DER SYRIERKREUZZUG]LA CROISADE DES SYRIENS
  
In Siria, tra il '12 e il '15Entre 2012 et 2015 en Syrie,
una guerra grande ci fuIl y eut une grande guerre
che fece rovina e desertoQui fit ruines et désert
di tanti paesi e città.De tant de villages et de villes.
  
La sorella ci perse il fratello,La sœur y perdit le frère,
la moglie il marito o l'amante,La femme, le mari ou l'amant.
tra fuoco e macerie i figliuoliLes petits enfants entre le feu et les décombres
i genitori non trovano più.Ne retrouvent plus leurs parents.
  
Di Siria non venne più nulla,De Syrie, il ne vint plus rien,
malgrado Twitter e Facebook.Malgré Twitter et Fessemachin.
Però nell'Est dell'EuropaPourtant dans l'Est de l'Europe,
una storia strana raccontano.On raconte une histoire étrange.
  
Era estate, quando in quei postiPar là-bas à l'été,
si sentì che la gente parlavaOn entendit les gens parler
d'una gran marcia di genteD'une grande marche bigarrée
che in Ungheria era cominciata.Qui, en Hongrie, s'était formée.
  
Trottava sulle autostradeCheminaient sur les autoroutes
gente affamata e attruppata,Des gens affamés et attroupés,
e dai villaggi bombardatiEt des villages bombardés
altri portavano con sé.Amenaient d'autres exilés.
  
Dalle battaglie volevanoIls voulaient fuir les abattoirs
fuggire, da tutti quegli incubiEt tous ces cauchemars
e finalmente un giorno,Et finalement un jour, un soir,
venire a una terra di pace.Parvenir à la paix d'un terroir.
  
Ci avevano dei passatoriC'était des passeurs
che li avevan guidati fin là;Qui les avaient guidés jusque là.
gran soldi gli avevano datiIls avaient dû donner leurs valeurs
per pigiarli nascosti sui camion.Pour être traités comme des rats.
  
Parecchi erano crepati,Certains étaient crevés,
stecchiti li avevan trovati;On les avait trouvés prostrés ;
e quella era stata la fineTelle avait été la fin pathétique
del viaggio verso una pace.De leur voyage vers la paix utopique.
  
Marciava nel gruppo un bambinoAvec eux marchait un enfant, bien petit
con la maglietta del Barcellona;Dans son maillot de Lionel Messi;
lui, avvezzo a battaglie di stradaHabitué aux combats de rues
da coraggioso s'era battuto.Comme un homme, il s'était battu.
  
E due fratelli venivano avanti,Deux frères menaient le cortège.
che erano grandi strateghiÇ'avait été de grands stratèges
per assalire i vicoli strettiDans les ruelles étroites
nel loro villaggio sperduto.De leur lointain village.
  
E c'era uno grigio, sottile,Il y avait un grison, efflanqué,
che andava da solo nei campiQui rodait seul dans les camps,
con una colpa tremenda:Avec son terrible tourment.
veniva, dice, da Kobanê.Il venait, dit-on, de Kobanê.
  
E una ragazzina tra loroDans leurs rangs, une enfant
che sposa non voleva andareNe voulait pas épouser
a qualche barbone di merdaUn vieux barbon obsédé
cianciante di un dio schifoso.Caquetant les mots d'un dieu répugnant.
  
E anche c’era un cane:Il y avait un chien, aussi.
per ammazzarlo l’avevano presoPour le manger, ils l'avaient pris ;
ma gli era mancato il coraggioMais le courage leur avait manqué.
e ora mangiava con loro.Maintenant, il mangeait à leurs côtés.
  
E c’era una scuola ed un piccoloIl y avait une école et un petit
maestro che si sgolava.Maître, un peu décati.
Sulla corazza di un carro, uno scolaroSur un char, un écolier
sillabava, di « pace », « p » e « a ».Griffonnait « paix », à même l'acier.
  
Marciando per l'autostradaMaintenant, sur l'autoroute, ils avançaient ;
vedevan polizie e soldati;Policiers et soldats les regardaient.
e strani cartelli e targhe,D'étranges écriteaux et d'étranges panneaux,
dicevano: Budapest.Indiquaient : Budapest ; pour les autos.
  
E anche c’era un amore,Il y avait un amour,
lei dodici, lui quindici anni.Elle avait douze ans, il en avait quinze.
In un cortile di macerie, leiDans une cour de décombres,
i capelli gli pettinava.Il peignait ses cheveux lourds.
  
Aveva fatto anche un muroIl y avait même un mur
il governo di Viktor Orbán;Dressé par le gouvernement ;
e spine e reticolatiGrilles, barbelés, treillis
gridando: Magyarország!Hongrie ! disait le cri.
  
Gridandolo come gridavanoLe criant comme allaient criant
quasi sessant'anni faPresque soixante ans auparavant
i suoi connazionaliSes compatriotes, ses camarades de classe,
che scappavano a frotte da là,Qui fuyaient en masse,
  
Gridando: Szabadság!Criant, criant : Liberté !
Nessuno li aveva fermati.Personne ne les avait arrêtés.
Le fughe e i dolori son primaLes fugues et les douleurs du passé...
o poi tutti dimenticati.Aujourd’hui, tout est oublié.
  
L'amore non poté resistereL'amour ne put pas résister
in quella enorme città;Dans cette énorme ville ;
si trovarono ammassatiIls se retrouvèrent amassés
davanti a una grande stazione.Devant la grande gare.
  
E anche una guerra ci fu,Il y eut même une guerre,
comparvero altre bande,Contre d'autres bandes amies.
ma la guerra fu presto finita,Mais la guerre fut vite finie,
ché non c’era ragione di farla.Car il n'y avait pas de raison de la faire.
  
Ma mentre ancora infuriavaQuand le combat faisait rage encore,
sul piazzale della stazione,Sur la place de la gare,
si dice che a tutti impedivanoOn vit qu'à tous, il barrait le chemin
di salire sui treni in partenza.Des quais, des voies et des trains.
  
E quando gli altri lo sepperoQuand les autres l'ont compris
mandarono alcuni dei loroIls envoyèrent – cela doit être dit
decisi a protestareDes leurs, protester sans mollir,
ché non li facevan partire.Exiger qu'on les laisse déguerpir.
  
E intanto si discutevaEntretemps, on discutait de quotas,
di quote invasioni e bla bla;D'invasions, d'intégration et bla bla bla.
e di quella grande stazioneAlors, de la grande gare,
un accampamento si fa.On fit un camp provisoire.
  
Un lager sembra diventataOn aurait cru un camp de concentration
la terra di Magyarország;En terre hongroise.
un lager di brutte coscienze,Un camp de concentration sans conscience.
ipocriti di qua e di là.L’hypocrisie gangrenait la nation.
  
Frattanto sui social networks,Entre-temps sur les réseaux sociaux,
su tivvù, giornali e quaqquà,Sur les télés, les écrans, les journaux
c'era la foto di un bambinoOn voyait la belle image
spiaggiato che vita non ha.D'un enfant sur une plage.
  
E ci fu gran commozioneIl y eut un grand émoi
tra leader ministri e papà;Chez les chefs, les ministres et les papas.
miracolo, ecco rispuntaComme par miracle, furent relancés
dal nulla la solidarietà.Les pleurs, les charités, les solidarités.
  
Così, tra muri di gomma,Ainsi, entre les murs rigides,
stazioni e chilometri a piedi,Les marches forcées, les gares,
andavano sporchi e strematiIls allaient par les chemins perfides
visibili ma non li vedi.Silhouettes que nul ne veut voir.
  
E c'erano fede e speranzaIl y avait confiance et espoir ;
ma non c’era né carne né pane.Il n'y avait ni viande ni pain.
Chi non gli dette un tettoVous qui n'offrez pas un toit à leurs soirs,
non mi venga ora a dire che rubavano.Ne venez pas dire qu'ils volaient vos grains.
  
E nessuno dia colpa a quei poveriPersonne n'imputera la faute à ces pauvres
che non li invitarono a tavola.Qu'ils n'invitent pas à table.
Per quei disgraziati, mangiarePour ces éprouvés, c'est à manger
ci voleva, non solo bontà.Qu'il faut, pas la seule bonté.
  
Pareva che andassero a nord,C'est au nord qu'ils allaient
il nord è dove c'è denaro,C'est au nord que l'argent est,
lavoro e lo stato sociale,L'état social, le travail, la belle vie
la pace e la santa famiglia.Et la paix et la sainte famille.
  
Trovarono anche un soldatoIls trouvèrent même un soldat
con qualche foto di Assad;Avec une photo d'Assad ;
non aveva il bigliettoIl n'avait pas de billet,
però sapeva la via.Mais connaissait le trajet.
  
Lui disse: “In Almanya!Il dit : « En Almanya !
Cemania, Doitzland!”Doitzland, Cemania, ! »
Morì prima di salire,Il mourut avant de monter,
la tomba è in Magyarország.En Hongrie, il est enterré.
  
Sebbene partissero i treniComme les trains prenaient le départ
e ci fossero frecce e cartelli,En dépit des flèches et des placards,
dovettero andare a piedi,Ils durent s'en aller à pied,
spuntarono anche i pennarelli.Et sortirent de là dépités.
  
Con numeri e sigle, si sa;Des chiffres et des sigles, sait-on ;
era per la sicurezzaC'est pour la sécurité, n'est-ce pas
e la razionalizzazione,Et la rationalisation.
le cose si scordan di già.Les choses dissolvaient déjà.
  
Tuonavano i primi ministri,Tonnaient les premiers ministres,
panzoni lombardi e lacchè;Pansus, lombards et cerbères ;
qualcuno vide la frontieraQuelqu'un vit la frontière
e disse: “Dev'esser laggiù.”Il dit : « Ce doit être là derrière. »
  
La frontiera sembrava aperta,La frontière semblait ouverte,
le frontiere non sono mai aperte.Les frontières ne sont jamais ouvertes.
Passarono alla spicciolataIls passèrent à la file indienne
Dentro l' “Unione Europea”.Dans l'« Union Européenne ».
  
E giunsero ad altre campagne,Ils traversèrent d'autres campagnes,
a monti, a villaggi, a città;D'autres villages, d'autres montagnes ;
salirono sopra gli autobusIls grimpèrent dans les autobus ;
e andarono tutti in Doitzlànd.Enfin, tous en Doitzlànd. Terminus.
  
Dove una volta c'era la SiriaOù autrefois, on pouvait être Syrien
ora c'è il niente, si sa.Maintenant il n'y a rien, plus rien.
Oppure c'è il tutto, ed il tuttoOu bien le tout, et la totalité
non porta mai alla verità.Ne mène pas à la vérité.
  
E quando io chiudo gli occhiJe ferme les yeux et en imagination
li vedo come vaganoJe les vois qui errent
dalle rovine d'un villaggioDes ruines d'un village
alle rovine d'una civiltà.Aux ruines d'une civilisation.
  
Su di loro, lassù nelle nuvole,Au-dessus d'eux, là-haut dans les nuages,
vedo altri cortei, nuovi, grandi!Je vois d'autres cortèges, nouveaux, grands !
Vanno a fatica contro muri e confiniIls se heurtent à des murs et des frontières
i senza patria, i senza meta.Sans patrie, sans but évident.
  
Cercando una terra di paceCherchant la paix sur une terre
senza il tuono, senza l’incendio,Sans incendie, sans ouragan,
non come quella che lasciano.Pas comme celle qu'ils laissèrent.
E immenso diventa il corteo.Leur cortège s'étend.
  
Ma non c'è Alì, e benintesoCe n'est pas Alì, son cas est plus grave.
gli occhi azzurri non ce li ha.Ce n'est pas du cinéma, il n'a pas les yeux bleus.
Si cercano forse nuovi schiavi,Ici, on cherche de nouveaux esclaves,
non c'entra la solidarietà.La solidarité y est pour bien peu.
  
Non sono accolti ma ingaggiati,On ne les accueille pas, on les engage.
la fuga non finirà qua.Leur fuite ne finira pas maintenant.
Per terra o per mare si spostaPar terre ou par mer se déplace
nel niente ormai l'umanità.Désormais, cette humanité dans le néant.
  
Per terra e per mare si spostaPar terre et par mer, se déplace
nel niente ormai l'umanità;Désormais, cette humanité dans le néant ;
frontiere, barconi, spiagge,Frontières, pontons, plages,
soldati, salvini ed orbán.Soldats, Salvini et Orbán.
  
Riunioni, trattati, dublini,Réunions, traités, Dublin,
schengen, profitti, bergogli,Schengen, profits, discours bergoglien.
chiese e governi a far conti,Églises et gouvernements faisaient des comptes,
sultani e tanti portafogli.Sultans et porte-feuilles.
  
In Ungheria quest'estateEn Hongrie, cet été,
un cane per caso fu preso.Un chien fut attrapé.
C'era un cartello appesoIl avait un écriteau accroché
al suo collo smagrito,À son cou décharné.
  
E c'era scritto in araboDessus, il était écrit en arabe
e in un inglese stentato:Et en un anglais épouvantable :
“Helb us were hungry« Helb us were hungry
an go to Germany.”An go to Germany. »
  
Si commosse mezzo mondoLe monde entier s'est mobilisé
per quel povero cane;Pour ce pauvre chien.
fu preso e rifocillatoIl fut pris et restauré
e ora benissimo sta.Et maintenant, lui, il va très bien.
  
Gli dettero un nome ungherese,On lui donna un nom hongrois,
János, Miklós, chi lo sa;János, Miklós, on ne sait comment;
si dice che è stato adottatoOn dit qu'il a été adopté là-bas
dal primo ministro Orbán.Par le premier ministre Orbán.


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