Über Die Bezeichnung Emigranten
Bertolt BrechtVersion française – NOM : ÉMIGRANTS – Marco Valdo M.I. – 2015... | |
SULLA QUALIFICA DI EMIGRANTE | NOM : ÉMIGRANTS |
Sempre mi è parso erroneo il nome che ci hanno dato: emigranti. Questo significa: espatriati. Ma noi non siamo espatriati volontariamente altro paese scegliendo. E nemmeno siamo espatriati in un paese, per restarvi, possibilmente per sempre. Siamo fuggiti, invece. Espulsi noi siamo, banditi. E non casa, ma esilio dev’essere il paese che ci ha accolti. Cosí, inquieti, prendiamo stanza, se possibile presso ai confini, aspettando il giorno del ritorno, qualsiasi minimo cambiamento oltre il confine spiando, ogni nuovo venuto febbrilmente interrogando, nulla dimenticando e a nulla rinunciando e neanche perdonando nulla di quel che è successo, nulla perdonando. Ah, il silenzio del Sund non ci inganna! Noi udiamo le grida, fin qui, dai loro campi di concentramento. Noi stessi siamo quasi come voci dei misfatti, che varchino i confini. Ognuno di noi che va attraverso la folla con le sue scarpe consunte testimonia della vergogna che ora macchia il nostro paese. Ma nessuno di noi rimarrà qui. L’ultima parola non è stata detta ancora. | J'ai toujours trouvé inexact le nom qu'on nous a donné : Émigrants. Ce qui signifie Expatrié. Mais nous Nous n'avons quand même pas émigré de notre plein gré Choisissant un autre pays . Nous ne sommes pas allés Dans ce pays, pour y rester, peut-être pour toujours. Nous nous sommes enfuis. On nous a expulsés, bannis. Le pays, qui nous a accueillis est un lieu d'exil, pas une Patrie. Inquiets, nous sommes ainsi assis, au plus près de la frontière, Attendant le jour du retour, guettant le moindre petit changement Au-delà de la barrière, observant chaque arrivant, Questionnant avec passion, n'oubliant rien et ne renonçant à rien Et ne pardonnant rien non plus de ce qui est arrivé, jamais rien. Ah, le silence de la honte ne nous trompe pas! Nous entendons les cris De leurs camps jusqu'ici. Nous sommes nous-mêmes aussi Des échos des méfaits qui se sont envolés Par delà les frontières. Chacun de nous Qui va parmi la foule avec des chaussures cassées Témoigne du déshonneur qui maintenant salit notre pays Mais pas un de nous Ne restera ici. Le dernier mot n'a pas encore été dit. |